La Cour de cassation de Ouagadougou a prononcé la nullité de la décision du juge militaire et ordonné la réhabilitation des avocats étrangers du général Djibrill Bassolé, ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères, actuellement en prison dans le cadre de l’enquête concernant le putsch manqué de mi-septembre 2015, a-t-on appris de source judiciaire.
Selon cette source, ‘’le délibéré du recours introduit par le chef des avocats de Djibrill Bassolé, Me Bonkoungou, auprès de la Cour de cassation, pour demander la réhabilitation de leurs confrères avocats étrangers dans la procédure du dossier d’accusation, a été prononcé hier jeudi 26 mai 2016 dans la salle d’audience de la juridiction’’.
Ce verdict intervient après plusieurs reports dont le dernier en date a eu lieu le 6 mai 2016.
Le juge d’instruction près le Tribunal militaire de Ouagadougou avait déclaré irrecevable la constitution des avocats étrangers dans la défense du général Djibrill Bassolé.
Il s’agit de Me Rustico Lawson, avocat du barreau de Lomé, Me Marc Le Bihan, avocat du barreau de Niamey, Me William Bourdon, avocat du barreau de Paris et Me Yérim Thiam, avocat du barreau de Dakar.
Selon l’argumentaire de la juridiction, cette décision est mue par l’article 31 du Code de la justice militaire du Burkina Faso qui dispose que ‘’les avocats de nationalité étrangères ne sont pas admis devant les tribunaux militaires burkinabè‘’.
Cependant, pour le collectif des avocats de Djibrill Bassolé, c’est une ‘’décision inédite, sans précédent, ahurissante et en violation de plusieurs conventions’’.
Le général Djibrill Bassolé est enfermé à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA) dans le cadre des enquêtes relatives au coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 au Burkina Faso dans lequel il serait impliqué.
Il séjourne dans la même prison avec le général Gilbert Diendéré, cerveau de ce putsch manqué, ainsi que plusieurs autres personnalités civiles et militaires.
ALK/od/APA