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Sidwaya N° 7454 du 8/7/2013

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Recrudescence de la Justice Privée : la justice institutionnelle s’interroge sur sa responsabilité
Publié le lundi 8 juillet 2013   |  Sidwaya


Ouagadougou:
© AFP par Ahmed Yempabou OUOBA
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Le Centre pour l’éthique judiciaire et l’Union des jeunes avocats du Burkina (CEJ-UJAB) ont organisé le 5 juillet 2013 à Ouagadougou, une conférence-débat sur le thème : « La recrudescence de la justice privée : actes de défiance ou légitime rejet de la justice institutionnelle » ?

La recrudescence de la justice privée préoccupe le monde judiciaire. Le 5 juin 2013 à Ouagadougou, le Centre pour l’éthique judicaire et l’Union des jeunes avocats du Burkina (CEJ-UJAB), en partenariat avec l’Organisation non gouvernementale, Diakonia, ont organisé une conférence-débat sur le thème : « La recrudescence de la justice privée : actes de défiance ou légitime rejet de la justice institutionnelle » ?
La rencontre a permis aux acteurs de la justice et de la société civile de faire le diagnostic des causes de la perte de confiance en la justice et de proposer des solutions. En effet, la situation peinte par le pool des deux associations, indique que la justice institutionnelle ne semble plus être le principal mécanisme de résolution des différends qui opposent les justiciables entre eux ou à l’Etat. De ce constat, il ressort qu’aujourd’hui, au Burkina Faso, les citoyens ont de moins en moins confiance en leur institution judiciaire.
Conséquence, ils ont recours à la vengeance, notamment par la violence, pour se rendre justice, lorsqu’ils estiment que leurs droits ont été violés ou lésés. Cette vendetta fait le lit de développement d’une nouvelle forme d’insécurité. Dans une telle situation, a indiqué Pierre Yanogo, coordonnateur du consortium CEJ-UJAB, la justice institutionnelle doit s’interroger sur sa part de responsabilité dans cette dérive sociale et y apporter des solutions, afin de retrouver toute sa place dans la démocratie burkinabè. Pour lui, la société burkinabè est malade et recourt à la justice privée dans bon nombre de situations. « Les actes se traduisent par des incendies, des actes, de vandalisme, des lynchages publics et autres actes tout aussi graves, dont nul n’est à l’abri », a-t-il constaté. Selon Me Yanogo, c’est le manque de foi en la justice pour de nombreuses raisons, qui pousse les citoyens, individuellement ou regroupés spontanément, à compter sur eux-mêmes pour se rendre justice.
Situer les responsabilités

C’est pourquoi il pense que la répression à elle seule ne fera qu’exacerber davantage la situation, les réprimés se sentiraient plus opprimés dans leurs droits. Me Yanogo a donc souhaité que la conférence-débat permette à chacun et surtout, à la justice de diagnostiquer sa part de responsabilité et d’apporter des solutions pour éradiquer l’incivisme au Burkina Faso. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, parrain de cette conférence-débat, Dramane Yaméogo, a émis le vœu de voir les échanges aboutir à une meilleure compréhension du phénomène et permettre à chacun de faire face à ses responsabilités. « Si le phénomène de vengeance privée prend de l’ampleur, cela doit interpeller l’ensemble des acteurs de la justice et la société », a-t-il affirmé. Pour le ministre de la Justice, il faut, non seulement que la société fasse confiance à la justice, mais aussi que celle-ci travaille à mériter la confiance des justiciables, en fond ses décisions sur la règle de droit.
Au cours de cette rencontre, magistrats, avocats, notaires, huissiers, officiers de police judiciaire et société civile ont été amenés à répondre, entre autres, aux questions suivantes : comment peut-on expliquer la naissance et l’expansion subite de l’incivisme et de l’intolérance dans notre société ? Est-ce un problème d’éducation ? Est-ce la traduction de la frustration entre les élites et la base, entre les riches et le reste de la population croupissant dans la pauvreté ? N’est-ce pas la justice qui, par son inefficacité, contraint les citoyens à recourir à ces pratiques, aussi bien détestables que condamnables ? N’est-ce pas le crédit de l’Etat, lui-même, qui est en jeu ? Les recommandations issues de cet atelier, seront transmises aux autorités pour une mise en œuvre effective, afin que la justice mérite la confiance des citoyens.

K. Anselme KAMBIRE
Prosper DABONGOU
(Stagiaire

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