Ce dimanche 22 mai, les Burkinabè marquaient de nouveau un point dans le processus de démocratisation en allant aux urnes pour voter leurs représentants locaux. Des élections municipales, puisque c’est de ça qu’il s’agit, intervenant quelques mois après celles des présidentielle et législatives, qui doteront ainsi nos communes et arrondissements de conseillers et maires que le peuple aura choisis. Dépêchés dans certains bureau de vote (BV) de la ville de Bobo-Dioulasso pour constater l’effectivité du scrutin, c’est avec surprise que nous avons noté une faible affluence dans les BV. Lisez !
11 heures, c’est précisément à ce moment que nous arrivions au GASMO, un établissement situé à Sarfalao, secteur 17 de la ville de Sya où se trouvaient 2 BV. Pas de file d’attente, des agents de sécurité arrêtés, quelques élèves assis ça et là avec leurs cahiers, ce fut notre premier constat. C’est alors que notre envie d’en savoir plus nous a conduit aux porte du BV n°1 dont le président, Nestor Zoundi, nous confiait que depuis l’ouverture de son bureau à 6 heures précises, aucun incident n’a entravé le scrutin. Par contre, ils constatent la timidité de l’affluence des votants qui viennent un à un, dit-il. «Jusque là nous avons seulement enregistré une trentaine de votants, mais nous espérons que d’ici la fermeture ils viendront », renchérissait le président du BV n°1. Interrogé sur le pourquoi de sa présence, Abata Alapoa, l’un des rares votants inscrits dans ce centre, disait être d’abord venu accomplir un devoir civique, mais aussi choisir celui qui, selon lui, pourra faire ce que ses prédécesseurs n’ont pu faire pour le secteur depuis des années. A quelques pas de là, au BV n° 2, même scénario, même appréciations faites par Ismaël Barra, délégué d’un parti en lice pour ce scrutin. Toujours dans l’intention de savoir si l’affluence est de mise ailleurs, notre curiosité nous à conduit à l’école primaire Sarfalao B où se trouvent également des BV. Nous avons fait la même remarque. Nous avons, pour ce faire, décidé d’approcher quelques habitants du secteur pour savoir si ceux-ci ont été remplir leur devoir civique qu’est le vote. Pour toute réponse, Amadou Ouattara relevait avec colère : « Depuis des années, nous votons et rien ne change dans le secteur. Nous n’avons pas de route et quand il pleut, et que tu te trouves au centre ville, c’est mieux de rester là-bas parce que certaines zones du quartier te seront interdites d’accès à cause du manque de caniveaux. Donc, j’ai choisi de ne pas voter ». D’autres par contre nous assuraient que si tout allait bien d’ici le soir, ils iraient voter.
Le MONARCK (Correspondant)