Le centre régional AGRYMET et le centre africain pour les applications de la météorologie au développement ont clôturé, le vendredi 20 mai 2016 à Ouagadougou, la 3e édition du forum de prévision climatique saisonnière pour l’Afrique soudano-sahélienne qui a débuté, le 16 mai 2016.
Dans un contexte de campagnes hydroagricoles relativement incertaines, les prévisions saisonnières agro-climatiques sont l’un des outils d’aide à la décision le plus important pour la planification des travaux champêtres et la gestion des ressources en eau de la région soudano-sahélienne. C’est fort de ce constat que le centre régional AGRYMET et le centre africain pour les applications de la météorologie au développement ont organisé, du 16 au 20 mai 2016 à Ouagadougou, la 3ème édition du forum régional de Prévision climatique saisonnière pour l’Afrique soudano-sahélienne (PRESASS).
Durant les cinq jours, les experts en climatologie des pays du Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS), du Tchad et du Cameroun ont planché sur les prévisions des précipitations, les paramètres agro-météorologiques de la saison pluvieuse et les prévisions saisonnières hydrologiques des écoulements des bassins fluviaux ouest-africains pour l’année en cours. Ils ont révélé ces résultats dans l’après-midi du 20 mai au cours d’un point de presse.
Une saison pluvieuse à tendance normale excédentaire
Selon l’expert agronome en charge de l’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’agriculture du CILSS, Dr Alhassane Agali, au sortir des analyses faites par les spécialistes, on peut globalement retenir une saison pluvieuse à tendance normale excédentaire sur la bande sahélienne. Mais il a précisé que des situations de déficit sont prévues au niveau des côtes des pays du golfe de Guinée et également à l’extrême Est du Sahel. Il a donné les périodes probables de début de la saison des pluies 2016. «Il y a un probable début de saison précoce sur le Sahel centre, un début tardif à normal sont attendus sur l’Ouest, le Centre-Sud et l’Est du Sahel. Sur le Sud-Ouest du Sahel et les pays du golfe de Guinée, un début de saisons normales à tardive sont prévues» a relevé Dr Agali. Des spécialistes de la météorologie burkinabè ont saisi l’occasion pour partager les prévisions au niveau du Burkina Faso. «Pour la période de juin- juillet-août, une situation normale à excédentaire est attendue dans les régions des Hauts-Bassins, Sud-Ouest et Cascades. Dans le reste du pays, une situation excédentaire à normale est prévue. Pour la période juillet – août-septembre, on attend globalement une situation excédentaire avec une tendance à la normale», a relaté le chef de service climatologie de la direction générale de la météorologie, Moussa Ouango.
De la nécessité de composer avec les prévisions météorologiques
Les conférenciers ont profité de l’occasion pour donner des conseils aux agriculteurs. Ce sont, entre autres, privilégier l’exploitation des bas-fonds, consulter régulièrement les techniciens des services de vulgarisation, promouvoir l’agroforesterie…
Ces prévisions météorologiques, aux dires, du secrétaire exécutif adjoint du CILSS, Ibrahim Idi Issa, vont permettre aux agriculteurs, aux gestionnaires des ressources en eau, aux décideurs… de faire des choix optimaux en matière de planification et de conduite à tenir dans leurs activités afin de maximiser leur production. A l’en croire, la production et la diffusion de l’information dans les domaines de la météorologie, de l’hydrologie, l’élevage et l’environnement restent une préoccupation majeure pour le CILSS. Il a laissé entendre que la planète est confrontée, ces dernières années, à une persistance de températures record et des conditions météorologies extrêmes. Avant d’ajouter que l’Afrique n’est pas à l’abri de ces extrêmes climatiques. «Nous observons une hausse rapide des températures, une variabilité accrue des précipitations et une recrudescence des inondations, qui sont à l’ origine des dégâts et de dommages importants sur les systèmes naturels et socioéconomiques» a-t-il indiqué. D’où la nécessité pour lui de promouvoir la production de connaissances scientifiques indispensables à la prise de décisions, au renforcement des systèmes opérationnels de gestion de risques et des stratégies d’adaptation aux variabilités et changement climatiques pour mieux gérer ces différents risques.
Le représentant du ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Goama Nikièma, s’est, lui, réjoui de la tenue de cette rencontre qui, a-t-il avancé, a permis à la communauté météorologie et hydrologique ouest-africaine et internationale, d’apprécier les efforts consentis par le Burkina Faso en matière d’assistance météorologie.
Boudayinga J-M
THIENON