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Valorisation des produits forestiers non ligneux
Publié le lundi 23 mai 2016  |  Sidwaya




Dans le cadre de son projet de valorisation des produits forestiers non ligneux, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a organisé, du 16 au 19 mai 2016 dans la région du Nord, un voyage d’études au profit d’une cinquantaine de producteurs. Pour l’occasion, ils ont visité des unités de production de savon et des jardins nutritifs.

Ils sont 50 producteurs venus des régions du Centre-Nord, Centre-Ouest, Nord et Sud-Ouest à avoir sillonné, du 16 au 19 mai 2016, le septentrion burkinabè en vue de renforcer leurs connaissances et leurs capacités en matière de transformation et de valorisation des Produits forestiers non ligneux (PFNL). Initié par la FAO, ce voyage d’études, de l’avis du responsable du sous-bureau de l’Organisation au Nord, Mamoudou Toubakou Tamboura, s’inscrit dans le cadre du ‹‹projet d’assistance aux ménages vulnérables victimes de malnutrition, du choc climatique et écologique à travers la valorisation des PFNL au Burkina Faso››. Le programme, financé par la Coopération suisse, a consisté à former et à appuyer des ménages vulnérables et des organisations paysannes en infrastructures et en équipements pour la transformation des produits forestiers non ligneux. ‹‹Le projet a permis de construire des unités de transformation des PFNL et de mettre en place des jardins nutritifs››, a révélé M. Tamboura. C’est pour permettre aux participants d’apprécier le fonctionnement et la gestion des différentes réalisations et de mutualiser leurs expériences que la sortie a eu lieu. Dans la matinée du 17 mai, le groupe, qui travaille sur la thématique savonnerie, a été reçu par les membres du groupement féminin Wend-N’Manegdé de Namsiguia, à environ 20 kilomètres à l’Ouest de Ouahigouya. Dans cette bourgade, une unité de production de savon local y est implantée depuis 2013 par la FAO au profit des femmes du groupement. Selon la responsable de l’unité, Geneviève Ouédraogo, 21 femmes s’investissent dans la fabrication du savon dont la base est le neem, le dattier du désert et le karité. Après avoir expliqué théoriquement le processus de fabrication du savon, les hôtes sont passées à une séance pratique. Les produits issus de cette unité se négocient entre 225 et 300 FCFA l’unité. Mme Ouédraogo dit n’avoir pas pour l’instant des soucis pour l’écoulement du savon. Le marché est d’abord local, mais elle compte développer des stratégies pour conquérir celui extérieur. La présidente du groupement en a profité pour remercier et formuler quelques doléances à l’endroit des responsables de la FAO. ‹‹Nous avons besoin d’une presse pour extraire les huiles. Nous souhaitons aussi qu’on nous aide à produire du beurre de karité. En plus, nous voulons avoir un jardin nutritif car notre terrain est vaste››, a-t-elle sollicité.

Les bienfaits du jardin nutritif

Après Namsiguia, le périple s’est poursuivi dans d’autres localités. Quant au groupe de la thématique jardin nutritif, il a été le 18 mai dans le village de Sonh, à plus de 15 kilomètres au Sud-Est de Ouahigouya. Un jardin nutritif y est entretenu par 42 femmes du groupement Basnéré, piloté par quatre hommes. Créé en 2015, le jardin comporte deux espèces locales, notamment le baobab et le moringa. Leur physionomie n’a pas laissé indifférents les visiteurs. Pendant un bon moment, ils ont interagi avec leurs hôtes en vue de s’imprégner des conditions de travail et d’entretien des plants. A entendre le responsable du jardin, Mahamadi Savadogo, le projet leur est très bénéfique. En plus des valeurs nutritives des feuilles du baobab et du moringa, il y a aussi les vertus thérapeutiques du moringa qui, pour lui, soigne plusieurs maladies. Outre cela, le groupement a pu épargner 100 000 F CFA grâce à la vente de la poudre du moringa transformée sur place.
Au regard de tous ces avantages, les responsables du groupement ont exprimé d’autres besoins. Ainsi, ils souhaitent voir leur jardin dont la superficie actuelle tourne autour de 1250 m2, s’agrandir et avoir du matériel adapté pour la transformation des produits. Un forage pour faciliter l’arrosage fait également partie des doléances du groupement. ‹‹Pour le moment, on utilise un puits creusé depuis longtemps par nos grands-parents. Heureusement qu’il ne tarit jamais››, a indiqué M. Savadogo. Après Sonh, l’équipe a poursuivi son chemin à la découverte d’autres jardins. A l’issue de la visite, les participants composés en majorité de femmes ont manifesté leur joie de repartir chez eux, nantis de nouvelles connaissances qui vont renforcer leurs capacités dans la valorisation des PFNL. Satisfaction également exprimée du côté des organisateurs qui se sont dit prêts à renouveler l’initiative au regard des ‹‹résultats très encourageants›› atteints. ‹‹L’enthousiasme et l’engouement des participants nous ont réjouis››, a mentionné le responsable du sous-bureau FAO du Nord.


Mady KABRE
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