Dans une rue de Ouagadougou que j’aime arpenter, il y a une statue représentant un homme aussi grand que nature, à l’ombre de laquelle je me repose quand mes forces faiblissent. L’autre jour, alors que j’étais envahi par des idées étranges et que j’avais l’impression d’entendre des voix, assis à l’ombre de la statue, il m’est venu une réflexion. Ces directeurs et ces ministres qui sont positionnés sur les listes comme candidats aux législatives et municipales couplées. Que cache la candidature de ces directeurs et ministres, même si aucune loi n’interdit d’être candidat alors que l’on est directeur ou ministre ? Cette question est fille de mon idée selon laquelle il y a des candidats qui n’ont aucun passé politique et pourtant, ils sont positionnés, en bonne place sur les listes électorales. Le poste de ministre, c’est par nomination en fonction des affinités. Celui de directeur, il y a parfois appel à candidatures, mais en réalité,… c’est ce que vous pensez-là. Mais quand même, il y en a qui sont compétents. Si au début, ils sont nommés parce qu’ils sont compétents, entre- temps, il leur faudra prendre la carte du parti afin de conserver leur poste. Parce qu’avoir un directeur ou un ministre dans son parti présente certains « avantages ». J’ai lu un morceau du journal « Le Pays » que le vent a entraîné jusqu’à moi. Sur le papier, il était écrit que la campagne commence le 17 novembre. Hum ! J’ai compris net qu’à partir de cette date, l’administration va fonctionner au ralenti. Cela, parce que les DG et ministres candidats (c’est peut-être un délire de fou) vont mobiliser le personnel et les fonds de l’administration pour leur campagne (J’espère que Bruno et ses hommes ont leur calepin en main). C’est peut-être pour cela que le parti leur a fait confiance. La campagne coûte cher et il faut bien trouver les moyens, surtout que sous nos tropiques, ce sont les moyens qui font le poste politique. Je comprends donc que les directeurs et les ministres soient non seulement comme une garantie pour les moyens de campagne, mais aussi du fait souvent de leur poste, ils bénéficient d’une certaine audience dans leur région. Par ailleurs, l’on n’est pas directeur ou ministre à vie. Il faut de ce fait se trouver un point de chute, au cas où. En la matière, les postes électifs sont les plus indiqués. Le poste de directeur ou de ministre apparaît de ce fait comme un tremplin pour asseoir des bases politiques. En tout cas, ma famille et moi ne sommes pas concernés par tout cela car, dans ma famille, il n’y a pas de directeur, ni de ministre. Même moi, être fou-là, c’est parce que j’ai grouillé sinon, je n’allais pas avoir !