Ouagadougou abrite, du 27 au 29 septembre 2012, le forum national sur la laïcité. Ce forum réunit, entre autres, des représentants de partis et formations politiques, de la société civile, des autorités coutumières et religieuses.
Suite à une recommandation du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) et des Assises nationales, tenus respectivement en juillet et décembre 2011, le gouvernement du Burkina Faso a décidé d’organiser un forum national sur la laïcité. Ce forum se tient à Ouagadougou du 27 au 29 septembre 2012 et se veut, pour les participants, une tribune pour partager la même compréhension de la laïcité. Il s’agit, au cours des échanges, de rappeler, d’expliquer et de commenter le contenu de la laïcité. Les participants devront également faire des recommandations et des propositions concrètes susceptibles d’aboutir à un renforcement des acquis de la laïcité au Burkina Faso, et de combattre les mauvaises pratiques qui peuvent nuire à la cohésion sociale. Selon le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, la Constitution du Burkina Faso, en son article 7, garantit la liberté de croyance et de non croyance, la liberté d’opinion religieuse, d’exercice de culte et la pratique libre de la coutume. La loi fondamentale précise par ailleurs, en son article 31, que le Burkina Faso est Etat démocratique, unitaire et laïque. De son avis, la laïcité traduit bien un idéal partagé par tous : celui de vouloir vivre ensemble dans la cohésion, la paix, l’harmonie et la sécurité. « Au Burkina Faso, la laïcité, c’est aussi l’acceptation de la différence, la compréhension et le respect mutuels, la tolérance et la solidarité », a noté le Premier ministre. Et de poursuivre : « C’est pourquoi le forum national sur la laïcité nous offre l’occasion de nous approprier cette valeur de laïcité et de réfléchir ensemble sur les voies et moyens de la consolider en veillant sur le respect du principe de la séparation entre l’exercice de la liberté religieuse et celui des actes de l’Etat ou de ses services publics. Dans ce sens, quelles que soient nos origines, nos conditions sociales et nos convictions philosophiques et religieuses, chacun de nous est tenu au strict respect des lois de la république qui protègent nos libertés de pratiquer notre foi et d’exprimer nos croyances ». A travers ce forum, c’est une posture d’anticipation que le Burkina Faso adopte pour prévenir d’éventuels dérapages liés aux extrémismes, a déclaré Luc Adolphe Tiao. Pour lui, le contexte mondial et sous-régional nous impose d’agir de manière proactive et préventive pour assurer à chaque Burkinabè la sécurité et la sûreté. « Au Burkina Faso, a-t-il souligné, la cohabitation entre les partisans des différentes confessions religieuses est paisible et harmonieuse et il importe de préserver cet acquis ». Selon les représentants des différentes confessions religieuses qui prennent part à ce forum, l’entente à toujours prévalu au Burkina Faso entre les confessions religieuses mais cela ne signifie pas pour autant qu’il en sera toujours de même. Il est donc mieux, selon eux, que tous ensemble, nous prenions la mesure des choses car il n’est pas exclu que ce qui se passe chez les voisins du Burkina ne se produise ici un jour. De l’avis de El Hadj Adama Sakandé, président par intérim de la communauté musulmane, ce forum est très important pour les musulmans étant donné que dans la pratique, certains agents, dans leur comportements, ont des attitudes qui peuvent être considérées comme un non-respect de la laïcité vis-à-vis de certaines religions. Il a, en outre, souhaité que les recommandations qui sortiront de cette rencontre ne soient pas théoriques mais des textes applicables qui vont se traduire dans la réalité.