Le Conseil des ministres du mercredi 18 mai 2016, présidé par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a étudié onze rapports, procédé à des communications orales et des nominations. La problématique de l'incivisme, de l'énergie, de l'emploi des jeunes (…) ont été au cœur du traditionnel rendez-vous hebdomadaire des membres de l'exécutif burkinabè.
Face à l'incivisme grandissant, le gouvernement burkinabè envisage de châtier pour corriger ceux qui se feront désormais prendre. Le Conseil des ministres du mercredi 18 mai 2016 a été suffisamment clair sur la question. En effet, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, qui a fait le récapitulatif du Conseil aux journalistes a indiqué, à sa sortie, qu’une communication orale sur l'incivisme a été au cœur des échanges. Le Conseil a "condamné de façon très ferme tous les actes d'incivisme, qu'ils soient routiers, scolaires (…)", a-t-il étayé. Comptant sur la compréhension des citoyens, l'exécutif a exhorté l'ensemble des populations à s'engager pour bâtir un Burkina Faso meilleur. Car, le gouvernement, de son côté, prendra des dispositions « inébranlables » pour venir à bout du fléau. D'ailleurs, selon le porte-parole du gouvernement, un conseil interministériel a été mis en place pour statuer sur tous les aspects se rapportant à l’incivisme. Les conclusions de ce conseil seront appliquées par le gouvernement pour que l'incivisme soit définitivement banni au Burkina. Au niveau du ministère en charge de l'économie, le ministre Dandjinou a affirmé que le Conseil a fait une approbation des résultats d'appel d'offres relatifs à la construction du nouvel aéroport de Donsin dans son lot n°1, à savoir, la voirie, l'assainissement, l'eau potable, etc. Un autre rapport sur la passation des marchés d'entente directe dans le cadre de l'organisation des concours 2016 a également été présenté. A propos du rapport relatif à l'audit de la transition, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le Conseil a pris connaissance du document. Pour la suite, le gouvernement dit attendre les procédures judiciaires que devrait engager l'Autorité supérieure du contrôle d'Etat et de la Lutte contre la Corruption (ASCE-LC). Le Conseil a également pris acte de certaines recommandations et a souhaité la convocation rapide des différents conseils de discipline. Par ailleurs, il a instruit les ministres en charge de l'urbanisme et des finances à trouver une parade pour réaffecter les résidences du président du Faso réalisées à travers les régions du pays, à d'autres ministères afin qu'elles soient effectivement utilisées. Ces résidences devront servir désormais de bureaux administratifs pour des départements. Au niveau du ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat, le ministre Stéphane Wenceslas Sanou est revenu sur l'arrêté gouvernemental consistant à baisser le prix des hydrocarbures sur l'étendue du territoire.
De la promotion de l'énergie solaire
Il a indiqué que cette mesure concerne l'ensemble des produits pétroliers. Il précise que la baisse de 50F CFA/ litre devrait être observée partout depuis le 11 mai 2016. M. Sanou a également souligné que le Conseil a instruit le ministre en charge des transports afin qu'il fasse en sorte que cette baisse soit ressentie sur le coût des transports.
Le ministre de l'Energie, des Mines et des Carrières, Alfa Omar Dissa, a présenté un rapport sur cinq opérateurs qui vont intervenir sur l'énergie solaire au Burkina Faso. Selon lui, c'est en étroite ligne avec le programme de développement des énergies renouvelables, notamment le solaire, que le gouvernement a décidé de passer un accord de production avec les producteurs indépendants par voie photovoltaïque. Au total, 80 mégawatts sont attendus avec à la clé cinq centrales réparties comme suit: une centrale de 10MW à Fada N'Gourma, de 15MW à Dori, 10MW entre Bobo-Dioulasso et Orodara, 15MW à Dédougou et 30MW à Ouagadougou. Toute chose qui, du point de vue du gouvernement, va permettre d'augmenter la disponibilité de l'énergie afin de minimiser les coupures électriques. Au titre du ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l'Insertion professionnelle, le ministre Jean-Claude Bouda a fait le point du rapport relatif à la mise en œuvre du programme "Emploi jeune pour l'éducation nationale". Selon lui, le programme est l'un des engagements forts du chef de l'Etat. Il vise, a expliqué le ministre, à réduire le chômage au niveau des jeunes diplômés, et à booster le déficit d'enseignants au poste-primaire. Pour le premier mandat du président, il est prévu un recrutement de 16 800 jeunes. Mais pour l'année 2016, ce sont 4 200 jeunes qui doivent être recrutés. A ce jour, le gouvernement affirme avoir enregistré un taux de candidature de 123%. Reste à procéder à la sélection en privilégiant l'excellence. De l'avis du ministre Bouda, les résultats engrangés sont encourageants et le programme a atteint ses objectifs étant donné que les 13 régions ont été touchées par le recrutement. Mais en termes de création d'emploi, le gouvernement n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. C'est pourquoi le premier responsable de la jeunesse a précisé que d'autres programmes, en rapport avec les différentes catégories de jeunes, sont en cours et vont permettre à tous (scolarisés ou non) d'avoir un "job".
Wanlé Gérard COULIBALY