Ouagadougou-La justice militaire du Burkina Faso a annoncé samedi dernier, dans un communiqué que le mandat d'arrêt international émis contre l'ex-président Blaise Compaoré, dans le cadre des enquêtes sur la mort du capitaine Thomas Sankara, "n'a jamais été annulé".
«Contrairement aux informations véhiculées par la presse ces derniers temps, le Parquet du Tribunal militaire de Ouagadougou tient à informer l’opinion publique que le seul juge d’instruction militaire en charge du dossier Thomas Sankara n’a jamais été dessaisi dudit dossier et que le mandat d’arrêt émis contre l’ex-Président Blaise Compaoré n’a jamais non plus été annulé par la Cour de Cassation. En outre, aucun juge civil n’a été saisi dans ce dossier», a écrit dans un communiqué daté du 13 mai, le Commissaire du gouvernement, Alioun Zanré.
Blaise Compaoré était arrivé au pouvoir à Ouagadougou en 1987 à l'issue d'un coup d'Etat dans lequel le père de la révolution, Thomas Sankara, a été tué.
Les premiers résultats avaient indiqué que le présumé corps de Sankara avait été criblé de balles, alors que les tests d'ADN n'avaient pas permis d'identifier formellement son corps, en raison du mauvais état de ses restes.
M. Compaoré a été chassé par la rue en octobre 2014. Depuis lors, il est mis en accusation devant la Haute cour de justice pour "haute trahison, attentat à la Constitution" et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Depuis sa chute, il est exilé en Côte d'Ivoire d'où est originaire son épouse, et est devenu citoyen de ce pays.
La Côte d'Ivoire est un pays qui n'extrade pas ses ressortissants.
Depuis quelques semaines la presse faisait état d'annulation du mandat d'arrêt contre M. Compaoré, pour vice de forme à l'instar de celui contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, lancé dans le cadre du coup d’Etat raté du 16 septembre dernier.
Dans son communiqué, le commissaire du gouvernement "réitère sa bonne compréhension de l'intérêt de l'opinion publique et de la presse nationale et internationale pour ce dossier et pour la justice en général".
"J'ai foi en la Justice parce qu'ils savent très bien que ce qui a amené Blaise Compaoré à quitter le pays et à se naturaliser Ivoirien (...) qu'il lui faut plutôt répondre au Burkina Faso et là il n'a pas le choix", avait réagi fin avril, le président Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
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