Des bénéficiaires du Programme socioéconomique d’urgence de la Transition (PSUT) ont tenu ce mardi 17 mai 2016 dans la matinée à Ouagadougou un sit-in devant le Premier ministère. Les manifestants, par ce mouvement d’humeur, exigent de la Primature, tutelle technique dudit programme, la mise à disposition intégrale des ressources financières aux différents fonds pour le financement des projets validés.
Le PSUT a été adopté le 16 mars 2015 par les autorités de la Transition politique au Burkina Faso. Il est composé essentiellement de deux volets à savoir la construction d’infrastructures socioéconomiques au profit des populations et le financement des projets de jeunes et femmes au niveau de 4 fonds: le FBDES, le FAPE, le FASI et le FAIJ.
C’est le non-respect du second volet qui a occasionné ce mouvement d’humeur. Après avoir suivi plusieurs phases pour la sélection définitive des projets durant trois mois, les bénéficiaires, au nombre de 3 455, ont été retenus officiellement le 20 novembre 2015.
Selon le groupe des bénéficiaires qui étaient ce matin devant la Primature, depuis leur sortie officielle, c’est le silence total de la part de l’administration et de toutes les structures qui ont participé à leur enrôlement.
« En effet, sur plus de 3 455 personnes, très peu ont reçu le financement. Par exemple, sur 200 jeunes du guichet Fonds burkinabè pour le développement économique et social-FBDES-, seulement 14 jeunes ont reçu 70% du budget d’investissement de leurs projets avant le départ des autorités de la Transition. Malheureusement, ces derniers sont aujourd’hui dans une impasse d’un investissement inachevé et le paiement d’échéancier de remboursement qui a commencé à courir depuis janvier 2016. Le gouvernement étant une continuité, nous demandons aux autorités actuelles de bien vouloir poursuivre le programme social hérité de la Transition », a indiqué l’un des bénéficiaires, Achille Bruno Kinda.
Les manifestants, après avoir lancé des slogans, ont demandé à être reçus par le Secrétaire général du Premier ministère. Ce dernier absent, c’est l’un des conseiller spécial du chef du gouvernement, Jules Tapsoba, qui est sorti rencontrer les manifestants.
Après avoir lu l’intégralité de leur plateforme revendicative, ils ont eu un échange avec le représentant du Premier ministre.
Dans ladite plateforme, les bénéficiaires invitent le chef du gouvernement à la mise à disposition intégrale des ressources financières aux différents fonds pour le financement de leurs projets, la reprise dans un meilleur délai des procédures de finalisation des accords de prêts et la diligence dans le traitement des dossiers pour une mise en œuvre effective des différents projets.
A la sortie de leur rencontre avec le conseiller Tapsoba, les responsables de la coalition ont indiqué avoir été écoutés et compris. En outre, leur interlocuteur les a rassurés que leurs doléances seront bien transmises aux autorités compétentes.
Malgré tout, une inquiétude demeure car, pour les manifestants, le PSUT clôturera en mai prochain et jusque-là, aucune information sur leur sort ne leur a été communiquée. Ils espèrent néanmoins que ce sit-in devant le siège du premier ministère fera bouger les lignes immobiles depuis novembre 2015.
« Nous espérons que la lourdeur, la rigidité et le silence de l’administration burkinabè ont été définitivement rejetés par le peuple burkinabè avec les événements des 30 et 31 octobre 2014. Aussi, ils ne sauraient être la cause de la situation que nous vivons aujourd’hui. Mieux, ce programme social ne doit être conditionné, ni parsemé de longues luttes avant son aboutissement », a souligné Achille Bruno Kinda, l’un des étudiants diplômés bénéficiaires.
Dimitri Kaboré