Le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) a observé ce mardi 17 mai 2016 sur toute l’étendue du territoire national un arrêt de travail de 8 heures à 11 heures pour protester contre le «bradage de leurs acquis» par les nouvelles autorités. Conformément donc au mot d’ordre, la section provinciale du Kadiogo du SNAID a organisé ce jour un sit-in dans l’enceinte de la direction générale des impôts à Ouagadougou.
En observant ce mouvement d’humeur, les agents des impôts et des domaines protestent contre ce qu’ils appellent la remise en cause de leurs acquis. Pour eux, leurs conditions de travail (locaux, carburant, communication, moyens de déplacement) et leur motivation financière se dégradent d’années en années et surtout depuis l’arrivée du nouvel exécutif en 2016.
Entre autres griefs à l’encontre de leur ministère de tutelle, celui de l’Economie, des Finances et du Développement, il y a le «refus de paiement de la prime de rendement du 4e trimestre de 2015, le retard dans le payement de celle du 1er trimestre de 2016, les velléités de remise en cause du fonds commun et le manque de locaux appropriés aux effectifs des travailleurs et la non application du plan de carrière».
« Au lieu de répondre à l’ensemble de ces préoccupations, Mme la ministre (Rosine Sory/Coulibaly) a préféré, au sortir des Journées nationales du paysans de Tenkodogo, traiter les travailleurs d’irresponsables (…). Pour le fonds commun, c’est un fonds qui a été acquis depuis 40 ans et qui a failli été supprimé sous la révolution mais qui ne l’a pas été. Ce gouvernement avait compris l’importance de ce fonds car étant un fonds de stimulation permettant au pays d’engranger beaucoup de ressources. Aujourd’hui, c’est sur les médias que la ministre part dire qu’elle va supprimer ce fonds. Nous pensons que ce cadre n’est pas approprié, surtout que le bureau national du syndicat avait déposé une lettre à travers laquelle il a joint la plateforme revendicative le 24 février 2016. Jusqu’à aujourd’hui, aucune suite n’a été donnée à cette correspondance. Ce qui nous fait dire que ce n’est pas du tout sérieux de la part de ces autorités », a laissé entendre Yacouba Kientéga, le secrétaire général de la section Kadiogo du SNAID.
Ce mouvement d’humeur qualifié « d’échauffement » par les syndicalistes a pris fin à 11 heures. Ces derniers, avant de rompre les rangs, ont une fois de plus exigé de leur ministre le respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales, la non remise en cause de leurs acquis, le traitement diligent des primes de rendement du 1er trimestre de 2016 et le paiement de celles du 4e trimestre de 2015, la relocalisation sans délai de tous les services actuellement sans bâtiments et l’adoption d’un plan d’investissement à court et moyen terme de la Direction générale des impôts et le traitement diligent de leur plateforme revendicative.
Dans le cas du non-respect des points de leur revendication, des actions futures ont été prévues par le bureau national. La section Kadiogo, par la voix de son premier responsable Yacouba Kientéga, s’est dit prête à exécuter tout mot d’ordre qui viendrait du bureau national de leur syndicat.
Dimitri Kaboré