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Lycée départemental de Gounghin : après le saccage de leurs engins, les éducateurs réclament justice
Publié le mercredi 18 mai 2016  |  Sidwaya
Moto
© Autre presse par DR
Moto incendiée




Après la journée trouble au lycée départemental de Gounghin, le lundi 16 mai 2016, où des élèves ont séquestré leurs éducateurs, brûlés leurs engins, Sidwaya a rencontré différents acteurs impliqués dans la crise. Retour sur les faits…

Le lycée départemental de Gounghin, à 35 Km de Koupéla était en ébullition, dans la journée du 16 mai 2016. Des élèves, en furie, s’en sont pris à leurs enseignants et à leurs engins. Tout serait parti de la convocation en conseil de discipline de cinq élèves, pour le mardi 17 mai 2016 à 15 heures. Il s’agit de Pascal Yougbaré (tle A4), Noufou Oubda (Tle D), Assimin Assimi ( 2nd C), Soufianou Aliou ( terminale A4) et de Boureima Zoromé (1ère A4). Outre leur passage en conseil de discipline, les élèves des classes d’examen ( 3e, Tle A et D) ont été informés par l’administration que pour une seconde année consécutive, les examens blancs n’auront pas lieu. Toute chose qui a amené des élèves à s’en prendre à leurs encadreurs dans la journée du 16 mai 2016, la veille du conseil de discipline des élèves. Le bilan : trois motos enflammées, des bureaux des enseignants saccagés...Parmi les motos incendiés, il y a celle du proviseur, Sayouba Dindané, du censeur, Saïdou Kaboré et du conseiller d’éducation, Nobila Ouédraogo.
« Comme les gens d’en haut, ne nous entendent pas, nous nous sommes donnés l’idée de fermer la Route nationale n°4 (RN4), tout en réprimant sévèrement les conducteurs qui tenteraient de forcer notre barrière», a affirmé le meneur du mouvement, Sofianou Aliou de la Tle A4. Pour le premier responsable de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), section de Gounghin, Daouda Oubda, professeur de physique-chimie dans ledit lycée, tout semble émaner d’une lutte des classes, d’intérêt entre l’administration et le corps professoral. Mais, pour lui, les élèves ont commis deux actes d’incivisme notoire. «Les 4 et 5 mai 2016, ils ont séquestré le proviseur et barré la RNn°4, qui passe tout juste devant l’établissement. Le lundi 16 mai 2016, ce fut le même scenario. Pire, ils ont incendié des engins», a-t-il déploré.

Recours à la justice

A entendre, le censeur de l’établissement, Saïdou Kaboré, ceux qui ont incité les élèves à cet acte le regretteront. Car, l’on n’éduque pas dans le vandalisme. Au regard de la tension grandissante, la direction régionale des enseignements secondaires du Centre-Est a dissous le bureau des élèves.

Le meneur du mouvement, Soufianou Aliou, a aussi rappelé que le suicide du délégué adjoint de l’établissement, feu Lucien Yougbaré, le dimanche 1er mai 2016 est également le motif de leur lutte. Selon l’élève Aliou, ce dernier a laissé une note dans laquelle, il a dit qu’il recevait une forte pression de l’administration du lycée qui lui intimait de rédiger une lettre de demande d’excuse pour leur acte du 4 mai 2016, au nom de tous les élèves du lycée. Après la fronde, 1100 élèves et 27 professeurs ont fait place à des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Tenkodogo dans ledit établissement. Le Président de la délégation spéciale (PDS) de Gounghin, Olivier Bationo, a prôné la voie du dialogue et de la non- violence pour résoudre la crise. Mais, le proviseur Sayouba Dindané ne l’entend pas de cette oreille. «Celui qui a mis feu à ma moto, je le reconnais. Je déposerai une plainte contre lui, afin que le droit soit dit», a-t-il précisé.

Amédée SILGA
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