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Le Pays N° 5175 du 14/8/2012

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Tandem Dioncounda-Diarra : Pourvu que ça roule !
Publié le mardi 14 aout 2012   |  Le Pays


Dioncounda
© Autre presse par DR
Dioncounda Traoré et Modibo Diarra


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Il disait être toujours chanceux dans la vie. Une fois de plus, cette chance semble lui avoir souri. Cheick Modibo Diarra conserve son poste de Premier ministre malien. Reste à savoir ce qu’il compte en faire, ce à quoi il compte utiliser cette « chance ». Il faut avouer que la nouvelle, sans être étonnante, a tout de même quelque peu surpris. On susurrait çà et là que ses chances d’être reconduit étaient minces. En effet, le bilan de l’ingénieur de la NASA à la tête du gouvernement malien n’a rien de flatteur. Bien au contraire. En trois mois de pouvoir, Cheick Modibo Diarra aura brillé par son incapacité à faire l’unanimité, à prendre les décisions qu’il faut dans un Mali en pleine tourmente. Cet habitué des palais présidentiels sous-régionaux semblait être tombé en disgrâce à un certain moment, en témoigne l’invite de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) faite aux Maliens, de former un gouvernement d’union nationale. Cela prouve d’une manière ou d’une autre que l’organisation sous-régionale n’est pas satisfaite de la façon dont les choses se passaient et qu’elle stigmatise d’une certaine manière l’incompétence de Diarra à assumer la mission. La boutade d’un haut diplomate ouest-africain rapportée par l’hebdomadaire Jeune Afrique dans sa livraison du 15 au 21 juillet 2012, pour qui « il (Cheick Modibo : NDLR) tourne en rond, s’agite, parce que la mission le dépasse. Il n’a pas la carrure », traduit bien ce sentiment. Mieux, le recadrage de Dioncounda Traoré tout juste rentré de Paris au lendemain d’une sortie de Diarra lui-même et qui laissait subodorer que le président prendrait les choses en main, avait achevé de convaincre plus d’une personne que le Premier ministre était en mauvaise posture. De là à imaginer qu’il serait débarqué du navire, il n’y avait qu’un pas. Mais, à l’évidence, le président intérimaire n’a pas pu ou voulu franchir ce pas. Contrainte ou libre choix ? Le contexte laisse penser que Dioncounda Traoré n’a pas eu vraiment le choix. Il a peut-être subi une certaine pression du clan Sanogo dont les accointances avec Cheick Modibo ne font plus l’objet de doute. Il a peut-être aussi constaté que malgré ses défauts, l’ingénieur demeurait un choix plus raisonnable que celui de quelque politicien bon teint. Quel qu’en soit le motif, une chose est sûre : le président de la transition a reconduit le très contesté Diarra à la Primature. Les deux hommes et leurs camps sont peut-être parvenus à un accord pour sauver l’essentiel. Le chef de l’Etat par intérim s’est résolu à contracter ou recontracter -c’est selon - un mariage de raison. Cet ancien-nouvel attelage devra donc poursuivre bon an mal an la route. Pourvu que ça roule, est-on tenté de dire. Car, il n’y a aucune certitude que les choses ont vraiment avancé, que les acteurs de cette transition vont maintenant se résoudre à prendre des mesures concrètes pour restaurer l’intégrité territoriale et, partant, rétablir l’autorité de l’Etat sur tout le territoire malien. Il faut certainement attendre la composition de l’équipe de Cheick Modibo pour avoir de vrais indices de réponse. Au regard de l’urgence que constitue la situation dans le Nord-Mali, on ne peut s’empêcher de penser qu’une fois de plus, on aurait pu faire l’économie de ces tractations, de cette relative perte de temps. Lorsqu’on se hasarde à faire le point de ce qui a été entrepris pour venir à bout des terroristes qui font la pluie et le beau temps dans le Nord du pays depuis quelques mois, on ne perçoit aucun signe patent de satisfaction. Constat accablant, les autorités de la transition, dans la quête de réponse à la terreur qui sévit dans le Nord du pays, sont passées maîtres dans l’art de tourner en rond. Par conséquent, après des mois d’atermoiements, on n’est pas sorti de l’auberge. Il n’est même pas exagéré de dire qu’on se trouve aujourd’hui quasiment à la case départ tant on ne perçoit pas d’avancée significative. Mais cet attelage est de plus en plus condamné à réussir sous peine de se discréditer à jamais au plan individuel et collectif, tant dans l’opinion internationale qu’aux yeux des populations maliennes , surtout des populations du Nord, abandonnées à leur sort et qui multiplient les actes désespérés en tentant à leurs risques et périls de tenir tête à ces oppresseurs d’un autre âge. Reconduit alors que tout semblait le donner partant, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra doit donc maintenant prouver qu’il est vraiment la « solution ». Il lui revient de faire oublier son premier bilan, laborieux à bien des égards et désastreux pour son image personnelle et pour son pays. Il devra ainsi, sans délai, passer à l’action, que ce soit par des négociations ou par le recours à l’option militaire. Autrement, il peut se faire du souci pour sa « chance » qui pourrait muer en malchance pour son pays. De toute façon, il est grand temps que les autorités maliennes de droit mais aussi celles de fait, mesurent à leur juste valeur l’ampleur et la lourdeur de leur responsabilité devant l’histoire. Le tandem Dioncounda - Diarra devra donc s’efforcer de rouler au bon rythme.

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