La représentation de la Banque mondiale au Burkina a initié un atelier de formation au profit des Hommes de médias, les 9 et 10 mai 2016, à Bobo-Dioulasso. Au cours de ces deux jours, les experts de l’institution, les responsables de programmes, les responsables d’administrations ont passé en revue tous les aspects liés à la mise en œuvre des filets sociaux au Burkina Faso à travers plusieurs thèmes.
Selon l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), en 2014, l’incidence de la pauvreté ou encore la proportion de pauvres (P0) au Burkina était de 40,1%. Une donnée qui interpelle sur l’urgence de la situation et la nécessité d’agir. Ainsi, comme beaucoup d’institutions, le Groupe de la Banque mondiale, accompagne le pays à travers des politiques et programmes pour éradiquer la pauvreté. Au nombre de ces programmes figurent les filets sociaux. Afin de permettre aux Hommes de médias de mieux comprendre le processus de mise en œuvre, le fonctionnement et les objectifs de ce programme, la Banque mondiale a initié une session de formation à l’endroit de ces derniers les 9 et 10 mai 2016 à Bobo-Dioulasso. A cette occasion, plusieurs thématiques ont été traitées et c’est le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Cheick Kanté, qui a planté le décor en faisant une présentation introductive sur le Groupe de la Banque mondiale. Un Groupe qui est, a-t-il fait savoir, constitué de 5 institutions, à savoir, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), la Société financière internationale (IFC), le Centre international pour le règlement des différends (CIRDI) et l’Association internationale pour le développement (IDA). C’est à travers le guichet de cette dernière institution que le Burkina Faso bénéficie des appuis de la Banque mondiale pour lutter contre la pauvreté et financer son développement. « Les fonds IDA servent à financer sous des termes concessionnels des projets de développement et à alléger la dette », a-t-il spécifié. De nos jours, le portefeuille de la Banque mondiale couvre 17 projets IDA totalisant plus de 500 milliards de F CFA. Mais, a indiqué Cheick Kanté, le taux de décaissement reste faible car étant de l’ordre de 39,5%. Cette lenteur, selon lui, est entre autres due au retard de l’entrée en vigueur des projets, les retards dans le déblocage de la contrepartie nationale, la dualité des procédures de passation des marchés, l’absence des sanctions des entreprises défaillantes. Après cette brève présentation de l’intervention de l’institution au Burkina, Gilberte Kédoté, spécialiste en protection sociale à la Banque mondiale, est entrée dans le vif du sujet en faisant des communications sur les concepts liés à la protection sociale et aux filets sociaux.
« L’intérêt des formations, c’est la production »
Pour elle, les filets sociaux de sécurité sont un ensemble de dispositions de protection prises au profit de personnes vulnérables, dans le but de prévenir ou de contrer les conséquences des chocs auxquels ils sont exposés ou qu’ils ont subis. Mais, a-t-elle poursuivi, pour protéger les personnes vulnérables, il faut les identifier au préalable. D’où la nécessité, pour elle, de recourir à une bonne stratégie de ciblage afin de concentrer les ressources là où elles sont le plus nécessaires. Cette méthode a été mise en œuvre par la Banque mondiale à travers le programme filets sociaux « Burkin naong Saya ». En effet, dans sa présentation, Cyrille Ganou, coordonnatrice du projet filets « Burkin Naong Sa ya », est revenue sur le processus de la mise en œuvre dudit programme de façon pratique. Dans la mise en œuvre de « Burkin naong saya », a-t-elle mentionné, le Burkina a bénéficié d’un crédit IDA de 25 milliards de F CFA de la part de la Banque mondiale. « C’est un projet pilote et les bénéficiaires directs du projet sont les ménages vulnérables ayant des enfants de moins de 15 ans. Le projet est mis en œuvre dans trois régions enregistrant les taux les plus élevés de pauvreté chronique et de malnutrition sévère dont le Nord, l’Est et le Centre- Est », a expliqué Cyrille Ganou. Mais pour l’heure, seule la région du Nord a déjà bénéficié de paiement « cash transfert » dans le cadre du projet. Les régions de l’Est et du Centre-Est seront bientôt concernées. La 1re région pilote où les paiements « cash transfert » du programme ont eu lieu étant le Nord, la coordonnatrice a relevé que l’intervention du projet dans les deux autres régions se fera très bientôt. En dehors de la coordonnatrice de « Burkin naong saya », d’autres coordonnateurs de programmes de lutte contre la pauvreté et d’aide au développement ont présenté leurs projets. Des projets et programmes qui, bien entendu sont basés sur la politique de protection sociale du gouvernement que Moussa Zorom du Conseil national de la protection sociale, s’est chargé de présenter aux Hommes de médias. Ces derniers, par la voix de Abdoulaye Tao, directeur de publication de l’Economiste, ont salué cette initiative de la Banque mondiale. Une initiative qui, selon lui, aidera fort bien les journalistes dans la production de leurs œuvres. « L’intérêt des formations, c’est la production », a-t-il lancé à ses confrères.
Adama SIGUE