Dans la matinée de ce mardi 10 mai 2016, la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Rosine Coulibaly/Sori, accompagnée de ses plus proches collaborateurs, était face aux médias. Cette rencontre avec les journalistes avait pour objectif de faire connaître les actions menées par ce département ministériel durant les 100 premiers jours du mandat du chef de l’Etat.
Aux dires de sa première responsable, le ministère de l’Economie, des Finances et du développement (MINEFID), a réalisé d’importantes contributions en ce qui concerne la gouvernance économique et financière. Cela a été possible notamment grâce à une réforme institutionnelle opérée en son sein et qui a abouti à l’adoption d’un nouvel organigramme du ministère.
De ce fait, la ministre en charge de l’Economie fait savoir que ces contributions entrent dans le cadre de bon nombre de domaines, dont le pilotage de l’économie, la mobilisation des ressources, la programmation et la gestion budgétaire, la rationalisation de la dépense publique, ainsi que le contrôle et l’audit des finances publiques.
En la matière, un rapport relatif à l’élaboration du Plan national de développement économique et social (PNDES), nouveau référentiel national de développement, a été alors adopté. Ce qui a d’ailleurs permis aux comités thématiques de produire leurs rapports.
Rosine Coulibaly/Sori a fait aussi ressortir que « le coût global de la mise en œuvre du PNDES s’élèverait à 12008,2 milliards de francs CFA, soit un coût annuel moyen de 2401, 6 milliards de francs CFA ». Ainsi, le taux de croissance attendu en 2016 est de 5,2% contrairement aux 4,0% de l’année dernière.
Réduire le train de vie de l’Etat
Concernant le volet programmation et gestion budgétaire, un projet de loi de finance rectificative (LFR) a été examiné et adopté par le gouvernement le 21mars dernier. Par ailleurs, « pour ce qui est de la rationalisation de la dépense publique, le gouvernement a décidé de la rationalisation des charges de fonctionnement à l’effet de dégager des économies pour faire face à certaines dépenses prioritaires », souligne la patronne du département en charge de l’Economie, en précisant qu’un certain nombre de mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat ont été prises.
Pour ce qui concerne la question du contrôle et l’audit des finances publiques, Mme Sori note le lancement des audits de la gestion de la Transition, la mise en place d’un comité interministériel chargé d’examiner les conditions d’attribution, d’octobre à décembre 2015, de 18marchés, pour un montant total de 70 milliards FCFA et la lutte contre le blanchiment des capitaux.
La ministre de l’économie, des finances et du développement, a également abordé la question relative à l’aménagement du territoire. Ici, elle explique que des efforts ont également été faits à travers notamment « la signature des arrêtés de transfert des ressources liées aux compétences transférées aux collectivités territoriales», s’est-elle prononcée avant d’ajouter que, «s’agissant de l’exécution du budget 2016 en matière de recouvrement des recettes propres, les régies ont pu mobiliser 272,83milliards F.CFA, sur une prévision de 247,83milliards, soit un taux de réalisation de 109, 78%, par rapport à la prévision de la période ».
Lutte contre l’incivisme fiscal
Face à la recrudescence de la grogne sociale, et notamment en ce qui concerne l’augmentation des salaires, la ministre Rosine Coulibaly/Sori affirme qu’il sera difficile pour l’Etat d’aller au-delà de ses ressources propres, même si force est de reconnaitre que des efforts sont consentis à ce sujet. « La norme établie par l’UEMOA en termes de salaire est au maximum 35% de nos ressources propres, et nous sommes à 45%.Nous sommes en train de nous engager dans une nouvelle réforme pour que la population soit dans de meilleures conditions. Je demande plus d’indulgence à la population pour un environnement apaisé, afin que ce cercle vicieux se transforme en un cercle vertueux», dit-t-elle.
En termes de perspectives, et particulièrement pour le prochain trimestre, les priorités du MINEFID, vont s’articuler au tour de la finalisation du PNDES, du recouvrement des créances, mais aussi et surtout de la lutte contre l’incivisme fiscal. Toutefois, elle tient à ce que l’ensemble de la population s’acquitte de son devoir fiscal, chose qui devrait permettre au gouvernement d’honorer ses engagements vis-à-vis d’elle.
Au final, pour la ministre de l’Economie, au regard de la situation qui prévaut, « nous considérons que ce sont des performances économiques bonnes. Cela veut dire que l’économie du Burkina Faso a des ressorts, qui nous permettra éventuellement en termes de croissance d’atteindre 6 voire même 7% ».
Guy Serge Aka