Saidou Zongo (FC Maurin/France) : «Je me suis mis dans la merde et j’assume»

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Publié le mercredi 11 mai 2016 | Sidwaya

Produit du centre de formation Kada School international, Saidou Zongo souffre de son mauvais choix de carrière. Accueilli par le FC Maurin juste pour maintenir la forme et voir mieux au cours du mercato à venir, il s’est confié à Sidwaya Sport.

Qui est Saidou Zongo ?
Je suis né à Bobo Dioulasso le 22 juillet 1993. A l’âge de quatorze ans, je suis venu à Ouagadougou où j’ai d’abord intégré le centre de formation de l’Etoile Filante de Ouagadougou avec coach Ibrahim Diarra. Nous avions disputé une rencontre avec le centre de formation Kada school. J’ai été repéré par le staff de ce centre de formation. J’ai fait mes preuves pendant trois ans avec ce club avec à la clé une montée en D1. Aujourd’hui je me retrouve en France.

Qui sont ceux-là avec qui vous aviez joué au Majestic SC ?
J’ai joué avec la génération d’Elis Coulibaly qui évolue à Anderlecht en Belgique. Il y a Halipha Sedogo présentement à l’Asante Kotoko au Ghana, Sounkalo Sanou, Faïçal Ouédraogo. C’est avec eux que j’ai passé mes trois ans de formation à Kada School.

Comment cela s’est-il passé pour que vous vous retrouviez en France ?
En réalité, je devais évoluer en Espagne dans un club de deuxième division. Ce club m’avait invité pour un essai. Après, je devais continuer en Suède si ça ne marchait pas là-bas. J’ai été dupé par des agents et cela m’a mis un peu en retard. J’ai eu à faire un test avec l’olympique de Marseille. Le test a été concluant mais les deux entités, c’est-à-dire le Majestic et l’agent ne se sont pas entendu sur les modalités du transfert. Après ça, je suis parti avec un club de CFA appelé Monceaux. Et par la suite à Saint Etienne dans un petit club de CFA 2. Par le biais d’Abou Kouanda, je me suis retrouvé à Montpellier. Je lui ai expliqué mon problème. Il n’a pas hésité à voir certains dirigeants de clubs pour mon insertion.

Comment expliquez-vous toutes ces difficultés que rencontrent pas mal de jeunes footballeurs burkinabè ?
Je pense que le problème est au niveau des joueurs que nous sommes. Nous voulons anticiper les choses. Nous voulons aller vite. Et souvent dans ces genres de situation, vous tombez sur des agents pas du tout sérieux. A partir de ce moment, il faut s’assumer et être fort moralement pour repartir sur de bonnes bases.

Hormis Abou Kouanda, aviez-vous eu d’autres soutiens lorsque vous étiez en difficultés ?
J’ai reçu le soutien d’un grand frère Kassoum Derra qui est au pays. Il y a aussi Karim Ouédraogo qui habite Saint Etienne. C’est d’ailleurs lui qui a poussé pour que je puisse avoir le test à Marseille. Il continue de me soutenir. Nous avons ensemble un projet pour l’Italie. Je pense que ça aboutira. Outre cela, il y a la formation française de Sète qui m’a invité en juin pendant le mercato. De toutes les façons, je ne lâche rien.

Saidou Zongo peut-il se retrouver au haut niveau d’ici là ?
C’est tout mon souhait. Je sais que j’ai les capacités nécessaires pour.

Quel est votre poste de prédilection?
J’ai été formé comme un ailier gauche. Avec l’équipe nationale junior, le coach Séraphin Dargani m’utilisait plus comme latéral gauche.

Vue les difficultés que vous avez connues, avez-vous des conseils à donner à vos jeunes frères qui veulent évoluer en Europe ?
C’est bien beau de venir très tôt en France et de pouvoir voler de ses propres ailes. Mais je dirai que c’est risqué. Je sais de quoi je parle. Je suis passé par des faux agents qui m’ont mis un peu en retard. Je dirai à mes petits frères de ne jamais passer par un chemin détourné. Si un club te propose un essai, c’est mieux d’avoir un maximum d’informations avant d’y aller. Personnellement je me suis mis dans la merde et j’assume.

Entretien réalisé à Montpellier par Yves OUEDRAOGO