Un nouveau rapport publié par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, prévient que l'épidémie de SIDA pourrait se prolonger indéfiniment si des mesures urgentes ne sont pas mises en œuvre au cours des cinq prochaines années, a noté vendredi 06 mai 2016 le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA).
Le rapport, intitulé «On the Fast-Track to end the AIDS epidemic», estime que l'accélération extraordinaire des progrès réalisés au cours des 15 dernières années pourrait disparaître. Il demande instamment à tous les partenaires de concentrer leurs efforts pour augmenter les investissements afin que l'épidémie de SIDA cesse d'être une menace pour la santé publique d'ici à 2030.
Le rapport rappelle que la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH/SIDA en 2011 a accéléré l'action en unissant le monde autour d'un ensemble d'objectifs ambitieux pour 2015. «Les progrès réalisés ont été une source d'inspiration», a déclaré M. Ban dans le rapport.
«Atteindre 15 millions de personnes avec un traitement antirétroviral neuf mois avant la date limite de décembre 2015 est une grande victoire mondiale», a-t-il ajouté. Selon le rapport, l'augmentation des traitements rapides a été un facteur majeur contribuant à la baisse de 42% des décès liés au sida depuis le pic constaté en 2004 et a permis une forte augmentation de l'espérance de vie dans les pays les plus touchés par le VIH au cours des dernières années.
Le rapport souligne le rôle crucial que la société civile a joué dans la réalisation de ces progrès.
L'un des principaux succès a été la réduction des nouvelles infections chez les enfants. Environ 85 pays sont maintenant sur le point d'arriver à la quasi-élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants.
Toutefois, le rapport note que malgré l'apparition de nouveaux outils et nouvelles approches, les programmes de prévention du HIV se sont affaiblis au cours des dernières années en raison d'une baisse des financements et d'un manque de leadership. Les infections au VIH ont baissé de seulement 8% entre 2010 et 2014.
Le rapport attire l'attention sur les régions où les nouvelles infections au VIH continuent d'augmenter, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale, où les nouvelles infections ont augmenté de 30% entre 2000 et 2014, principalement chez les personnes s'injectant des drogues, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord et la région Asie-Pacifique.
Le rapport souligne que, malgré les progrès réalisés sur l'élargissement de l'accès au traitement antirétroviral, environ 22 millions de personnes ne disposent pas encore d'accès au traitement. Le rapport estime que l'obstacle le plus important est le diagnostic tardif, soulignant que près de la moitié de toutes les personnes vivant avec le VIH ignorent leur statut. Cela souligne l'urgence d'accroître l'accès au dépistage du VIH, en particulier pour les personnes à risque élevé d'infection.
Malgré les difficultés décrites, le rapport estime que si le monde modifie le statu quo, on peut mettre fin à l'épidémie de SIDA dès 2030. Pour ce faire, le rapport souligne que la réponse doit être inclusive, accessible et fondée sur les droits de l'homme et doit se concentrer sur l'extension des services aux personnes et aux endroits les plus démunis. Le rapport souligne également la nécessité d'abroger les lois et les politiques répressives qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes du même sexe, les personnes qui utilisent des drogues et les travailleurs du sexe, car cela entrave l'accès aux services.
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