Huit organisations de la société civile Burkinabè dont le mouvement "balai Citoyen", fer de lance de la révolution d'octobre 2014, ont dénoncé dans un communiqué conjoint la "tentative de blocage" du dossier du putsch raté du 16 septembre par les nouvelles autorités.
"Nous mettons en garde les gouvernants contre toute tentative de blocage, de manipulations politiciennes ou diplomatiques du dossier du coup d'Etat", peut-on lire dans le communiqué qui condamne avec vigueur la décision de l'exécutif consistant à "dessaisir un des juges d'instruction".
"C'est une immixtion grave dans la conduite du dossier que nous ne saurons accepter", ajoute le texte.
La semaine dernière, le Procureur général de la Cour de cassation, Armand Ouédraogo, a déclaré que tous les mandats d'arrêt émis dans le cadre du coup d'Etat raté du 16 septembre, dont ceux contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro et l'ex-président Blaise Compaoré ont été annulés pour vice de forme.
"Fidèles à leur attachement à la bonne administration de la justice, nos organisations suivent avec une grande vigilance ces derniers développements du dossier", ont soutenu les organisations de la société civile qui dénoncent aussi le refus de certains hauts gradés de l'armée de répondre devant les juges instructeurs qui veulent les entendre sur leurs rôles dans le coup d'Etat.
"Nous estimons que le respect de la loi n'est pas négociable. On ne doit pas s'abriter derrière les fonctions qu'on occupe dans la République pour défier la justice", conclu le texte.
Le 16 septembre dernier, les soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont brièvement renversé le régime de la transition, avant d'être défaits par les manifestants et des colonnes de l'armée régulière venues de l'intérieur du pays.
Après le coup de force, plusieurs personnes soupçonnées d'avoir prêté main forte aux putschistes ont été mises aux arrêts.
Les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé et plusieurs officiers militaires, ainsi que des personnalités civiles, sont sous mandat de dépôt dans le cadre de cette affaire.
La justice burkinabè a ordonné début avril la levée du gel des avoirs d'une dizaine de personnes et de formations politiques soupçonnées d'être impliquées dans le putsch raté du 16 septembre.