Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a rencontré, mercredi 4 mai 2016 à Riyad, ses compatriotes vivant en Arabie Saoudite. Les échanges ont permis aux ressortissants burkinabè d’évoquer plusieurs préoccupations auxquelles ils font face.
La rencontre entre Roch Marc Christian Kaboré et les Burkinabè d’Arabie Saoudite s’est déroulée à la résidence de l’ambassadeur, Mansa Ountana, mercredi 4 mai 2016 dans la soirée. Avant de leur donner la parole, le chef de l’Etat a expliqué que sa mission était de travailler à satisfaire ses compatriotes. « Aujourd’hui, le Burkina Faso a renoué avec l’Etat de droit, la justice et la démocratie. Nous devons retrousser nos manches, pour pouvoir avancer », a-t-il souligné. Le président du Faso a révélé à son auditoire, avoir déjà pris des mesures dans le domaine de la santé, qui vont bénéficier à la mère et à l’enfant. Il s’agit de la gratuité des césariennes et des accouchements, ainsi que des soins pour les enfants de moins de cinq ans. Le président de l’association des Burkinabè de Riyad et celui de l’association des étudiants en Arabie Saoudite se sont dit fiers d’accueillir Roch Marc Christian Kaboré. Ils ont salué son élection, qui ouvre une période de démocratie au « pays des Hommes intègres ». Cependant, ils ont soulevé de nombreuses préoccupations. Parmi celles-ci, on peut citer entre autres, les longs délais liés à la confection de leurs passeports au Burkina Faso, les difficultés pour transférer l’argent et acquérir des parcelles au pays. Ils ont aussi cité le travail des filles burkinabè en Arabie Saoudite, qui perçoivent de bas salaires, et qui sont rapatriées dans leur pays, lorsqu’elles tombent malades. Quant aux étudiants, leur souci principal tourne autour de la non-reconnaissance de leurs diplômes. Sur la question des passeports, c’est d’abord le ministre d’Etat, Simon Compaoré, de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure qui a répondu : « Nous allons réduire les délais de confection des passeports à deux semaines, en accélérant le traitement des dossiers », sous les applaudissements de la salle. Puis c’est Alpha Barry, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’extérieur, qui apporte des précisions. Selon lui, il faudra désormais au plus trois semaines pour que les Burkinabè d’Arabie Saoudite reçoivent leurs passeports. « La première semaine, a-t-il expliqué, est consacrée au convoiement des dossiers par valise diplomatique, jusqu’à Ouagadougou. Pendant la deuxième semaine, le passeport est confectionné et il est renvoye dans la dernière semaine, à son propriétaire ». Pour l’acquisition des parcelles au pays, Simon Compaoré a demandé à ses compatriotes de patienter jusqu’aux élections municipales du 22 mai 2016. En effet, a-t-il dit, les lotissements avaient été gelés pendant la Transition et continuent de l’être, parce qu’il y avait beaucoup de problèmes dans la gestion du foncier au Burkina Faso. En ce qui concerne le transfert de l’argent de ses compatriotes au pays, le président Roch Marc Christian Kaboré a indiqué que l’UEMOA mettra bientôt en place, une bourse qui peut leur servir. Environ 6 500 Burkinabè vivent en Arabie Saoudite, dont 6 000 dans la circonscription consulaire de Djeddah, qui regroupe la ville de Djeddah, celles de la Mecque et de Madine. La ville de Riyad, elle, abrite 200 Burkinabè. Parmi ces ressortissants, figurent 224 étudiants, inscrits dans 14 universités différentes. La diaspora burkinabè exerce surtout de petits métiers au pays des deux mosquées saintes : ouvriers, conducteurs de véhicules, femmes de ménages.
Moustapha SYLLA
Envoyé spécial à Riyad
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