Les gendarmes Burkinabè ont menacé mercredi de libérer tous les détenus après de violentes manifestations ayant opposé mardi à Dédougou (Ouest), des forces de l’ordre et des populations qui accusent celles-ci d’avoir torturé à mort un gardé-à-vue.
Des populations en colère ont manifesté mardi devant les locaux de la gendarmerie de Dédougou (Ouest), après la mort d’un détenu que les manifestants imputent à des sévices corporels infligés par les forces de l’ordre pendant sa détention.
Selon des témoins contactés sur place, les manifestants ont jeté des projectiles sur les installations de la gendarmerie, après avoir saccagé les domiciles de certains gendarmes.
"Les manifestants ont été dispersés à plusieurs reprises dans la ville de Dedougou et plus précisément autour de la Brigade de recherche. Des patrouilles sont en cours dans la ville et nous avons procédé à des interpellations. Le calme est revenu à l’heure actuelle", a précisé mercredi la gendarmerie dans un communiqué.
Cette situation a créé des frustrations au sein de la gendarmerie et certains postes envisagent de libérer les détenus, selon des sources sécuritaires qui précisent que les négociations sont en cours avec la hiérarchie militaire.
Une délégation gouvernementale est arrivée sur les lieux.
Depuis plusieurs mois, le Burkina Faso fait face à une montée de l’incivisme et une défiance de l’autorité de l’Etat.
Samedi, des populations en colère ont brûlé un car de transport en commun dans l’enceinte de la gendarmerie de Ziniaré à une trentaine de kilomètres d’Ouagadougou après un accident dans lequel un motocycliste a été tué.
En mi-mars, une foule en colère, constituée d’environ 1.000 personnes, s’est attaquée à la brigade de gendarmerie de Cinkansé, pour s’en prendre à un présumé assassin de deux agents de change de Cinkansé-Togo, qui était en garde à vue dans une cellule de la brigade, faisant un mort et quatre gendarmes blessés. Fi