Trois femmes et une fillette de 03 ans mortes sur le coup ainsi qu’une cinquantaine de blessés ; c’est le lourd bilan occasionné par un accident, dans la nuit du lundi 02 à mardi 03 mai vers 03h du matin, sur l’axe Koudougou-Sabou. Ce drame est dû à l’éclatement d’un pneu du car de transport en commun qui a quitté Didyr (Sanguié) pour la Côte d’Ivoire.
Quatre personnes ont donc ainsi trouvé la mort tôt dans la matinée d’hier mardi 03 mai. Le car a quitté Didyr dans la province du Sanguié à destination de la Côte d’Ivoire après avoir transité par Koudougou. Mais sa course s’arrêtera tragiquement à moins de dix kilomètres de la cité du Cavalier rouge, au niveau du village de Koundé. ‘’Nous avons quitté Didyr dans la nuit du lundi à mardi à 22h. C’est une crevaison de la roue avant qui est à l’origine de l’accident. Quand la roue a éclaté, le véhicule a été balancé sur la droite. Et comme nous étions sur un pont, le chauffeur ne pouvait rien faire’’, confie Bilalé Bakouan, l’apprenti du car qui est sorti indemne de l’accident. Il a précisé : ‘’C’est un voyage que nous effectuons toutes les deux semaines vers Fresko en Côte d’Ivoire. Nous quittons Didyr le lundi pour la Côte d’Ivoire et le lundi suivant, nous faisons le trajet inverse’’.
Quand nous sommes arrivés sur les lieux du drame vers 10h10, les sapeurs-pompiers et les gendarmes y étaient déjà. ‘’Nous avons reçu le premier appel au secours à 3h48 et quelques minutes après nous sommes arrivés sur les lieux pour aider à extraire les victimes et à transporter urgemment les blessés au CHR de Koudougou. 43 blessés y ont été évacués’’, confie le chef d’équipe des pompiers. Quelques ‘’chanceux’’ continuaient d’appeler leurs parents pour les informer de l’accident. Sous les arbres, de bonnes volontés tentaient de consoler les parents des personnes décédées dont les corps ont été ensevelis à quelques mètres du lieu de la catastrophe. Cela grâce aux jeunes du village qui se sont investis pour creuser une dernière demeure à ces quatre infortunées voyageuses. Une opération qui a été faite après avoir obtenu l’accord des parents dont certains ont été joints par téléphone.
A Koudougou, et plus précisément au CHR, les images étaient peu reluisantes. Des blessés recevaient leurs premiers soins à même le sol. Une équipe médicale, visiblement débordée, se démenait pour donner des soins appropriés à des blessés dont certains n’avaient aucun parent à côté. Pour le Dr Hubert Somé, chef du service chirurgical du CHR de Koudougou, il était encore tôt pour faire un bilan exact des lésions dont souffrent les victimes. Les parents des blessés étant pour la plupart à plus de 50 km de Koudougou, le Dr Somé a confié que les premiers soins et les produits ont été offerts par l’hôpital.
Il fallait vraiment être fort pour supporter certaines images et certaines situations. C’est comme le cas de cette fillette couchée seule dans l’allée, la tête couverte de bandages. Sur sa poitrine, il y était écrit : ‘’Mère : Elise Etiabé. Enfant : Laurentine Bado’’. Renseignement pris, cette fillette, de 02 ans environ, a été conduite à l’hôpital avec sa mère qui était, elle, en salle d’opération. Quelques minutes après, la petite Laurentine est conduite auprès de sa mère qu’on sortait du bloc opératoire toujours inconsciente. Une mère qui venait d’être amputée du bras droit. Le comble, c’est que cette dame était sans accompagnateur.
L’hôpital a certes fourni le nécessaire pour les premiers soins, mais il faudra d’autres produits pour la suite de la prise en charge. Et le fait que certaines victimes se retrouvent seules ne va pas arranger les choses. C’est actuellement que la solidarité africaine devrait se manifester au profit de ces dizaines de blessés (nous n’avions pas pu avoir le nombre exact). Si les sapeurs-pompiers ont parlé de 43 personnes évacuées ; le corps médical annonce 56 blessés. Quoi qu’il en soit, ce sont des dizaines de blessés qui ont besoin d’aide et de soutien.
Cyrille Zoma