L’Autorité du développement intégré du Liptako Gourma (ALG) a organisé un atelier sur la coopération transfrontalière, les 27 et 28 avril 2016, à Dori. Venus du Burkina Faso, du Niger et du Mali, les participants ont réfléchi et échangé sur les défis sécuritaires et de développement auxquels ils font face.
«Le renforcement de la coopération transfrontalière dans la région du Liptako Gourma pour la paix, la sécurité et le développement », tel a été le thème de l’atelier de 48 heures organisé à Dori dans le cadre du projet d’Appui à la coopération transfrontalière au Sahel (ACTS). L’ACTS est le fruit du partenariat entre le ministère français des Affaires étrangères et de développement international et l’Autorité du développement intégré du Liptako Gourma (ALG). L’atelier a été envisagé en vue d’identifier des actions et projets propices au renforcement de la coopération transfrontalière dans l’espace du Liptako Gourma en tenant compte des nouveaux enjeux de sécurité, de gouvernance et de développement. Pour ce faire, la rencontre a réuni autour d’une même table les principaux acteurs en charge de la gestion et du développement des espaces frontaliers de la région du Liptako Gourma. A cela s’ajoutent les partenaires techniques et financiers qui travaillent déjà avec la coopération française, avec l’ALG ou encore ses trois Etats membres dans le cadre d’autres initiatives en faveur de la stabilisation et du développement de l’espace sahélo-saharien en général et de la zone d’intervention de l’ALG en particulier. Le directeur général de l’ALG, Saïdou Oua, a précisé que le projet ACTS a été conçu autour du continuum « sécurité et développement ». A l’entendre, l’objectif principal du projet est d’asseoir les conditions permettant non seulement au Burkina Faso, au Mali et au Niger, mais également à la région d’assurer une coordination efficace tant politique qu’opérationnelle des acteurs concourant à la gestion des espaces frontaliers. De l’avis du M. Oua, le projet ne se limite pas aux seules administrations régaliennes, mais sa démarche est aussi ouverte aux acteurs locaux sur lesquels repose le développement local. A cet effet, a-t-il ajouté, l’ACTS comporte un volet « coopération transfrontalière » dont la mise en œuvre est assurée à travers l’identification et le financement de sous-projets transfrontaliers ou à vocation transfrontalière que les collectivités territoriales et les organisations de la société civile seront amenées à initier. Pour lui, ces sous-projets auront trait aux domaines des services sociaux de base c’est-à-dire l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et la distribution d’énergie. « Il y a également la préservation des ressources naturelles, la prévention des conflits intercommunautaires, la définition de plans locaux de développement transfrontalier et l’aménagement d’espace notamment les infrastructures pastorales, les pistes de transhumance et les points d’eau pour bétail, etc. », a poursuivi le directeur général de l’ALG.
L’ALG, un organisme de développement et de coopération
Pour sa part, le conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France au Burkina Faso, Franck Humbert, a estimé que la problématique de la sécurité émerge comme étant essentielle à prendre en compte au côté du développement. C’est pourquoi, il a préconisé que les services de sécurité des Etats membres de l’ALG soient renforcés en matériel et en ressources humaines, qu’ils échangent des informations en collaborant. Selon M. Humbert, cela concerne les gouverneurs, les hauts-commissaires, les préfets, les agents de douane, les forestiers, les acteurs de l’élevage et de la justice. « Il y a aussi les communes frontalières et bien sûr les pouvoirs traditionnels coutumiers qui interviennent en médiation dans le cadre de la justice traditionnelle de gestion des conflits locaux, souvent liés à la terre. Par conséquent, les populations sont concernées et leurs soutien et coopération doivent être recherchés », a-t-il expliqué.
Quant au gouverneur de la région du Sahel, colonel Djibril Lallé, il a confié que la situation d’insécurité dans la bande sahélo-saharienne et particulièrement dans la région du Liptako Gourma interpelle les Etats et la communauté internationale sur la nécessité et l’urgence de rechercher des solutions durables dans les domaines de la sécurité. C’est en ce sens que, a-t-il dit, les processus démocratiques pourront s’enraciner dans les pays et constituer un socle solide pour le développement économique et social. C’est pourquoi, il a salué l’initiative de l’ACTS qui contribuera à la sécurisation, la stabilisation et au développement de l’espace du Liptako Gourma à travers une synergie d’actions aux efforts nationaux, continentaux et internationaux.
Créée le 3 décembre 1970 à Ouagadougou par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, l’ALG a pour objet de promouvoir en commun, dans un cadre régional, la mise en valeur des ressources minières, énergétiques, hydrauliques, agropastorales et piscicoles à l’intérieure de son espace situé à cheval sur les frontières communes aux trois Etats et couvrant une superficie de 370 000 km2. Organisme de développement et de coopération, l’objectif principal de l’ALG est de susciter, mettre en œuvre et de coordonner au niveau des trois Etats, toutes actions pouvant contribuer au développement harmonieux et intégré de la région du Liptako Gourma. A cet effet, elle identifie des projets et programmes dans ses domaines d’intervention, recherche des financements pour la réalisation des études de faisabilité et subséquemment pour leur mise en œuvre.
Souaibou NOMBRE
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