L’ouverture officielle de la 19e Journée nationale du paysan est intervenue, le vendredi 29 avril 2016, au cours d’un meeting en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. A l’occasion, les représentants des paysans ont égrené les problèmes qui minent leurs activités et les autorités et partenaires techniques ont exposé des pistes de solutions pour la création d’emplois agricoles pour les jeunes.
Dans la matinée du vendredi 29 avril 2016, environ 1 000 producteurs et 200 exposants, venus des treize régions du Burkina Faso, ont convergé à l’aérodrome de Tenkodogo. Là, s’est déroulée l’ouverture officielle de la 19e Journée nationale du paysan (JNP) en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo et de plusieurs membres du gouvernement. Dans une ambiance conviviale mais empreinte de gravité, les producteurs, pour qui cette « grande messe » est organisée, ont partagé leurs préoccupations et doléances avec les autorités du pays. Ainsi le président de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), Saïdou Ouédraogo, représentant les paysans, a salué la pertinence du thème de cette JNP qui est : « Agriculture et lutte contre le chômage : développer et soutenir l’entreprenariat agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique pour l’insertion socio-économique des jeunes ». Pour lui, le chômage touche surtout les jeunes et la création d’emplois agricoles constitue une des réponses plausibles pour la réduction de la pauvreté, la baisse du chômage, la préservation de la cohésion et de la paix sociale au Burkina Faso. Il a souligné que si le secteur rural offre des opportunités d’emplois aux jeunes, il est cependant confronté à de nombreuses difficultés. Il s’agit, entre autres, de la faible productivité dans les exploitations, la non valorisation des produits, la faible capacité d’investissement, un savoir-faire basé sur des technologies rudimentaires, la faible structuration et organisation des agriculteurs, l’absence de perspectives d’autonomisation des Chambres régionales d’agriculture (CRA) alors que celles-ci fonctionnent mal. « Ces préoccupations ont été énumérées lors des dernières éditions de la JNP mais sans succès. Les agriculteurs espèrent que cette 19e édition, de par votre clairvoyance et votre engagement au côté du jeune paysan ENTREPRENEUR, connaîtra une mise en œuvre des actions ciblées au bénéfice du monde agricole », s’est-il adressé directement au président du Faso. Par ailleurs, il a appuyé que ces problèmes qui ont été aussi relevés lors des fora régionaux sur le thème ont fait l’objet d’engagements et de recommandations déclinés en plans d’actions. « Nous nous engageons d’ores et déjà à mettre en œuvre les différentes conclusions de la 19e JNP en espérant que les autres acteurs joueront leur partition pour la création d’emplois agricoles pour les jeunes et les femmes», a-t-il souhaité.
La nécessité de la transformation des produits agricoles
Ses désirs ont été bien compris car le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, qui a donné le top de départ de l’événement, a souligné que la présente JNP est particulière et sonne le renouveau, car empreinte de nouvelles valeurs sociales et démocratiques. Pour lui, le poids du secteur rural dans la vie économique et sociale du Burkina Faso n’est plus à démontrer au regard des 86% de la population qui s’y trouvent. « Le secteur rural est le moteur de notre économie et le porteur de notre avenir. Il regorge d’énormes potentialités qu’il faudrait transformer en opportunités d’emplois. De plus, le domaine de la transformation des produits demeure pratiquement vierge. Son exploitation pourrait créer de nombreux emplois », a-t-il expliqué. Il a soutenu que des mesures et initiatives ont été prises en faveur de l’éclosion de l’entreprenariat des jeunes. Il s’agit de l’application effective de la loi sur le foncier qui offre une meilleure sécurité pour l’investissement, la revalorisation du métier d’agriculteur, la valorisation des produits locaux, la mise en œuvre des projets, programmes et fonds qui soutiennent l’entreprenariat en milieu rural, les bonnes perspectives comme la banque agricole et le code de l’investissement du secteur agricole. Ces mesures s’inscrivent en droite ligne de la vision de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), foi du représentant de l’institution au « pays des Hommes intègres », Aristide Ongone Obame. Celui-ci a par ailleurs témoigné de la disponibilité et de l’engagement de la FAO à accompagner le gouvernement burkinabè dans sa politique en faveur des jeunes. Suite à cette série d’allocutions, soixante dix acteurs du secteur rural qui se sont illustrés positivement ont été élevés au rang de chevalier de l’Ordre du mérite du développement rural avec agrafe agriculture, élevage ou pêche et pisciculture. Après quoi, le président du Faso a serré la main des récipiendaires et de tous les autres producteurs présents à la JNP. Ensuite, il a remis des équipements et des intrants agricoles aux paysans. Enfin, il a officiellement ouvert la foire de la 19e JNP qui a donné à voir des produits agricoles, les savoirs-faires des transformateurs et les paquets techniques et technologiques proposés par la recherche.
Eliane SOME
(some.ella@yahoo.fr)
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