Elles souffrent en silence et par milliers. Les jeunes filles du Burkina Faso sont contraintes d’épouser des hommes parfois plus âgés que leurs pères. Ces petits corps fragiles supportent mal leurs grossesses précoces. Certaines y laissent leur vie. Très peu ont la chance d’aller à l’école ou de terminer leurs études. Amnesty tire la sonnette d’alarme.
Difficile de résister à la pression familiale qui s’exerce sur elles. Au Burkina Faso, des familles marient souvent leurs filles afin de renforcer des alliances familiales, d’acquérir un statut social ou en échange de biens, d’argent ou de service.
Amnesty a recueilli au Burkina Faso, les témoignages de dizaines de jeunes filles mariées sous la contrainte des parents, souvent des pères.
«Mon père m’a mariée à un homme de 70 ans qui a déjà cinq épouses. Il m’a dit que si je ne rejoignais pas mon mari, il me tuerait», raconte Maria, une adolescente de 13 ans ayant fui le jour de son mariage. Elle a marché pendant trois jours et parcouru près de 170 km pour trouver refuge dans un centre d’accueil pour jeunes filles.
Malaika s’est aussi enfuie pour ne pas être mariée de force par ses parents. Elle a raconté à Amnesty International que la police l’avait retrouvée et lui avait dit de retourner chez son père et sa mère.
«J’avais 15 ans quand les parents voulaient que j’épouse un vieillard de 75 ans. Il est plus âgé que mon père et il a déjà trois épouses et des filles de mon âge. Le jour des présentations, j’ai dit à mes parents que je n’étais pas d’accord avec leur choix et que je voulais terminer ma scolarité. Ils m’ont dit que j’étais obligée d’épouser le mari qu’ils avaient choisi et que je n’avais pas d’autre choix que d’aller là-bas», témoigne Malaika.
Selon la loi en vigueur, une jeune fille doit être âgée au moins de 17 ans pour pouvoir se marier au Burkina Faso.
... suite de l'article sur Autre presse