Pour la troisième fois, Moving basketball center (MBC) a participé, du 25 au 31 mars 2016, à la 11e édition du Tournoi international Alain Massif (TIAM). Avec deux victoires pour autant de défaites, la formation burkinabè a occupé le neuvième rang sur douze possible. Mieux que ses deux précédentes participations. Dans l’entretien qui suit, le responsable du MBC Sylvain Zingué, fait le bilan de la participation.
Sidwaya (S.) : En termes de bilan, que peut-on retenir de la participation de Moving basketball center à la 11e édition du TIAM ?
Sylvain Zingué (S.Z.) : De prime abord, j’allais dire que le bilan est satisfaisant. Dans la mesure que nous n’avons pas reculé au classement par rapport à celui de l’édition précédente. Au contraire, nous avons progressé, même si nos ambitions étaient de mieux faire beaucoup mieux que ça. Nous sommes partis avec la ferme intention de sortir de notre poule. Malheureusement, nous avons échoué à ce niveau compte tenu de la fatigue du voyage que les garçons ont enduré. Et aussi le complexe qu’ils ont vécu lors du premier match. Rencontre qu’ils pouvaient gagner. Même le deuxième match était plus ou moins à leur portée. Il faut également signaler que c’est le premier de notre poule, le Cercle Jules Ferry qui a remporté le tournoi. Nous avons toujours cette malchance depuis notre participation de tomber dans la poule du vainqueur du tournoi. Cette année, les jeunes avaient les moyens de faire mieux et c’est ce qui est assez regrettable. Le lendemain, les garçons ont donné une meilleure prestation. Ils étaient décomplexés. Ils se sont libérés. Ils avaient moins la fatigue de la veille.
S. : Parlant de la fatigue, n’a-t-elle pas joué sur la prestation des enfants qui sont arrivés à Checy le jour même du début de la compétition?
S.Z. : Forcément la fatigue a joué parce que nous sommes partis dans la nuit du jeudi au vendredi pour un tournoi qui commençait samedi. Déjà, vous savez que préparer un tel voyage, ce n’est pas évident. Dans l’avion, ce n’est pas évident que tout le monde a pu dormir. Arrivés à Casablanca, nous sommes restés dans la salle d’attente pendant douze à treize heures. Le temps d’arriver à Paris et que les organisateurs viennent nous chercher pour Checy où a lieu le Tournoi, a fait que les garçons ont dormi très tard cette nuit-là. Il fallait les réveiller le lendemain matin très tôt, puisqu’ils devaient jouer les premiers matches. Nous-mêmes qui étions sur le banc en tant que coaches, nous nous sommes sentis lourds. Nous avons donc compris pourquoi les enfants n’arrivaient pas à répondre physiquement. Néanmoins, les scores n’étaient pas chaotiques. Nous pensons alors que c’est la fatigue qui nous a embêtés, sinon nous aurions pu nous classer parmi les cinq premiers.
S. : D’habitude presque LANTERNE rouge du Tournoi, cette année, malgré les difficultés que vous avez énumérées tantôt, MBC a terminé neuvième sur douze. Peut-on parler d’une progression ?
S.Z. : Oui, il y a une progression. Lors des deux premières éditions auxquelles nous avons participé, nous avons été classés onzième à chaque fois. Cette année, nous sommes passés premiers des éliminés du premier tour. Mais réellement, lorsque vous regardez le niveau des équipes du milieu du tableau, de mon point de vue, il n’y a pas mal d’équipes que nous aurions pu battre facilement. Le complexe étant de la partie, cela n’a pas aidé les garçons. C’est pourquoi au départ, nous avons voulu aller faire deux ou trois jours de matches amicaux à Lille et en Belgique. Malheureusement, nous n’avons pas eu les moyens nécessaires.
S. : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées avant, pendant et après le tournoi ?
S.Z. : La principale difficulté, c’est surtout la mobilisation des fonds. Je le dis parce que nous n’avions pas eu beaucoup de soutiens. Heureusement que les principaux soutiens qui ont accompagné l’activité nous ont permis d’assurer le minimum, c’est-à-dire le transport. Je peux par exemple citer le ministère des Sports et des Loisirs, la LONAB. Bertrand Traoré de Chelsea qui nous a accompagnés avec un billet d’avion. Il y a aussi Yacouba Ouattara, professionnel franco-burkinabè qui est à Monaco, sans oublier le Comité national olympique des sports burkinabè. Nous avions aussi espérer compter sur d’autres partenaires pour nous permettre de faire le séjour à Lille et en Belgique. Si on parvenait à le faire, je crois que nous aurions pu faire un tournoi très intéressant. Mais l’essentiel est que les garçons puissent se frotter aussi à leurs camarades et que cela leur serve pour les compétitions africaines et internationales qu’ils auront. Nous sommes également en train de préparer la relève. Ce n’est pas le résultat d’aujourd’hui qui est important mais celui de demain que ce tournoi TIAM va leur apporter.
S. : Quelle a été votre satisfaction durant le tournoi ?
S.Z. : La satisfaction, c’est de voir le plaisir que les enfants ont eu à jouer, à pouvoir battre des enfants d’autres continents. Aussi, ce genre de voyage est un grand apprentissage à tous les niveaux pour les enfants. Le fait de prendre l’avion, de voir comment on voyage, d’aller découvrir l’Europe, ce sont des choses qui ne sont pas évidentes pour des garçons de leur âge. En principe, ça doit pouvoir les réorienter dans leur vie. Ils savent qu’ils doivent prendre au sérieux les études. Ils savent aussi que sur le plan sportif, ils doivent beaucoup travailler. Ce sont des enseignements qu’ils ont tirés et nous également nous en tirons. Nous espérons avoir de la continuité pour pouvoir davantage aller plus loin.
S. : Pas mal de compatriotes sont venus de partout pour vous soutenir pendant le tournoi. Cela a tout de même donné un coup de fouet au moral des jeunes ?
S.Z. : Effectif. Parlant de ceux-là, il y a le père de Billy Yacouba Ouattara qui est venu avec ses amis. Salamata Sana qui est également une ancienne basketteuse qui est venue nous soutenir. Moussa Ouattara, qui, lui aussi est présent à chaque fois. Ils sont tous venus avec du matériel. Nous avons aussi une autre famille qui est basée à Lyon. Toute la communauté burkinabè vivant à Checy est sortie nous soutenir.
Nous avons ramené pas mal de maillots de basket, de ballons pour les jeunes basketteurs. Nous cesserons de remercier toutes ces personnes ont été à nos côtés pour que notre séjour se passe bien. Aussi, je fais une mention spéciale à la presse burkinabè qui, depuis le départ du MBC, nous a toujours accompagnés dont les Editions Sidwaya qui restent un partenaire majeur en termes de visibilité mais aussi d’accompagnement de l’initiative. Je dis grand merci à son Directeur général qui a toujours cru au MBC. De plus, il y a la RTB, BF1, il y a également la compagnie Royal Air Maroc qui nous a facilité les papiers en termes de visa. Les parents également ont joué un rôle très important car à un moment donné, nous leur avons demandé de financer les autres dépenses. Tovio également qui a habillé les enfants depuis le tournoi.
Entretien réalisé par
Yves OUEDRAOGO
Retranscription :
Aziz TIENDREBEOGO
(Stagiaire)