Tournée de sensibilisation des Kogl-Weogo : le langage de vérité du ministre Simon Compaoré

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Publié le mardi 26 avril 2016 | Sidwaya

© aOuaga.com par A.O
Le 2e vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, a animé une conférence de presse sur la situation nationale le 30 septembre 2015 à Ouagadougou

Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure a rencontré, le lundi 25 avril 2016, les Kogl-weogo de Boulsa. Il les a invités à travailler selon les lois de la République.

Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, est déterminé à ce que les groupes d’autodéfense Kogl-weogo exercent selon les lois de la République. C’est le message qu’il est venu apporter aux Kogl-weogo de Boulsa, le 25 avril 2016. « Nous ne sommes pas venus avec un décret pour supprimer les Koglwéogo. Mais pour vous montrer la voie à suivre afin que vous contribuyiez aux côtés des forces de l’ordre pour venir à bout de l’insécurité au Burkina Faso », a-t-il dit aux Kogl-weogo mobilisés pour la circonstance. L’initiative de Simon Compaoré s’inscrit dans le cadre de la tournée de sensibilisation de ces groupes, au respect des règles de l’Etat de droit dans leur mission de lutte contre le banditisme. « Nous félicitons les groupes d’autodéfenses pour leurs actions en faveur de la lutte contre l’insécurité au Burkina Faso. Car, des acquis certains ont été enregistrés en la matière », a-t-il soutenu. Sans langue de bois, Simon Compaoré les a mis en garde contre certaines de leurs pratiques qui, selon lui, portent atteintes aux droits de l’Homme. « Nous n’allons pas garder les yeux fermés face aux éventuels dérapages que nous pourrons constater à l’avenir », a-t-il prévenu. Pour lui, les Burkinabè sont dans un Etat de droit qui fonctionne, selon des lois et des règlements que tout citoyen, qu’il soit Kogl-weogo ou pas, doit respecter. « Simon Compaoré » a aussi attiré l’attention de ses interlocuteurs sur le fait que la vie humaine est sacrée et mérite d’être respectée. Il les a donc exhortés à remettre les présumés voleurs qu’ils pourraient arrêter, à la gendarmerie ou à la police, tout en évitant de les frapper ou de les blesser. Les responsables des Kogl-weogo ont dit prendre acte des reproches faits. « Nous ne sommes pas contre la loi, au contraire, nous voulons aider à la faire respecter», a déclaré le chef des Kogl-weogo de Boulsa, Boureima Nanbanka. Il a ajouté : « Nous n’avons jamais battu un voleur à mort. Nous leur donnons juste une petite correction avant de les envoyer devant les forces de sécurité », a-t-il indiqué. De son avis, leurs actions, loin de porter préjudice à l’autorité de l’Etat, vise à la renforcer.

Conjuguer les efforts

Il a affirmé que, sans leur concours, les forces de l’ordre auront des difficultés face à l’insécurité qui sévit dans les villes et villages.
A l’en croire, leur efficacité a permis de réduire le nombre de vols à Boulsa. S’expliquant sur les amendes que certains d’entre eux imposent aux présumés voleurs qu’ils attrapent, M. Nanbanka a laissé entendre que c’est grâce à cet argent qu’ils achètent le carburant pour effectuer leurs missions. «Si le gouvernement veut que nous arrêtions de fixer des amendes, qu’il nous donne des frais de fonctionnement » a-t-il renchéri. Il a soutenu que les amendes ont toujours été imposées aux personnes fautives depuis belle lurette et il est de leur devoir de pérenniser cet acte. Toutefois, Boureima Nanbanka a traduit sa reconnaissance au ministre Compaoré pour avoir entamé cette tournée de sensibilisation pour les amener à respecter les lois républicaines. « C’est ensemble que nous pourrons vaincre l’insécurité au Burkina Faso », a-t-il affirmé. Le chef des Kogl-weogo s’est réjoui de la proposition du ministre en charge de la sécurité intérieure de créer un cadre de dialogue au plan local entre les Kogl-weogo et les forces de l’ordre en vue de relever les potentiels dérapages et donner des indications pour mieux encadrer leurs actions. Avant de s’entretenir avec les Kogl-weogo, Simon Compaoré a rendu une visite de courtoisie aux autorités coutumières et religieuses de Boulsa pour solliciter leur accompagnement à mieux encadrer les actions des Kogl-weogo de la localité.

Nadège YAMEOGO