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Sidwaya N° 7451 du 3/7/2013

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Région des cascades : que de riches potentialités dormantes !
Publié le jeudi 4 juillet 2013   |  Sidwaya




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Située à l’extrême-ouest du Burkina Faso, la région des Cascades est l’une des plus riches du pays. Regorgeant des potentialités agricoles, touristiques, minières etc, la région ne demande que le génie de l’homme et des moyens pour assurer son développement. Zoom sur quelques pans de ses riches potentialités.

La région des Cascades regroupe les provinces de la Comoé et de la Léraba. Elle compte deux (2) villes, trois (3) communes urbaines, 14 communes rurales et 270 villages. La région constitue une zone frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Elle couvre une superficie de 18 917 km2, soit 6,7 % du territoire national. La Comoé couvre 15 826 km≤ tandis que la Léraba s’étend sur 3 091 km≤. Le chef-lieu de la région est Banfora, situé à 85 km de Bobo-Dioulasso et à 450 km de la capitale, Ouagadougou par la RN1. Plusieurs secteurs d’activités sont en plein essor dans cette région du Burkina : l’agriculture, l’élevage, le tourisme, l’artisanat et l’industrie.

Le secteur minier qui semble être le nouvel eldorado est en pleine expansion dans toutes les contrées de cette région et une unité d’exploitation pourrait être construite d’ici à fin décembre 2013, à Niankorodougou. Cependant, l’agriculture reste la principale activité de production et de création de richesses dans la région. Avec une superficie totale cultivable de 916 129 ha, et des conditions agro-pédo- climatiques exceptionnelles, la région a souvent été baptisée à juste raison comme le « grenier du Burkina Faso ». Sa particularité est la forte diversification des cultures, avec en premier lieu les cultures vivrières comme le maïs, le sorgho, le riz, le fonio, l’arachide, dont la valeur ajoutée dans le secteur primaire est estimée à 39%, et les cultures de rente comme la mangue, l’anacarde, le souchet, le coton, etc. La branche arboriculture de l’agriculture est de plus en plus orientée vers l’Europe et les USA. Une gamme variée de produits certifiés sont exportés vers ces marchés occidentaux. Il s’agit essentiellement de la mangue, l’anacarde, le souchet et le coton dont la valeur ajoutée dans le secteur primaire est estimée à 29%.

La région se singularise également par le potentiel immense en bas–fonds et plaines aménagés, dont un total de 31 sites sur une superficie de 1 201 ha dans la Comoé, et 12 sites sur une superficie de 1154 dans la Léraba. Elle dispose également d’une superficie totale de 777 ha de sites aménagés avec une « maîtrise totale de l’eau », dont deux (02) dans la Comoé (Karfiguéla et Tiéfora) et un (01) dans la Léraba (Douna).
Par ailleurs, selon une étude menée en 1999, le potentiel en terres de bas-fonds est évalué à 161 318,7 ha dont 32 600 ha aménageables dans la Comoé et 5 271 ha dans la Léraba. Ce potentiel en bas-fonds présente des perspectives intéressantes pour le développement de l’agriculture pluviale et irriguée à l’horizon 2015. Dans cette gamme de spéculations variées, le souchet est incontestablement une production spécifique à cette région et très prisée au niveau national et même international. En effet, le souchet est une culture traditionnelle de la région qui est en train de connaître un essor ces dernières années avec la mise en place d’un Programme souchet au MAHRH, en partenariat avec l’INERA, qui appuie les producteurs de la région dans l’approvisionnement en semences, la maîtrise des itinéraires techniques, ainsi que dans la commercialisation. Le marché est orienté sur l’exportation vers l’Europe, en particulier vers l’Espagne qui en demande d’importantes quantités. La superficie totale en souchet a été estimée à 642,92 ha durant la campagne 2007-2008, avec une production estimée à 649,45 tonnes. Aux côtés de l’agriculture, l’importance de la couverture végétale confère à la région des Cascades d’énormes potentialités en ressource forestières et en bois. On dénombre au total 13 forêts classées et une réserve partielle de faune.

Des sites d’orpaillage à la pelle

Les aires classées couvrent une superficie de 284 2500 ha, soit 15,79% de la superficie de la région et constituent d’excellents habitats pour la faune relativement abondante. A l’instar de l’agriculture, l’élevage est pratiqué par environ 80% de la population. Il occupe une place importante dans les systèmes de production rencontrés dans la région. Ce secteur fournit les bœufs de trait pour les travaux agricoles, les revenus complémentaires des agro-pasteurs qui constituent la grande partie des producteurs agricoles et profite aux éleveurs pasteurs qui en font leur activité principale. Les acteurs ont un niveau d’organisation faible pour faire face aux contraintes de l’activité et rentabiliser au mieux les troupeaux. En amont de la production, les intrants vétérinaires sont disponibles en partie et le personnel soignant est présent sur le terrain pour apporter les soins nécessaires. Par contre, les commerçants d’aliment du bétail sont peu nombreux à cause de la faible demande.
L’artisanat est peu développé dans la région et se concentre sur la sculpture chez les hommes, la vannerie et la poterie chez les femmes. Toutefois, il faut relever que la menuiserie-bois connaît un essor considérable en raison de la présence de deux scieries implantées à Banfora qui mettent à la disposition des artisans, la matière d’œuvre telle que les planches, les madriers et les chevrons pour la fabrication des ouvrages notamment les meubles. Aussi, le secteur de la transformation connaît un boom avec la naissance des mini-laiteries et des unités de transformation des produits agroalimentaires. En ce qui concerne le secteur minier, la région dispose de huit sites d’orpaillage fonctionnels dont sept dans la Comoé et un dans la Léraba. L’orpaillage moderne est en train d’être mis en place par la société Gryfon Minerals à Niankorodougou dans la Léraba.
La région des Cascades est réputée pour sa richesse et diversité culturelle et aussi pour ses conditions environnementales naturelles attrayantes. La région regorge de plusieurs sites touristiques dans ses deux provinces, dont les cascades de Karfiguéla, les dômes de Fabédougou, les forêts classées de Dida, Boulon, Koflandé, la réserve partielle de faune de la Comoe-Leraba. A ceux-là s’ajoutent les champs de canne à sucre et les installations d’exploitation sucrière de la SOSUCO, les excavations de Tiékouna(Comoé), le lac de Tingrela, les falaises de Banfora et de Bérégadougou, les Pics de Sindou, les villages troglodytes de Négueni, le Mont Ténakourou culminant à 747m, le lac de Douna, le site à roussette de Lèra, les potières de Kawara, le village de Gnasogni dans la Léraba. La valorisation des secteurs du tourisme et de la culture est cependant limitée par le manque d’infrastructures de transport et d’accueil.
La région des Cascades compte en outre onze (11) entreprises industrielles et représente la 3ème région industrielle après le Centre et les Hauts-Bassins. Elles sont toutes situées dans la province de la Comoé. Les principales sont la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), la Société de Production d’Alcool (SOPAL), la SOFITEX avec deux usines, deux sociétés de production de bois industriels, PHYTOFLA, SOTRIA-B ; BOMBA TECHNO, etc. En plus de ces principales unités industrielles, il existe une dizaine de petites sociétés exerçant dans le domaine de la boulangerie, de la menuiserie, de la soudure, de la couture, de la fabrication de miel, entre autres.

Mamadou Yéré

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