Au Burkina Faso, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE) vient de publier son rapport sur l’audit de la période de transition. Le contrôleur général a révélé de nombreuses irrégularités dans la passation des marchés ou la mauvaise gestion de certains fonds publics. Plus de 50 % des commandes publiques ont été faites par la procédure du gré à gré, ce qui a pour conséquence des risques élevés de corruption, et d’enrichissement illicite.
Le premier constat fait par l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE) concerne les procédures de passation des marchés publics. Plus de la moitié des marchés attribués durant la transition l’ont été par les procédures exceptionnelles, c’est-à-dire le gré à gré et l’entente. Le rapport indique que ce recours a été abusif. Il concerne environ 63 milliards de francs CFA, soit 55% du montant total des commandes publiques passées sous la transition.
Un taux qui dépasse largement ce qui est admis par l’union économique et monétaire ouest-africaine pour les procédures exceptionnelles. « Il faut que ce soit 15% des marchés qui doivent normalement être attribués sur les procédures exceptionnelles et là nous sommes à plus de 50% », explique Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat auprès de l’ASCE.
Cette situation a pour conséquences des risques élevés de corruption, collusion et d’enrichissement illicite. « Cela s’explique peut-être par le fait qu’on était dans une période exceptionnelle et qu’il y avait beaucoup d’attentes sociales. Mais c’est une façon d’attirer l’attention des autorités sur les risques élevés de collusion et de corruption », souligne Luc Ibriga.
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