La nuit tombe sur le village de Koumbia. Réunis devant la mosquée, au bord de la Nationale 1, langue de bitume impeccable qui relie Ouagadougou à Bobo Dioulasso, une dizaine de paysans assis sur des nattes s’apitoient sur leur sort. Nous sommes dans le Houndé, au cœur de la « ceinture de coton » du Burkina Faso, et en pleine désillusion…
Ici, on produit du coton de père en fils. Mais pour combien de temps encore ? « Les dettes s’accumulent, déplore le jeune Ousmane Bikienga, 20 ans. Si ça continue, on arrêtera le coton. Ça ne rapporte rien. »
À ses côtés, Houssine Sawadogo, qui a 56 ans mais en fait 10 de plus, fait ses comptes : « Cette année, notre groupement a produit 20 tonnes. Ce n’est pas assez. Nous avons une dette de plusieurs centaines de milliers de francs CFA à la Sofitex (l’une des trois sociétés cotonnières qui se partagent le marché national). Si nous ne cultivions pas du maïs à côté, nous n’aurions rien ! »
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