L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) organise, les 21 et 22 avril 2016, à Ouagadougou une consultation sur la composante FAO du programme de Menaces des pandémies émergentes, phase 2 (EPT-2). Les experts burkinabè et ivoiriens présents à la rencontre définiront les plans de travail et les modalités de mise en œuvre des activités du projet.
De façon récurrente, le monde fait face à des pandémies (maladie à virus Ebola, la grippe aviaire, le virus Zika …) qui affectent la santé humaine et animale et déstabilisent l’économie. La plupart de ces pathologies sont portées par les animaux qui les transmettent ensuite à l’homme. Pour faire face à ce problème, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a formulé un projet intitulé composante FAO du programme de Menaces de pandémies émergentes, phase 2 (EPT-2). Lors de son lancement régional à Abidjan les 9 et 10 février 2016 à Abidjan, il a été recommandé des consultations nationales en vue d’élaborer le plan de travail et les mécanismes de mise en œuvre dans chaque pays. C’est dans ce cadre que des experts de la santé animale et publique, de l’environnement du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, deux pays qui partagent les mêmes préoccupations dans le domaine, sont réunis à Ouagadougou, les 21 et 22 avril 2016. Ils discuteront des aspects techniques, organisationnels et opérationnels de l’EPT-2. Pour le représentant de la FAO au « pays des Hommes intègres », Aristide Ongone Obame, cet atelier est une étape clé de l’exécution du programme. « A terme, nous aurons un programme d’activités clair avec des modalités précises de mise en œuvre », a-t-il certifié. Après quoi, il a donné des détails sur le contenu et les objectifs du programme. De ses explications, il ressort que l’EPT-2 est un projet de cinq ans qui concerne plusieurs pays du monde. Il est entièrement financé par les Etats-Unis d’Amérique à hauteur de plus de 58 milliards de F CFA. Il vise à caractériser les interfaces entre l’Homme et les systèmes d’élevage et de commercialisation des produits d’origine animale, à améliorer les connaissances sur le rôle épidémiologique des différentes espèces animales, y compris les voies probables d’exposition de l’Homme. Il ambitionne aussi d’identifier les pratiques à risque et les « points chauds » favorisant l’émergence et la propagation du virus Ebola.
L’interdisciplinarité pour faire face aux risques sanitaires
De ce fait, M. Obame a soutenu que la mise en œuvre du programme se traduira par le renforcement des capacités de surveillance des services vétérinaires et des laboratoires.
« A cet effet, la FAO formera des experts nationaux dans des domaines variés tels que la caractérisation des systèmes de production et de commercialisation, l’évaluation, la gestion, la communication et la modélisation de risque ; la surveillance épidémiologique, les techniques de diagnostic élaborées dans les conditions de biosécurité et de bio-sûreté appropriées », a-t-il indiqué.
Il a souligné que les acquis du projet ne serviront pas uniquement à lutter contre les maladies émergentes. « En améliorant les capacités de surveillance des services vétérinaires, le programme contribuera à la mise en place d’un système vétérinaire compétent pour promouvoir la production animale et lutter contre les autres maladies telles que la peste des petits ruminants, la maladie de Newcastle, la fièvre aphteuse, la peste porcine africaine… », s’est-il réjoui.
A l’en croire, cette approche est la réponse appropriée face à la complexité de l’apparition et de la propagation des nouvelles menaces pandémiques dont la plupart ont pour origine le règne animale. De son avis, l’EPT-2 renforce l’engagement de la FAO à promouvoir le concept « Une santé » dont les principes reposent sur l’interdisciplinarité face à la mondialisation des risques sanitaires.
Cette vision a été partagée par le directeur général des services vétérinaires, Lassina Ouattara pour qui l’EPT-2 est du pain béni pour le Burkina Faso.
« Des crises sanitaires peuvent survenir à tout moment. Y faire face efficacement suppose avant tout la détection précoce.
Ce programme est donc très important car il contribuera à améliorer la sécurité sanitaire du Burkina Faso et du monde », a-t-il soutenu. Car pour lui, dès qu’une maladie émergente apparaît dans un pays donné tous les autres pays du monde sont susceptibles d’être contaminés.
Eliane SOME