Depuis le 6 avril 2016, le débat national est marqué par l’appréciation des 100 premiers jours du pouvoir Roch-MPP. Les formations politiques et de la société civile ont chacun à sa manière noté Rock et le MPP sur leurs actions positives ou négatives durant ces trois mois de prise de pouvoir.
Pour l’opposition politique regroupée autour de Zéphirin Diabré de l’UPC dans le cadre du CFOP nouveau, à ne pas confondre avec le CFOP des insurgés, la note est zéro, c’est-à-dire que rien n’a bougé ou changé. Et pourtant, certains faits et décisions du nouveau pouvoir contredisent ce nihilisme digne d’une certaine époque. Parmi ces faits on peut citer notamment :
a) Sur le plan politique :
1- L’installation des institutions républicaines nouvelles sans « heurts » politiques majeurs ;
2- L’instauration dans le pays d’un exercice plein et véritable des libertés, en atteste les émissions et débats radiotélévisés, les mouvements syndicaux, etc. ;
3- La constitution des blocs politiques dans la perspective de l’animation de la vie politique dans notre pays (APMP, CFOP nouveau, UGEP, indépendants etc.) ;
4- La construction progressive d’un climat de paix, de sécurité, de réconciliation nationale, condition sine qua non pour un renouveau démocratique porteur de développement et de progrès économique et social ;
5- L’installation de la Commission de réconciliation nationale avec son Comité exécutif et ses autres structures de travail ;
6- La création de la Commission Constitutionnelle en vue du passage à la Ve République.
b) Sur le plan social :
1- L’adoption et la mise en œuvre de la gratuité des soins de santé mère enfant ;
2- Le démarrage de l’opération « eau potable pour tous les burkinabé » ;
3- Le lancement du recrutement de 4 200 enseignants du post-primaire ;
4- L’opération de recrutement de 16 000 agents de santé communautaires, à raison de 02 agents par village ;
5- La révision de la loi de finance en vue de prendre en compte l’incidence financière de la loi 081 portant statut général des agents de la fonction publique ;
6- La mise en œuvre d’un véritable dialogue social avec les syndicats et les mouvements de la société civile ;
7- La mise en œuvre de la politique de réduction du train de vie de l’État, qui a commencé par celui de nos gouvernants (Ministres, Députés etc.).
c) Sur le plan de la justice :
1- L’affirmation de l’indépendance réelle de la justice qui traite les dossiers sans immixtion de l’exécutif ;
2- L’installation de la Haute Cour de justice qui doit aussitôt se saisir des dossiers pendants de sa compétence pour faire la rupture avec la Haute Cour « made in Blaise Compaoré ».
Pour l’UGEP donc, le train de la gauche a bel et bien démarré. Qu’il soit à diesel ou à essence ou encore au charbon, l’essentiel c’est de l’accompagner à bon port par nos critiques constructives. C’est en cela que nous pensons que même si « Rock n’est pas un magicien », il peut mieux faire, ceci au regard de son option politique de gauche et de ses engagements électoraux.
Notre peuple a soif de changement profond sinon de rupture et après ces 100 jours nous demandons au duo Roch-Tiéba d’appuyer sur l’accélérateur. Les arguments du genre « je ne connais pas le pays » ne rentrent plus dans les oreilles du peuple burkinabé.
C’est pourquoi, nous proposons :
1- De purifier l’administration de ces agents acquis au CDP et à Blaise Compaoré, qui sont toujours tapis dans l’ombre et qui à coup sûr saboteront malicieusement la mise en œuvre du programme présidentiel (administration civile comme militaire) ;
2- D’engager réellement la relance de l’économie par des actions fortes et audacieuses tel que la mise en œuvre des résultats des audits économiques et administratifs ;
3- De créer les conditions du démarrage rapide des jugements des dossiers de crimes de sang et économique pendants ;
4- De mettre en œuvre des mesures immédiates de réduction des prix des loyers, des produits de première nécessité (mil, riz, huile, carburant, gaz, etc.) ;
5- De mettre en œuvre immédiatement la politique de gratuité de l’école avec tous les moyens d’accompagnement tels que la dotation des établissements en matière d’œuvre de qualité et en quantité, la dotation des cantines scolaires en vivres dans les délais ;
6- De poursuivre la politique de réduction du train de vie de l’État par la lutte contre la gabegie, la corruption, le clientélisme, l’incompétence, le laxisme à tous les échelons de l’administration ;
7- La lutte contre l’incivisme par le bon exemple et la culture du sens du bien commun ;
8- La prise en compte de toutes les sensibilités politiques dans la composition de la Commission Constitutionnelle, notamment l’UGEP.
C’est à ce prix que le peuple va renforcer sa confiance et son appui à la gouvernance nouvelle que veulent instaurer Rock et son gouvernement. C’est à ce prix aussi que le peuple croira en la volonté de rupture du nouveau régime d’avec le régime pourri de Blaise Compaoré et son CDP.
Enfin, c’est à ce prix que l’opposition hétéroclite (UPC-CDP-ADF/RDA-NAFA et Sankaristes d’un autre genre) déclinera clairement au peuple la base de sa coalition qui n’est rien d’autre que la volonté de restauration de l’ancien pouvoir libéral et antidémocratique de Blaise Compaoré.
Pour les partis membres de l’UGEP :
- La Convergence Patriotique pour la Renaissance/Mouvement Progressiste (CPR/MP)
- Le Parti Socialiste Unifié (PSU)
- Le Parti de l’Alliance Ouvrière et Paysanne (PALOUPA)
- La Jeunesse Consciente du Burkina (JCB)
Le Coordonnateur
YOGO Evariste Magloire