Le Syndicat national des travailleurs de la culture, des arts et du tourisme (Synatract), était face aux médias dans la matinée de ce mardi 19 avril 2016. A l’ordre du jour, décrier la «mauvaise gestion» de leur département ministériel et les récentes nominations d’agents d’autres ministères à des postes de responsabilité, alors que d’après eux, des agents du ministère sont ignorés.
La conférence de presse devait initialement se tenir au Musée de la musique Georges Ouédraogo. C’est finalement en plein air, devant son ministère de tutelle, que le Synatract tiendra ce rendez-vous avec la presse. La raison: «la salle qui devait abriter cette rencontre nous été refusée ce matin même. Nous ne savons pas pour quels motifs», a laissé entendre Mohamed Lamine Ouédraogo, secrétaire général du syndicat des agents du ministère de la Culture.
Qu’à cela ne tienne. C’est devant le ministère que le Synatract s’est exprimé. Par la voix de son porte-parole, il dit refuser que le département se métamorphose en un «dépotoir» où des personnes sont affectées par affinités mais aussi suivant le bord politique de ces derniers. Selon les propos de Mohamed Lamine Ouédraogo, le constat est amer car ce qui a été condamné par le passé, referait surface au sein du ministère.
Au nom de sa structure syndicale, il dit condamner avec véhémence «la politisation de l’administration culturelle et touristique. Et également, la non responsabilisation des agents du ministère qui ont été formés pour assurer le bon fonctionnement du service». Et d’égrener quelques points en termes de recommandations.
Pour le Synatract, le fait marquant est que certains agents du ministère de la Culture, sont méprisés et délaissés au profit d’agents d’autres ministères. Mohamed Lamine Ouédraogo affirme : «il y a des agents ici au ministère capables d’occuper les postes de directeurs provinciaux dans les 45 provinces si toutes les conditions sont réunies comme dans les autres ministères».
Le syndicat estime aussi impertinent que des postes de responsabilité soient confiés à des agents de la Fonction publique, alors que leur département compte des agents ayant le profil requis. «Les postes de préfet, de hauts commissaires ou de SG de province sont occupés par des secrétaires administratifs, ou des administrateurs civils. Mais pourquoi au MACT, les agents sont délaissés et méprisés au profit des agents d’autres ministères?», s’interroge M. Ouédraogo.
A l’en croire, des tentatives pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations ont été menées. «Soucieux de l’importance du dialogue social, nous avons accordé un temps de grâce au nouveau ministre pour lui permettre de s’imprégner des réalités que nous vivons depuis un bon moment», explique le secrétaire général. En dépit de ces tentatives, le Synatract dit être au regret de constater que, jusqu’à présent, aucun point de leur plateforme n’ait été satisfait.
Les revendications contenues dans cette plateforme portent, entre autres, sur l’amélioration des conditions de travail des agents du ministère, l’augmentation du nombre de places aux concours professionnels, la nomination d’attachés culturels et touristiques dans les représentations diplomatiques du Burkina Faso, une indemnité vestimentaire, etc.
Face à une telle situation, ces agents mécontents du ministère de la Culture disent rester tout de même vigilants et surtout n’hésiteront pas à rappeler à l’ordre tout manquement au sein de leur institution. «Nous ne ménagerons aucun effort pour défendre les intérêts moraux et matériels de nos camardes par d’autres formes de lutte», informe le Synatract.