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Editorial : La nargue de Nagaré
Publié le lundi 18 avril 2016  |  Sidwaya




Des scolaires du Collège d’enseignement général (CEG) de Nagaré dans la commune rurale de Logobou (région de l’Est) ont nargué le Burkina Faso. Ils ont poussé l’outrecuidance, le jeudi 14 mai 2016, jusqu’à outrager un des symboles forts de la République, en l’occurrence le drapeau national. «Quand ils sont arrivés, ils ont commencé par des jets de pierre sur nos toits. Ils ont perforé nos toits. Après ça, ils sont allés casser le mât du drapeau, enlever le drapeau, déchirer en deux, prendre essuyer leur sueur, traîner ça par terre», relate le directeur de l’école primaire publique de Nagaré, Sita Tinto. Faut-il en rire ou en pleurer ? Sous le prétexte qu’ils protestent contre l’expulsion de leur camarade, Timothée Lompo, les collègiens, futurs responsables du Burkina Faso, ont banalisé et dépiécé le drapeau de leur pays. Une école primaire, qui n’avait rien à avoir avec leur ire, a subi leurs violences. Des enseignants ont été fouettés par les manifestants. Quel triste spectacle ! Des élèves, à qui on enseigne au quotidien le civisme, viennent de franchir le Rubicon en se comportant comme de parfaits voyous. Comme si cela ne suffisait, ils ont procédé à des destructions de biens publics et privés.

Il faut le dire, l’acte posé à Nagaré mérite une condamnation ferme, car il n’honore ni les élèves ni les enseigants encore moins le Burkina Faso. Les apprenants du CEG de Nagaré ont tort. Cautionner l’indiscipline d’un élève qui a refusé d’obéir aux ordres de son professeur de Mathématiques et du directeur du CEG est une grave erreur. Accepter ce qui s’est passé à Nagaré, c’est renier l’autorité parentale et éducatrice qu’incarnent les enseigants. L’élève Timothée Lompo par qui les événements se sont produits a eu tort de tenir tête à ses enseignants et à provoquer ces troubles. Quelles que soient les raisons, l’élève se soumet à son éducateur et non le contraire. Des cas d’indiscipline, on en connait dans les établissements scolaires burkinabè, mais de là à mener la chasse à l’homme est inacceptable. Au nom de la paix, on pourra estimer nécessaire de passer une simple éponge pour que les cours reprennent dans cette partie du pays sans chercher à blâmer les meneurs de cette expédition punitive. Nous disons, fermer les yeux sur ce qui s’est passé dans cette contrée nous rattrapera tôt ou tard. En vérité, la situation présente est la conséquence d’autres situations vécues à travers le pays et qui sont restées impunies. La sanction est éducative en pareille circonstance pour restaurer l’autorité des agents de l’Etat qui y seront affectés et permet de décourager d’éventuels fauteurs de troubles scolaires.

Tenez, l’outrage aux symboles nationaux comme le drapeau de la France, ou son hymne national, La Marseillaise, est lourdement sanctionné par la loi française. L’article 440 du Code de justice militaire dispose : « Le fait pour tout militaire ou toute personne embarquée de commettre un outrage au drapeau ou à l’armée est puni de cinq ans d’emprisonnement. Si le coupable est officier, il encourt, en outre, la destitution ou la perte de son grade. » Depuis 2003, l’outrage au drapeau ou à l’hymne national français est tombé sous le coup de la loi pour l’ensemble des Français.

Pour le cas de Nagaré, ce qu’il faut cependant éviter, c’est la sanction collective. Il y a eu certainement l’effet de la foule qui a poussé certains élèves à perpétrer des actes regrettables. Décréter une année blanche pour cet établissement à un mois seulement des vacances scolaires, comme le suggère une certaine opinion, c’est punir sans discernement. Il y a lieu de rechercher et de sévir plutôt contre les meneurs de cette opération de saccage pour servir de leçon.

Les organisations scolaires et estudiantines doivent enfin désapprouver et condamner la situation de Nagaré qui déshonore le « pays des Hommes intègres ». Nous avons une seule patrie et nous devons préserver ses attributs et ses infrastructures.

Par Rabankhi Abou-Bâkr Zida
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