La Société de gestion de la plateforme SYLVIE (SOGESY) a rencontré ce vendredi 15 avril 2016 à Ouagadougou, les membres du Syndicat des commerçants importateurs et exportateurs du Burkina Faso (SCIMPEX). Cette rencontre a servi de cadre pour le directeur général de la SOGESY, Daouda Garané de présenter aux importateurs et exportateurs, le Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importations et d’exportations (SYLVIE). Après ces derniers, il a refait une séance d’information au profit du Cercle des chefs d’Entreprises burkinabè.
Mise en service officiellement le 16 février dernier, la plateforme SYLVIE a pour objectif de simplifier et de réduire les délais et les coûts des formalités de pré-dédouanement des marchandises des opérateurs économiques installés au Burkina Faso.
Profitant de la période moratoire de trois mois avant sa mise en application obligatoire, la société de gestion a entamé des actions de communication et de promotion de ladite plateforme auprès des différents acteurs concernés. En rencontrant les commerçants importateurs et exportateurs ce vendredi, le directeur général, Daouda Garané, et ses collaborateurs ont voulu lever toutes les équivoques, inquiétudes et appréhensions qu’ils avaient sur la plateforme SYLVIE.
Pour le président du SCIMPEX, Lassiné Diawara, la séance de présentation et d’échanges se sont bien passés et les membres qui doutaient toujours sont plus ou moins rassurés surtout avec la mise en place de deux centres de facilitations à Ouagadougou et Bobo Dioulasso et d’un call center.
Même niveau de concurrence
« Nous ne pouvons qu’être satisfaits et le SCIMPEX adhère totalement à la mise en place de ce système dans la mesure où c’est un moyen pour nous de combattre la fraude et de mettre tous les opérateurs économiques à un même niveau de concurrence loyale. Quand les valeurs déclarées sont minorées et des prix anormalement bas, ceux qui payent normalement la douane peinent à écouler leurs produits. C’est pourquoi nous ne pouvons qu’être satisfaits», a laissé entendre Lassiné Diawara.
Les membres du SCIMPEX n’ont pas hésité à échanger à bâtons rompus avec la délégation de la SOGESY sur les contours, le processus et la fiabilité de la plateforme qui, d’ici quelques semaines, sera obligatoire pour toutes les importations et exportations.
«En venant à la présente rencontre, je voulais bien comprendre SYLVIE et j’estime qu’à l’issue des discussions, ils ont bien expliqué. L’inquiétude qui demeure est que ce sont encore les importateurs qui devront payés le coût de la plateforme. Malgré tout, nous allons l’essayer pour voir si effectivement nous gagnerons en termes de temps et de numéraires, contrairement à l’ancienne pratique. C’est dans deux ou trois mois que nous pourrons vous dire si SYLVIE est bien ou pas» a expliqué Alimata Sawadogo, importatrice.
Pour le directeur général de la SOGESY, cette rencontre avec le SCIMPEX a été fructueux et à l’en croire, les membres ont tous compris que SYLVIE ne vient pas à l’encontre de leurs intérêts. «Bien au contraire, cela va réellement faciliter leur tâche quotidienne dans les opérations de dédouanement», foi de Daouda Garané.
Communication non ciblée
Pour que tous les acteurs de la chaîne soient au même niveau d’information, après les membres du SCIMPEX, le M. Garané a expliqué le bien fondé du système au Cercle des chefs d’entreprises burkinabè.
«A notre niveau, nous avons a très bien compris le fonctionnement de la plateforme, surtout qu’elle facilite le rassemblement et l’obtention rapide de la documentation nécessaire, ce qui permet de gagner en temps et en coût», a dit en substance Mahamadi Savadogo, président du Cercle.
Il a également souligné l’insuffisance de la communication et une communication non ciblée au départ car, dit-il, «80% des importateurs sont d’un certain niveau et ne comprennent pas les procédures formelles». Pour l’homme d’affaire donc, cela été une bonne idée de la part de la SOGESY d’entrer en contact avec les importateurs et les exportateurs.
«C’est dans ce sens que nous avons entrepris une vaste campagne d’information et de sensibilisation de toutes les associations et syndicats de commerçants pour pouvoir leur expliquer SYLVIE. Et partout où nous sommes passés, ils comprennent que SYLVIE est un outil pour les accompagner et non un outil pour détruire leurs intérêts», a affirmé, in fine, Daouda Garané.
En rappel, SYLVIE est un système électronique permettant d’interconnecter tous les acteurs du commerce extérieur impliqués dans la délivrance de certificats, d’autorisations ou d’attestations obligatoires lors des formalités d’importation ou d’exportation. Toutes les structures publiques et privées délivrant les documents exigés pour les différents pré-dédouanements des marchandises y sont rattachées.
Dimitri Kaboré