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Crise à la Sotraco: le personnel exige la levée des sanctions contre 8 travailleurs
Publié le samedi 16 avril 2016  |  FasoZine
Transports
© aOuaga.com par A.O
Transports en commun : le personnel de la SOTRACO en colère
Lundi 17 mars 2014. Ouagadougou. Le personnel de la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO) a manifesté sa colère à l`endroit du directeur général pour exiger une équité dans le traitement salarial et le paiement d`arriérés de salaire. Photo : Issouf Dao, délégué du personnel de la SOTRACO




Ces derniers jours, un conflit ouvert oppose les travailleurs de la Société de transport en commun de la ville de Ouagadougou (Sotraco) à leur direction. Le collège des délégués du personnel a donné une conférence de presse ce vendredi 15 avril 2016 pour exiger sans conditions la levée des sanctions contre certains de leurs collègues avant de reprendre le travail.



A l’origine de ce conflit, la gestion de la société par la direction que les conférenciers qualifient de «chaotique». Une gestion qui, selon Camille Congo, délégué du personnel, a été l’objet d’une correspondance adressée par les délégués du personnel au Procureur du Faso en date du 21 mars 2016. Le 22 mars 2016, certains travailleurs qui n’étaient pas de service ont tenu à exprimer, à travers une banderole et un rassemblement spontané devant la direction, leurs préoccupations sur la situation de leur entreprise et leur devenir.

De l’état actuel de la société, Congo Camille peint un tableau peu reluisant. Quatorze autobus sur le réseau, dont seulement 8 peuvent circuler normalement toute la journée, et 2 bus en mission. Quatre bus saisis par la douane depuis novembre dernier et 50 bus en panne dont 37 acquis entre 2013 et 2015. Le délégué fait aussi remarquer que «certains des bus qui sont sur le réseau ne sont pas immatriculés au Burkina Faso et qu’aucun bus ne circule avec une assurance et n’est astreint à ce jour à la visite technique».

Aux problèmes liés au parc automobile s’ajoutent le cumul de factures impayées d’électricité d’au moins six mois ayant amené la Société nationale burkinabè d’électricité (Sonabel), à déposer le compteur de la Sotraco en février 2016, le cumul de plus de 24 mois de cotisations des travailleurs que la direction n’a pas reversé à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le non reversement de retenus précomptés sur les salaires des travailleurs au titre de l’Impôt inique sur le traitement salarial (IUTS), des vols fréquents au sein de l’administration dont le dernier en date porte sur la somme de 1.300.000 FCFA courant février 2016, une politique de «deux poids deux mesures» dans le recrutement et la gestion des contrats du personnel etc.

Les conférenciers reprochent également à la direction de s’ «offrir le luxe» d’une mission de 11 jours en Chine au profit du directeur général et directeur de production pour un montant de 3.850.000 FCFA à la charge de la société.

«Inquiet pour l’avenir de la société et pour leur devenir, les travailleurs ne pouvaient s’empêcher d’interpeller la direction sur sa gestion», argumente M. Congo. Conséquence : un conseil de discipline de la société tenu le 7 avril 2016 a licencié deux travailleurs pour «faute lourde», quatre suspensions de contrats dans l’attente d’une autorisation de licenciement et deux mises à pied de 3 à 8 jours.

Depuis le 8 avril 2016 donc, les travailleurs ont élu domicile au sein de l’entreprise dont les activités sont paralysées jusqu’à ce jour. Les travailleurs grévistes exigent donc la levée des sanctions contre leurs collègues avant une quelconque reprise du travail.

Signalons que peu avant la conférence de presse de ce vendredi, Camille Congo et les siens avaient été reçu par le ministre du Transport, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama. L’objet étant de trouver une porte de sortie à la crise. Mais pour le collège des délégués du personnel, «pas de reprise sans la levée des sanctions».

Abel Azonhandé
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