Les populations touarègues ont toujours affirmé une indépendance et une liberté de mouvement sur le Sahara et une partie du Sahel, mais l’histoire va diviser cet espace en pays avec lesquels les Touaregs vont se retrouver en difficulté. Après Touaregs : les origines de la révolte, ce deuxième chapitre intitulé Touaregs, les rébellions se consacre aux revendications identitaires et territoriales qui vont marquer l’histoire contemporaine.
Les peuples touaregs nomadisent depuis toujours dans le Sahara central et dans une partie du Sahel. Ils y ont prospéré pendant des siècles grâce au contrôle des routes et du commerce reliant le Maghreb au Soudan. Mais la colonisation du Sahara et la fin de l’activité caravanière entraînent le déclin des grandes confédérations touarègues traditionnelles. La société touarègue, condamnée à se transformer et à se sédentariser, se retrouve souvent marginalisée au sein des nouveaux Etats-nations (l’Algérie, la Libye, le Mali, le Niger et le Burkina Faso) dont les frontières divisent les communautés. Face aux conditions difficiles de survie, les Touaregs du Mali tentent en 1963-1964 de se rebeller contre le pouvoir du président Modibo Keïta, mais la très dure répression qui s'ensuit entraîne l’exode d’une partie de la population touarègue vers l’Algérie et la Libye.
Les grandes sécheresses de 1973-1974 et de 1984-1986 déciment les troupeaux de ceux qui sont restés, les obligeant à partir. Beaucoup cherchent refuge dans les pays voisins, créant deux autres grandes vagues d’émigration vers le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Mauritanie, la Libye et même l’Arabie saoudite. Ces exodes donnent naissance à une nouvelle génération de rebelles touaregs qui se réorganisent dès 1986 au Mali et au Niger.
... suite de l'article sur RFI