Ils sont 60 élèves gendarmes et policiers qui seront outillés sur les techniques d’enquête applicables aux femmes et aux mineurs. A Bobo-Dioulasso où a lieu la formation, l’ouverture des travaux a été présidée par le Secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, Joachin Somda.
Les femmes et les mineurs constituent les couches sociales vulnérables. Ils sont pourtant, et ce, en crescendo, l’objet de privation de liberté « au mépris des conventions et de la législation en vigueur ». Cette différenciation demande certaines techniques lorsque ces derniers sont interpellés par les forces de l’ordre et de sécurité pour des délits et autres infractions. Des techniques qui diffèrent de celles applicables aux hommes conformément aux textes à l’échelle internationale ratifiés par le Burkina Faso. D’où l’intérêt de ce renforcement de capacités des officiers et agents de police judiciaire. En effet, précise l’officier Mahamadi Ouédraogo, chef de service statistique et point focal Unicef, le ministère de l’Administration territoriale et de la sécurité et son partenaire financier l’UNICEF font de la prise en charge de la femme et de l’enfant une préoccupation. Depuis 2009 et avec la création des brigades régionales de la protection de l’enfant, le ministère initie des formations au profit des agents enquêteurs. L’objectif de ce recyclage qui a lieu à Bobo-Dioulasso sur le thème : « Renforcement des capacités des OPJ et APJ en technique d’enquêtes applicables aux femmes et aux mineurs », à en croire l’officier de police Mahamadi Ouédraogo est d’une part, permettre aux agents enquêteurs de s’approprier des textes et règlements en matière de droits de protection de l’enfant. D’autre part, a-t-il dit : « Il s’agit de les outiller sur les méthodes et techniques d’enquêtes applicables à ces deux couches de la société ». Aussi une sensibilisation des élèves stagiaires des écoles professionnelles de police et de gendarmerie sera faite au cours des échanges en vue d’un changement de comportement à l’endroit des personnes vulnérables. Le choix des femmes et des mineurs se justifie justement du fait de leur vulnérabilité. Ils ne doivent donc pas être traités de la même manière que les hommes. « Il y a une technique d’enquête spécifique en matière de garde-à-vue, de perquisition, dans toutes la phase judiciaire… à leur endroit », a précise Mahamadi Ouédraogo. Deux modules seront abordés au cours des trois jours que va durer le séminaire. Il s’agira, indique le formateur, le Lieutenant Stéphane Sessouma, de montrer les différentes phases d’approches quand il s’agit de l’audition, de la garde à vue, de la perquisition…, les dispositions n’étant pas les mêmes que pour les hommes. Le Secrétaire général de la région des Hauts-Bassins ne doute pas de la qualité des enseignements qui seront livrés. Après avoir remercié au nom du peuple burkinabè l’Unicef pour ses multiples efforts de formation, Joachim Somda a invité les stagiaires à une participation assidue et active aux travaux. Depuis quatre ans soit en 2009, ce sont plus de 200 agents qui ont été formés à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou.