Dans le communiqué ci-dessous, le Parti de l'indépendance, du travail et de la justice (PITJ) donne son appréciation des 100 premiers jours du nouveau président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Pour des raisons d'éthique et de déontologie, nous avons supprimé beaucoup de passages de ce texte de 7 pages à l'origine. Les traces des passages biffés sint matérialisés par des points de suspension entre parenthèses.
A peine deux jours après la rentrée politique de notre parti, occasion que nous avons saisie pour la remise en cause du pouvoir usurpé par le MPP afin de permettre à notre peuple de renouer avec une vie constitutionnelle normale, de nombreux médias et hommes et femmes de médias nous ont contactés pour connaître notre opinion sur les 100 premiers jours de Roch (Piiga qui signifie roc en mooré).
Les délais dans lesquels ces hommes et femmes des médias voulaient recueillir notre opinion ne nous laissaient pas suffisamment de temps pour formuler de façon argumentée les points de vue de notre parti.
Nous nous excusons sincèrement auprès d’eux et par respect pour leur travail, nous avons choisi de donner notre opinion par ce communiqué.
Le truculent ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique qui s’est jeté avec faconde dans nos affaires intérieures au mépris de l’obligation de réserve qui lui est prescrite en tant que diplomate a manœuvré ouvertement pour la mise en place de la transition bâtarde. A la fin du délai prescrit par la Charte elle-même à la transition, il a débagoulé dans les médias, demandant à quand la fin de la transition et quel avenir pour les dirigeants de la transition. Il a à nouveau si bien manœuvré qu’il a obtenu une prolongation d’environ deux semaines. C’était suffisant pour que la transition bâtarde commette toutes les bâtardises au regard de la Constitution et des lois de la république dont on commence à peine à en découvrir l’étendue.
Les deux dernières semaines de la transition ont été mises à profit pour supprimer le sénat de la Constitution et relire la loi sur les forces armées nationales aux seules fins de faire du Lt Col. Zida Général avec suffisamment d’étoiles à titre exceptionnel et de le nommer comme ambassadeur aux USA.
Toutefois, ce qui est important et jette un éclairage particulier sur les 100 jours de Roch Marc Christian Kaboré à Kossyam, c’est l’adoption du budget de l’Etat gestion 2016 dans la précipitation par le CNT et les premières dépenses engagées et partiellement payées par le gouvernement Zida.
Au lendemain de l’insurrection, la Charte de la transition bâtarde a prescrit la mise en place du CNT en lieu et place du sénat prévu comme Assemblée de transition par la Constitution. Dès sa prise de fonction, le CNT s’est attelé à l’adoption du budget gestion 2015 qui, du reste, avait été préparé, discuté par la dernière Assemblée de la Vème législature de la IVème république. Il ne restait plus que les derniers arbitrages et l’adoption quand survint l’insurrection. Le travail technique était donc déjà terminé. Le CNT a donc adopté le budget gestion 2015 avec, à la clé, le « Programme socio-économique d’urgence de la transition (PSUT) ».
Le CNT et le gouvernement du Lt Col. Zida ont adopté et exécuté le budget et le PSUT ; ils ont vu que c’était bon puisqu’ils s’en sont mis plein les poches.
C’est pourquoi, profitant des deux semaines de rallonge négociées par le truculent ambassadeur des USA, ils n’ont pas cru devoir laisser à « l’Assemblée élue » l’adoption du budget gestion 2016. Le Lt Col Zida et son gouvernement se sont empressés d’engager les dépenses de l’exercice 2016 et passer des marchés de gré à gré aux seules fins d’empocher des commissions et autres pots-de-vin juteux. Pour faire vite, les délais de décaissement ont été réduits à six (06) heures.
Roch Marc Christian Kaboré, à peine le gouvernement installé, a commandé des audits, annulé tous les marchés de gré à gré passés par le gouvernement du Lt Col Zida, annulé la nomination du Général Zida comme ambassadeur aux USA.
A ce jour, tous les dossiers semblent être bien ficelés et prêts pour que, dès que le Général Zida mettra pieds sur le sol national, il soit mis aux arrêts, cassé de son grade de Général afin que le Lt Col. Zida et son gouvernement soient mis en accusation pour répondre de leur gestion. Ce serait une bonne chose pour la république et conforme à la Constitution.
Mais ne voilà-t-il pas que dans les 100 premiers jours de Roch Marc Christian Kaboré à Kossyam, lui, son gouvernement et son Assemblée refont exactement tout ce qu’ils s’apprêtent à reprocher au Lt Col Zida, à son gouvernement et au CNT !!!
Il nous est revenu que c’est un Roch (Piiga) contrarié et déstabilisé qui s’est présenté devant la presse pour parler de ses 100 jours à Kossyam. La raison en est que lui et son service de presse ont dû négocier durement avec les médias pour que dans les questions d’actualité ne soient évoqués la remise en cause de leur pouvoir et l’appel à la désobéissance civile que notre parti a lancé à sa rentrée politique du 30 mars 2016.
L’argument qu’ils ont opposé aux médias est qu’ils n’ont pas encore eu le temps de lire et d’analyser nos déclarations.
En ce qui concerne les 100 premiers jours du pouvoir usurpé du MPP, nous ne retirons rien de ce que nous avons dit au cours de notre rentrée politique. Bien au contraire. Nous trouvons des preuves supplémentaires de l’urgente nécessité de la remise en cause de ce pouvoir usurpé pour permettre à notre peuple de renouer avec l’orthodoxie financière prescrite par la Constitution et les lois de la république.
Le PITJ, au cours de sa rentrée politique du 30 mars 2016, a démontré que les responsables actuels du MPP, dans leur passé politique du temps où ils étaient les premiers responsables du parti au pouvoir, pendant les 27 ans qu’ils sont restés avec Blaise Compaoré, n’ont jamais respecté la Constitution et les lois de la république. Notre parti a démontré aussi qu’ils n’avaient pas l’intention a fortiori la volonté de respecter la Constitution. A preuve, le parjure de Roch Marc Christian Kaboré lors de son discours d’investiture.
Le PITJ a affirmé au cours de sa rentrée politique du 30 mars 2016 que les auteurs de crimes d’atteinte à la Constitution sont très souvent aussi les auteurs de crimes de sang et des graves crimes économiques qui mettent à genoux nos pays, provoquant une paupérisation toujours plus grande des populations.
Les premiers actes de gouvernance posés par le pouvoir usurpé du MPP s’inscrivent en droite ligne de leur constant bafouement de la Constitution et des lois de la république. Ils demeurent des prédateurs constants dans la commission des crimes économiques graves. A preuve, Piiga Roch Marc Christian Kaboré au cours de sa conférence de presse a déclaré que le budget gestion 2016 n’était pas leur budget, mais le budget de la transition. Faux ! Parce que l’Administration et l’Etat sont une continuité. Faux ! Parce que le MPP a initié et fait adopter par sa majorité racolée à « l’Assemblée nationale » une loi de finance rectificative. Le MPP a donc fait les ajustements et les rectificatifs pour s’approprier le budget gestion 2016.
Piiga Roch Marc Christian Kaboré a annoncé que depuis sa prise de fonction, lui et son gouvernement n’ont pas touché un franc et qu’ils traitent les affaires de l’Etat avec leurs propres téléphones.
Piiga et les membres de son gouvernement sont donc des éoliennes que le vent alimente et fait tourner !!! La Constitution et les lois de la république n’ont jamais prescrit le bénévolat à ce niveau de responsabilité, bien au contraire. Il y a même un texte qui interdit le bénévolat dans la Fonction publique. Cela explique d’ailleurs la disparition des nombreux bénévoles qui peuplaient notre Fonction publique dans l’espoir d’être engagés.
Par conséquent, les propos tenus par Piiga Roch Marc Christian Kaboré sont de mauvaises excuses (…) ou une tentative malheureuse d’accréditer la fable du journal du doyen Edouard Ouédraogo selon laquelle Piiga Roch Marc Christian Kaboré est né avec une cuillère en or à la bouche. Et même dans ce cas, comment tiennent les autres membres du gouvernement nés avec les doigts dans la bouche ou avec des cuillères en calebasse ? Propos malheureux s’il en est qui embarrasse grandement le grand frère Charles Bila Kaboré, père de Piiga Roch Kaboré, grand commis de l’Etat, intègre parmi les intègres dont toute la vie est empreinte de modestie et de discrétion.
Enfin, Piiga Roch Marc Christian Kaboré a annoncé un train de mesures urgentes de son programme présidentiel. Comme la transition qui avait lancé son PSUT.
Au-delà des effets d’annonce, le PITJ voudrait inviter notre peuple à faire la comparaison des actes de gouvernance mafieux du Lt Col. Zida et de son gouvernement que le pouvoir usurpé du MPP a annulés, et avec ceux des 100 premiers jours du gouvernement usurpé du MPP.
Piiga Roch Marc Christian Kaboré, après son parjure lors de son investiture, donne des preuves supplémentaires de sa volonté délibérée de bafouer la Constitution et les lois de la république.
D’un commun accord avec son "Assemblée nationale" présidée par Salif Diallo, ils se sont octroyés la possibilité de nous endetter par ordonnances et de pouvoir, par décrets, en violation de la règlementation sur les marchés publics, passer les marchés de gré à gré en attendant de relire les textes relatifs à la passation des marchés publics.
Tout ceci donc, au mépris de l’orthodoxie financière prescrite par la Constitution et les lois de la république.
Piiga Roch Marc Christian Kaboré et Salif Diallo (…) viennent de mettre en place au vu et au su de tout le monde un semblant de dispositif légal pour encore piller les deniers publics.
Curieuses pratiques mafieuses de la part de gens qui veulent équilibrer le pouvoir entre l’Exécutif et le Législatif pour renforcer le contrôle de l’action gouvernementale. Du vent à l’analyse des 100 premiers jours du pouvoir usurpé du MPP.
(…)
De tout ce qui précède, c’est (…) Simon Compaoré qui en a fait l’aveu en meeting à Bobo-Dioulasso, reconnaissant publiquement qu’ils ont volé mais qu’ils vont utiliser cet argent pour reconstruire Bobo-Dioulasso (cf archives de la RTB). Sacré Simon ! (…)
A l’analyse des actes que le pouvoir usurpé du MPP a posés dans ses 100 premiers jours, cette remise en cause devient urgente car les dirigeants qu’ils ont installés à la tête de nos institutions ont amplement donné la preuve que durant les 27 années durant lesquelles ils sont restés au pouvoir avec Blaise Compaoré, ils n’ont jamais respecté la Constitution et les lois de la république. Ils se sont associés au Lt Col Zida et à sa clique pour bafouer la Constitution, les lois de la république et les instruments internationaux. (…)
La Constitution, ce n’est pas seulement les art. 37 et 43. Dans un chapitre intitulé le Budget, la Constitution prescrit un ensemble de règles et de procédures suivant lesquelles les finances publiques doivent être gérées et des lois qui viennent en préciser l’exécution. Ne pas les respecter, c’est porter atteinte à la Constitution et aux lois de la république. Donc, les dirigeants du pouvoir usurpé du MPP, en 100 jours ont gravement porté atteinte à maintes dispositions de la Constitution et aux lois de la république. Pour cela, ils doivent être poursuivis et sanctionnés conformément à l’art. 166 de la Constitution. Toutes les dispositions de la Constitution se valent. Il n’y a donc pas de petite ou grande atteinte à la Constitution. Les crimes de sang et les crimes d’atteinte à la Constitution sont les plus graves et sont imprescriptibles.
A tous ceux qui prétextent que notre parti est dépassé dans ses prises de position et qu’il cherche à faire reculer le pays en s’acharnant contre le pouvoir usurpé du MPP, nous voulons leur dire qu’autoriser par complaisance le bafouement de la Constitution et des lois de la république, c’est préparer des lendemains très difficiles pour le pays. Ce n’est pas faire avancer la démocratie, c’est la faire reculer. C’est retarder le pays avec le risque d’avoir des fractures sociales très graves et peut-être des milliers de morts à la clé.
L’exemple du pays frère qu’est la Côte d’Ivoire doit nous donner à réfléchir. Depuis le décès du Président Houphouët Boigny en 1993, la succession constitutionnelle de ce dernier ayant été mal réglée, la pays se trouve en crise depuis plus d’une vingtaine d’années et a provoqué des milliers et des milliers de morts. Cette crise a été aggravée entre temps par la transition bâtarde imaginée à Marcousis. Malgré les milliers de milliards CFA injectés dans ce pays, peut-on dire qu’il est en paix, qu’il est stable, qu’il se développe harmonieusement, que les Ivoiriens sont réconciliés alors que le procès de Gbago à la CPI ravive toutes les dissensions nées de la succession de Houphouët Boigny non conforme à la Constitution ?
Excellence, sémillant ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, est-ce là la concrétisation des institutions fortes que le Président Obama appelle de tous ses vœux pour l’Afrique, que vous avez contribuée par votre activisme envahissant et votre entregent à mettre en place dans notre pays ? (…)
Pour un Burkina uni et démocratique
La lutte continue
Pour le BEC
Le Secrétaire Général
Soumane TOURE
N.B : la titraille est du site