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Art et Culture

Interview/ Djah Press, promoteur de spectacle : « Pourquoi le Kundé continuera d`exister »
Publié le jeudi 14 avril 2016  |  aOuaga.com
Djah
© Autre presse par DR
Djah Press, promteur de spectacle




De passage à Ouaga, nous avons rendu une petite visite au commissaire général des kundé (cérémonie de récompense des artistes-musiciens au Burkina Faso) Salfo Soré dit Jah Press. En plein pied dans la préparation de l’édition 2016 qui se tiendra le 29 avril, l’homme a accepté de nous accorder une interview.



Depuis 15 ans les kundé tiennent, quel est votre secret?

Il n’y a pas de secret particulier. D’abord c’est une passion. En plus aujourd’hui les kundé sont réalisés avec beaucoup de difficultés certes, mais on se donne un impératif de pouvoir les réaliser chaque année. En fonction des humeurs économiques des partenaires, soit c’est une grande crue, mais on arrive à le réaliser, parce que je pense que c’est devenu un rendez-vous incontournable pour les mélomanes et pour les artistes. Donc on se doit de l’organiser chaque année.

D’aucuns disaient que les kundé étaient financés par la première dame Chantal Compaoré……

Je pense que si cela avait été le cas, ça se serait arrêté. Non. J’ai toujours dit qu’elle a toujours été la marraine depuis la deuxième édition, parce qu’elle a trouvé que c’est une formidable cérémonie et elle a accepté de coller son image à cette cérémonie en tant que marraine. Je profite de l’occasion pour lui dire merci. Je pense que son image nous a beaucoup apporté. Et ce n’est pas rien.

Quels sont vos rapports avec les autorités actuelles ?

Je pense que pour le moment tout va bien. Et comme je l’ai dit, nous en tant qu’organisateurs des Kundé, le parrainage qu’on a toujours sollicité c’est l’épouse du chef de l’Etat. Nous c’est dans ce cadre que l’ex-première dame était la marraine. On a fait les mêmes démarches lors de la transition, mais malheureusement ça n’a pas abouti. Parce qu’ils avaient d’autres impératifs, et le contexte était délicat. On a la chance d’avoir un président démocratiquement élu et les institutions se mettent en place petit à petit, donc tout est bien.

La Première dame actuelle sera-t-elle présente ?

Normalement tout devait bien se faire.

Les artistes locaux se plaignent d’être moins traités que les invités internationaux ?

C’est normal quand les gens viennent de loin. Nous sommes africains et l’hospitalité nous oblige à avoir plus d’égard pour ceux qui viennent de très loin. Sinon, on traite les gens de la même manière. Je pense que c’est propre à tout bon africain pour ne pas dire au Burkina, nous sommes très hospitaliers. Si c’est au niveau des cachets, un artiste qui se déplace pour aller jouer ailleurs ne peut pas avoir le même cachet qu’un artiste qui joue localement. Même les fonctionnaires, les diplomates, lorsqu’ils sont affectés ailleurs, ils n’ont pas le même salaire à égalité de diplômes. Donc ce n’est pas parce que c’est le showbiz que ça devait en être autrement.

Ya t-il un suivi des différents Kundés ?

Suivi en tant que tel, oui on a quand même des regards par rapport à ça, et on essaie dans la mesure du possible dans notre réseau assez informel de solliciter des plateaux dans des cérémonies du même genre. Malheureusement, il a beaucoup de cérémonie qui ne sont plus organisées. On avait les Tamani du côté du Mali, le Djembé en Guinée, les Sica du Benin, RTI Awards de la Côte d’Ivoire etc…

Les médias locaux aussi grognent ?
Nous avons quand même des medias partenaires à l’événement. C’est qu’aujourd’hui l’événement a atteint un niveau tel que tout le monde veut être partenaire. Mais on ne peut pas. C’est dommage. Pour ce qui est des médias partenaires, il n’y a pas de souci. On essaie quand même parce que de façon directe ou indirecte chacun contribue à ce que les Kundé soient vus et suivis.


Quelle est la plus belle édition des Kundé et la plus difficile ?
La plus difficile c’était en 2010 et on était à notre dixième anniversaire et il y a eu les Kora en même temps. On a dû déplacer les Kundé en décembre pour ne pas que ça nous cause du tort. Moralement on a pris un coup parce qu’on pensait être protégé. On ne savait pas qu’on pouvait nous faire la force.

Quel est le plus cette année, je veux parler d’innovation ?
Une cérémonie de récompense on ne la réinvente pas. Quand on a bouclé le budget on a des artistes de renoms qui sont invités, on essaie au niveau du décor d’apporter un plus pour faire rêver au maximum les spectateurs et téléspectateurs. Et on essaie de travailler pour que le timing soit respecté et que tout le monde se sente bien. Cette année on a par exemple un couturier qui nous vient des Etats-Unis pour nous apporter sa touche. Pour les artistes, on est entrain de voir du côté de l’Afrique centrale, en Afrique de l’ouest…tous ceux qui sont en vogue.

Quelques noms déjà ?

Je pense que je vais vous donner les noms dans les semaines à venir. En ce moment nous volons communiquer le moins possible sur les artistes qui viennent parce que les Kundé sont un événement auquel il faut assister. On ne vient pas au Kundé parce qu’il y a un tel ou un tel autre qui vient. C’est un ensemble.

Un message pour terminer notre entretien ?


Merci à la presse nationale et internationale, aux hommes de média car c’est eux qui relaient les informations de cet événement. Et c’est cela qui suscite l’engouement autour de cette cérémonie. On vous dit merci et nous donnons rendez-vous pour le 29 avril.


Interview réalisée par Florence Bayala
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