Le directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), Wilfried Yaméogo, a échangé avec les agents des régions cotonnières de Banfora et de Bobo-Dioulasso, ainsi qu’avec les responsables des producteurs, le mardi 12 avril 2016. Il a annoncé que pour la saison 2016-2017, le coton conventionnel sera privilégié, au détriment du coton génétique, et a invité les acteurs à s’engager pour atteindre cet objectif.
Le Burkina Faso ne va pas cultiver le coton génétiquement modifié (CGM) pour la campagne 2016-2017. C’est le message livré par le directeur général de la SOFITEX, Wilfried Yaméogo, le 12 avril 2016 à Bobo-Dioulasso et à Banfora. La raison, a-t-il expliqué, c’est que la fibre du CGM s’est raccourcie et la société Monsanto n’a pas tenu sa promesse de corriger cela. Le directeur général, en effet, a fait comprendre que la firme américaine depuis 2010, avait pris l’engagement de corriger le problème en trois saisons. Depuis, le constat est le même, et les rencontres avec la société Monsanto n’ont pas encore donné de fruits. « Nous n’avons pas rejeté les OGM. Si le problème est corrigé, nous allons y revenir », a précisé Wilfried Yamégo. En attendant, la filière cotonnière au Burkina Faso a demandé, a-t-il expliqué, un dédommagement de plus de 48 milliards de F CFA à la firme américaine. Cette situation a occasionné la non-signature d’un contrat avec Monsanto, d’où l’initiative de retourner à la culture du coton conventionnel. C’est dans le but d’atteindre l’objectif de 664 000 hectares à emblaver pour la campagne à venir, que le DG de la SOFITEX est allé rencontrer les agents de terrain de la Société, ainsi que les responsables des Unions provinciales des producteurs de coton du Houet (Bobo-Dioulasso) et de la Comoé (Banfora). L’objectif visé leur a été expliqué pour mieux avoir leur engagement à faire de cette campagne une réussite. Du côté des travailleurs, le directeur a appelé à un changement de comportement, à être des modèles, afin de booster la Société. M. Yaméogo a, de ce fait, demandé aux travailleurs de convaincre les producteurs pour les amener à cultiver le coton conventionnel.
Le message est passé
Le directeur général de la SOFITEX, Wilfried Yaméogo, a également promis de tout mettre en œuvre pour satisfaire les travailleurs. De même, il a annoncé des actions qui vont concourir, de son avis, à atteindre les objectifs. Il s’agit entre autres, de commandes complémentaires d’intrants, d’insecticides, de la réactivation du dispositif de formation phytosanitaire et du recrutement d’agents. Il a promis l’accélération de la mise en place des semences conventionnelles pour les paysans. Le DG de la SOFITEX a insisté pour dire aux travailleurs de faire en sorte que les paysans ne sèment plus le CGM pour éviter ainsi de polluer les autres récoltes. Du côté des producteurs, le directeur général leur a demandé d’accompagner la SOFITEX et d’être le relai auprès des autres producteurs. Pour réussir la campagne cotonnière, le DG Wilfried Yaméogo a invité les producteurs à respecter les itinéraires techniques, les plans de semence. «Ça doit être un honneur pour vous de défier Monsanto, en cultivant le coton conventionnel», a-t-il a déclaré. M. Yaméogo, a, par ailleurs, annoncé aux producteurs, que des démarches sont en cours en vue de demander à l’Etat d’aider à augmenter le prix d’achat du coton graine, et également à baisser le prix des intrants. Le message est passé. Les agents et les producteurs se sont engagés à réussir la campagne. Le chef de la région cotonnière de Banfora, Abdoulaye Koumaré, a par exemple, pris l’engagement de produire 90 000 tonnes de coton graine, tandis que Bobo-Dioulasso compte faire 105 000 tonnes. Et le délégué de personnel, Lassané Zongo, de faire savoir que les travailleurs vont se mobiliser pour la réussite de la campagne. « Nous sommes déterminés à accompagner le directeur général dans toute action qui va dans le sens de l’amélioration de la production de l’entreprise », a-t-il dit. Le président de l’Union provinciale des producteurs de coton de la Comoé, Héma Koudiaba, a rassuré le DG de la SOFITEX que les objectifs seront atteints, car les producteurs vont cultiver le coton conventionnel. Les responsables des producteurs ont d’autre part, demandé de mettre à leur disposition et à temps, des semences de qualité et en quantité, des insecticides et des appareils de traitement. Des doléances qui, selon le DG, sont déjà prises en compte. M. Yaméogo les a rassurés, avant de faire comprendre qu’il s’engage à travailler à réconcilier les producteurs.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO