Le Ministère des Ressources animales et halieutiques (MRAH) a organisé un atelier sur les concertations relatives à l’exploitation des ressources naturelles dans les 13 régions, le 2 juillet 2013 à Ouagadougou. Placée sous le thème « La promotion de la culture de tolérance et de paix par tous, gage d’un développement harmonieux au Burkina Faso », cette rencontre-bilan a été présidée par le Ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité (MATS) Jérôme Bougouma, représentant le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao.
La raréfaction des terres et des ressources naturelles due, entre autres, aux changements climatiques et à la croissance démographique est à l’origine des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs au Burkina Faso, selon un constat du Ministère des Ressources animales et halieutiques (MRAH).En dépit de l’existence d’une réglementation relative à la question foncière, les conflits sont récurrents. Dans le souci de prévenir et de réduire ces crises, le MRAH, en collaboration avec d’autres acteurs, a initié une série de rencontres dans les 13 régions du Burkina Faso pour échanger avec les acteurs du monde rural sur l’exploitation des ressources naturelles. L’atelier qui s’est tenu le 2 juillet 2013 à Ouagadougou a eu pour objectif de réunir les principaux acteurs des 13 rencontres régionales pour discuter autour des questions soulevées lors des échanges précédents. Au cours de cette rencontre, les participants ont examiné les propositions et les suggestions des précédentes concertations, proposé un dispositif pour prendre en charge les conflits en termes d’information, de sensibilisation et de relecture de textes. Des contributions pour l’élaboration d’un document assorti de recommandations doit être soumis au gouvernement. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, représentant le Premier ministre, a salué l’engagement des autorités coutumières et religieuses et des personnes- ressources dans la résolution et la prévention des conflits. Il a souligné l’importance de l’élevage au Burkina Faso, mais qui se trouve confronté à de nombreuses contraintes : « l’élevage est pratiqué par plus de 80% de la population qui en tire en tout ou partie de leurs revenus. Il contribue pour 18% du PIB, à la création d’emplois, aussi bien en milieu rural que dans les centres urbains. Cette activité est actuellement confrontée à d’énormes difficultés d’espace et d’accès aux ressources ». Une situation, de l’avis du ministre Jérôme Bougouma, qui accentue la compétition entre éleveurs et agriculteurs.
Le Larlé Naaba Tigré a, au nom du parrain du présent atelier, le Moogho Naaba Baongo, salué l’initiative du gouvernement d’impliquer l’ensemble des chefferies traditionnelles et coutumières dans les questions concernant la gestion de ressources naturelles. « Les ressources naturelles ont longtemps été gérées par ces autorités coutumières. De nos jours, nous constatons qu’il y a de nombreux conflits autour de ces ressources à cause de la spéculation sur les intérêts. Sa Majesté appelle à la sagesse et à la compréhension de l’acteur de l’élevage et celui de l’agriculture à bien se comprendre pour que chacun puisse tirer profit de son activité », a- t-il ajouté.
Les conflits entre les utilisateurs des ressources naturelles sont courants au Burkina Faso. Selon un rapport, le pays a enregistré de 2005 à 2012 plus de quatre mille conflits qui ont occasionné une soixantaine de pertes en vie humaine et de nombreux blessés.
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