Le mouvement Le Balai citoyen a donné son appréciation sur les 100 jours de pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, lors d’un point de presse, le vendredi 8 avril 2016 à Ouagadougou.
Dans la même lancée que la plupart des Organisations de la société civile (OSC), le mouvement Le Balai citoyen a évalué les 100 jours du président Roch Marc Christian Kaboré à la tête du Burkina Faso. C’était au cours d’une conférence de presse, le vendredi 8 avril 2016 à Ouagadougou. Pour le porte-parole du mouvement, Me Guy Hervé Kam, il y a une illisibilité dans les actions de gouvernance du président Kaboré et de son gouvernement. Il a estimé que le nouveau pouvoir s’est laissé déborder par les questions sécuritaires pour n’avoir pas été diligent dans la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement. A l’en croire, le président du Faso a remis en cause le principe de la séparation des pouvoirs sur les questions judiciaires portant sur les mandats d’arrêt internationaux émis à l’encontre de Guillaume Soro, Blaise Compaoré et autres putschistes de septembre 2015. « Cette velléité de remise en cause de l’indépendance de la justice s’est manifestée encore lors de la conférence de presse du président Roch Kaboré le 3 avril 2016 à Bobo-Dioulasso lorsqu’il s’est plaint que l’institution ne l’a pas informé avant de transmettre les mandats d’arrêt », a poursuivi Me Kam. Il a jugé cette posture « inadmissible » dans un Etat de droit. De ce fait, il a prévenu que Le Balai citoyen n’admettra pas de telles attitudes autocratiques. Par ailleurs, sur l’affaire de « deals de parcelles » de Ouaga 2000, Le Balai citoyen, à travers son porte-parole, a exigé un audit des lotissements dans la zone. «Toutes les personnes qui détiennent des parcelles et des immeubles dans cette partie de la capitale doivent pouvoir justifier les revenus qui leur ont permis de les acquérir », a soutenu Me Guy Hervé Kam. Le mouvement a souhaité que le parquet communique régulièrement sur les affaires sensibles pour éclairer davantage l’opinion publique. La question des Kogl-weogo n’a pas été en reste lors de cette rencontre avec les hommes de médias. Pour Le Balai citoyen, l’heure n’est plus à se positionner en pour ou contre ce groupe d’auto-défense, mais à leur nécessaire et indispensable encadrement pour qu’il serve la loi, le droit et la République. Toutefois, le mouvement a salué la mise en œuvre de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Les interrogations des journalistes ont porté essentiellement sur l’expiration, le 19 février dernier, de l’autorisation d’absence de l’ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. Sur la question, M. Kam a affirmé qu’il s’agit d’une affaire de personne et non d’intérêt général. « Quand il s’agit de questions d’intérêt général ou de problèmes de principes, nous sommes dedans, mais sur cette question, il y a quelqu’un qui doit réagir ; s’il ne le fait pas, pourquoi nous allons parler ? » a-t-il argué.
Nadège YAMEOGO
ZeynabouOUAMDAOGO