Mahama Zoungrana, ministre de l’Agriculture : «Dans certaines zones, il faut réviser les manuels scolaires sur la saison pluvieuse à cause du changement climatique»
Lentement mais sûrement, la saison des pluies s’installe. Un peu partout dans le pays, la nature reprend des couleurs et le paysage verdoyant a quelque chose d’apaisant. Les cultivateurs, les agriculteurs, les paysans, les producteurs, les agrobusinessmen, tous, quelle que soit la superficie qu’ils possèdent, ont repris le chemin des champs, les yeux rivés sur un ciel de plus en plus capricieux. Bientôt, débutera également la période des plantations d’arbres conduites par des initiateurs plus ou moins désintéressés : certains ont, pour ainsi dire, la main verte et l’amour de la nature qu’ils entendent protéger et restaurer par ce geste mais d’autres, les hommes politiques notamment, le font beaucoup plus pour attirer sur eux les projecteurs des médias. Tous ont droit à nos égards au vu des résultats attendus pour l’ensemble de la communauté.
C’est pourquoi nous avons choisi cette période pour lancer notre nouvelle rubrique : La feuille verte de L’Obs. Si les droits environnementaux ne sont pas encore bien ancrés dans notre pays où l’on cherche plutôt à se nourrir et à se loger, les enjeux de la protection de l’environnement et du développement durable n’en demeurent pas moins cruciaux étant donné le statut sahélien du Burkina.
Deux fois par mois, le premier et le dernier mercredi, votre nouvelle rubrique abordera tous les thèmes liés à l’environnement et au développement durable avec des acteurs et autres spécialistes sur le terrain. Occasion de se familiariser avec des termes comme changement climatique, protection de la couche d’ozone, gaz à effet de serre, réchauffement climatique.
Pour le premier numéro, nous vous proposons une interview avec le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MASA). L’influence des changements climatiques de nos jours sur l’Agriculture, la production et la consommation du riz de Bagré, l’«opération 100 000 charrues», le programme «Saaga», la sécurité alimentaire, ce sont là autant de sujets que Mahama Zoungrana va nous aider à défricher.
M. le ministre, le vendredi 24 mai 2013 à Kourga dans la commune rurale de Gon-Boussougou, vous avez procédé au lancement officiel de la campagne agricole 2013-2014. Selon les prévisions de votre département, 5 500 000 tonnes de production sont attendues. Dites-nous comment comptez-vous atteindre cet objectif ?
• D’abord, le lancement de la campagne agricole qu’est-ce que c’est ? Dans la vie du ministère, nous procédons en début de chaque campagne, au lancement de la campagne agricole qui est un événement qui nous permet, nous, en tant que premiers responsables du département, mais aussi les différents acteurs de communier avec le monde rural et de leur exprimer encore notre disponibilité à les accompagner tout au long de la saison agricole. Mais c’est aussi l’occasion pour nous d’insister sur un certain nombres de thèmes sur lesquels le département compte focaliser son attention pour accroître la production agricole. Donc, cette année, naturellement, puisque nous venions de célébrer la journée nationale du Paysan consacrée au renforcement de la résilience des populations, nous avons choisi le thème «Développement des aménagements hydroagricoles et irrigation de complément». Donc voilà le sens du lancement de la campagne agricole. Ce thème vise à rappeler aux producteurs qu’il est temps d’adopter des réflexes pour sécuriser leur production parce que c’est un aspect extrêmement important dans un pays sahélien comme le nôtre.
Maintenant, comment devons-nous faire pour accroître la production jusqu’au niveau qu’on s’est fixé comme objectif ? D’abord, il faut sécuriser la production comme je l’ai dit, il faut donc que les producteurs aient des réflexes pour sauver leurs productions au cas où on a des poches de sécheresse ; malheureusement, cela ne va pas manquer dans certaines zones, même si on annonce une pluviométrie excédentaire dans l’ensemble. Il faut vraiment que les producteurs aient des réflexes qui leur permettent d’utiliser des techniques d’irrigation de complément, des bassins de stockage et de captage des eaux que nous prônons actuellement.
En fait, il faudra faire de sorte à accroître la productivité et la production en milieu rural. C’est pour cela que nous intensifions l’opération «100 000 charrues» qui est une volonté du chef de l’Etat de renforcer les capacités productives des agriculteurs ; chose qui, au finish, est de nature à accroître la production dans son ensemble. Il faudrait, comme l’a souhaité le chef de l’Etat, faire en sorte qu’au minimum 50% du matériel aratoire de l’opération soient distribués aux femmes.
Une fois que cela sera fait, il faudrait qu’on s’attaque aux activités de nature à accroître les rendements agricoles. C’est le sens à donner aux opérations en cours de distributions d’intrants agricoles (les semences et les engrais). Là aussi, il faudra faire en sorte que ces intrants arrivent le plus tôt possible aux producteurs ; avec une proximité suffisante pour permettre aux différents bénéficiaires, notamment les plus défavorisés d’avoir accès à ces intrants. Par ailleurs, en sus, l’on ne devrait pas oublier la production de la fumure organique, qui est d’un apport important en termes de fertilisation de fonds pour nos terres.
Enfin, pour pouvoir valoriser tous ces apports prodigués par l’Etat et les partenaires, il faut que notre dispositif d’appui- conseil reste actif pour soutenir les producteurs en termes d’assistance technique pour qu’ils adoptent les itinéraires techniques qui valorisent tout cela ; notamment les conseils pour les bonnes pratiques de semis, de travail du sol, de conservation des eaux, d’utilisation des produits phytosanitaires, etc.
Voici la batterie d’activités et de thématiques que nous prévoyons de renforcer en vue d’atteindre cet objectif ; et bien sûr, il faut qu’il pleuve (rire) ! c’est une condition essentielle pour accompagner toutes ces ambitions.
Vous avez évoqué justement l’opération «100 000 charrues» lancée par le chef de l’Etat, est-ce qu’à ce jour on a un bilan exhaustif ? Combien de charrues on été distribuées et combien en reste-t-il sur les 100 000?
• A la date où je vous parle (NDLR : l’entretien a été réalisé le dimanche 23 juin 2013), nous ne sommes pas loin de 60 000 charrues, (on est à environ 58 500), et à 3 ans d’exécution de l’opération car, commencée en 2011. C’est le bilan que je peux dresser à l’heure actuelle.
On parle aussi de l’ouverture prochaine d’une usine de montage de tracteur. Qu’en est-il exactement ?
• Vous savez que la demande en tracteurs dans notre pays est extrêmement importante et le point que nous avons fait l’a d’ailleurs relevé. Face à cette demande, et vu les capacités de l’Etat, il serait vraiment difficile, malgré notre bonne volonté de satisfaire cette demande si nous n’impliquons pas le privé. C’est pourquoi nous avons entrepris des réflexions avec le secteur privé pour le montage de tracteurs et nous sommes actuellement en pleine concertation dans ce sens. Il y a deux (02) semaines nous avons visité un site aux alentours de Ouaga pour voir la possibilité vraiment de faire pousser cette usine ; bien sûr, il y a beaucoup de tractations et des accords à conclure auparavant. Nous sommes à ce stade pour le moment.
Il est également de plus en plus question d’une boutique de semences améliorées. A quand l’ouverture officielle de celle-ci ?
• Oui, effectivement le ministre de la Recherche scientifique, lors d’une cérémonie consacrée aux semences en mai dernier, a effectivement posé la première pierre pour une boutique d’intrants. Ce que je peux dire, c’est que nous attendons la construction définitive de cette infrastructure, ensuite la disponibilité effective des intrants pour que les premiers responsables nous annoncent la date de l’ouverture de cette boutique.
Vous avez évoqué tantôt le lancement officiel de la campagne, vous avez, à cette occasion, donné symboliquement un coup de faucille de la récolte de riz pour marquer la fin de la campagne sèche 2012-2013. Justement, s’il y a bien un produit agricole qui a du mal à s’imposer sur le marché burkinabè, c’est bien le riz "made in Burkina" notamment celui communément appelé «riz de Bagré». Qu’est-ce qu’il faut donc pour booster sa consommation par les Burkinabè eux-mêmes d’abord?
• Pour ce qui concerne le riz du Burkina, je ne partage pas votre remarque. Ma famille et moi par exemple, nous aimons en consommer, mais je ne sais même pas où le trouver, tout simplement parce qu’il est insuffisant. Aujourd’hui, nous n’avons pas un problème de non-acceptation du riz de Bagré, nous avons plutôt un problème de disponibilité de ce riz et c’est ce à quoi mon département s'attelle. En fait, pour le riz de Bagré, il y a bien sûr des choses qui nécessitent d’être améliorées. Nous devons améliorer d’abord le décorticage de ce riz pour réduire les impuretés qu’on y décèle parfois. Sur ce point, au niveau du département, nous avons beaucoup d’initiatives en matière de promotion de bonnes pratiques d’étuvage, de décorticage, ce qui est de nature à améliorer la qualité de ce riz. Le deuxième problème du riz de Bagré, lorsque les femmes l’utilisent pour la première fois, elles ont tendance à le confondre avec le riz importé qui, lui, est complètement desséché en raison de sa période de récolte qui remonte parfois à plus de 5 ans.
Le riz de Bagré, en raison de son insuffisance dès sa récolte, ne peut même pas franchir une année sans être vendu et consommé si bien que la ménagère qui le cuisine a tendance à utiliser le même volume d’eau que le riz importé qui a un niveau de dessiccation très élevé avec ce que cela pourrait comporter en termes de qualité des repas. Là, c’est un problème de maîtrise de technologies culinaire et le ministère s’y attèlle également ; d’ici la fin de l’année, nous allons ouvrir ce que nous avons appelé le «restaurant des mets locaux» ; nous envisageons d’en ouvrir à Ouaga mais aussi à Bobo pour montrer aux femmes et aux hommes qui sont dans le processus de cuisinage de ce riz, mais aussi d’autres produits alimentaires comment s’y prendre.
Cela dit, ce riz, de façon générale, est de très bonne qualité ; le problème demeure l’adéquation entre le volume produit et la demande locale. Aujourd’hui, nous produisons à peu près 375 000 tonnes chaque année contre une demande qui s’élève à 700 000 tonnes, donc il y a vraiment des marges importantes de marché à gagner pour les riziculteurs. Et aujourd’hui, nous allons faire de sorte à accroître leurs capacités productives pour satisfaire la demande.
Pour faire une bonne récolte, il faut la pluie, et l’un des cauchemars des producteurs, ce sont les caprices du ciel. Pour cette année la Direction générale de la météo annonce heureusement que le cumul pluviométrique de la saison agronomique est prévu supérieur à la normale sur la majeure partie du pays. On pourrait donc, entre autres, s’attendre à ce qu’il soit au dessus de 351 mm au Nord, 662,5 mm au Centre et 850 mm au Sud. Ces données météorologiques sont-elles prises en compte dans vos projections au niveau du ministère de l’Agriculture?
• Bien sûr que oui, mais il faut dire qu’un cumul pluviométrique excédentaire ne dit rien sur la répartition dans le temps et dans l’espace. Alors que ce dernier aspect peut vous faire gagner ou perdre une campagne agricole ; voilà pourquoi en fixant les prévisions, nous envisageons également les techniques et technologies qu’il faut mettre en œuvre au niveau des producteurs pour faire face à d'éventuelles poches de sécheresse qui ne peuvent pas manquer mais aussi aux inondations qui pourraient survenir. C’est ce que nous comptons faire pour gérer ces prévisions météo qui viennent de nous être livrées.
Avec tous ces décalages de la saison ces dernières années, on a un peu l’impression que nos manuels scolaires sont dépassés. Doit-on réviser les manuels qui fixent la saison pluvieuse de mai à septembre ?
• Pour certaines zones, il faut réviser les manuels parce que nous sommes dans un contexte de changement climatique : ce qui était vrai dans les années 1960 ne l'est plus aujourd’hui. Par conséquent, nous sommes obligés de modifier cette façon de voir, d’ailleurs quand vous regardez les isohyètes, elles sont constamment en train de bouger ; il y a 40, 50 ans, la zone Ouaga était peut être à des isohyètes de 800 à 900 millimètres, aujourd’hui nous nous retrouvons aux environs de 400 à 500 millimètres. Cela veut dire que progressivement avec les modifications des facteurs climatiques, il faut revoir vraiment certains fondamentaux.
Mais comment justement maîtriser ces facteurs, notamment la météo pour mieux orienter les producteurs dans les années à venir ?
• Malheureusement pour le moment, nous ne pouvons utiliser que ce que la science et les technologies actuelles permettent à la météo, que j’encourage au passage, de produire et de livrer comme informations au niveau des pays sahéliens. Nous travaillons avec. Dans d’autres contextes où la nature est plus clémente, le facteur pluie n’est pas un facteur d’incertitude. Le producteur peut dire : «ok, si je prépare mes semences aujourd’hui, il va pleuvoir demain et la hauteur d’eau attendue me permet de semer». Mais, aujourd’hui au niveau du Sahel avec les outils que la science nous offre, il est très difficile d’arriver à certains niveaux de précision. Mais, c’est Dieu qui nous a mis là, nous devons travailler avec ce que la nature nous offre, c’est pour cela que le thème de renforcement de notre résilience revêt une importance capitale dans le contexte sahélien. Nous ne pouvons pas modifier dramatiquement la nature. Nous sommes obligés de nous adapter et de proposer une batterie de techniques mais aussi d’adopter certains comportements qui nous permettent de résister à ces aléas du climat.
Qu’est devenu donc le programme Saaga ?
• Le programme Saaga est toujours là. Il est rattaché au ministère de l’Eau et il est toujours actif. Comment se passe son opérationnalisation actuellement ? Est-ce qu’il est programmé lors de la saison ?
• S'agissant de l’opération, pour ce que j’en sais, vous ne pouvez pas activer des avions à la recherche de pluie sur un ciel bleu sans nuages. Il faut qu’il y ait des nuages et aujourd’hui (cf. date de l'interview), il ne pleut pas parce qu’il n’y a pas beaucoup de nuages ; le programme Saaga ne peut pas être utilisé dans ces conditions. Mais c’est clair qu’au fur et à mesure que les conditions atmosphériques sont favorables et qu’il y a des poches de sécheresse, l’opération Saaga pourrait être un recours.
La maîtrise de l’eau, notamment par l’irrigation, semble être une autre solution. A partir de quand pourra-t-on être véritablement indépendant des caprices de la pluie à travers donc l’irrigation ?
• C’est vraiment important de souligner le rôle de l’irrigation. Dans un pays comme le nôtre au cœur de la zone sahélienne, nous ne pouvons pas imaginer l’accroissement notable des productions agricoles en restant uniquement sur les productions pluviales. Nous sommes obligés d’avancer résolument vers la production irriguée. C’est pour cela qu’un point d’attention devrait être accordé aux investissements structurants qui mettent à disposition du monde rural, les possibilités et capacités d’irrigations, des retenues d’eau, des barrages ; mais aussi, à chaque fois que possible, savoir profiter des petites possibilités de maîtrise d’eau de surface, par exemple un petit puisard, un petit bassin, avec lequel on peut faire de l’irrigation de complément. Je crois que l’avenir de notre agriculture mais aussi de notre élevage dépend de la sécurisation de notre production agricole. Il faut vraiment que l’on avance résolument dans la promotion de ces technologies d’irrigation.
Parlant justement d’eau, il y a eu une sorte de guéguerre entre le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire et celui de l’Eau et des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement. Quel était les points d’achoppement et quel en était les conséquences sur le fonctionnement des deux (02) ministères ?
• Sur ce point, je ne vais pas remuer le couteau dans une plaie qui est en train de se cicatriser. Le Premier ministre est venu nous donner des conseils, il a pris des dispositions pour nous aider à surmonter ces difficultés, qui étaient d’ailleurs prévisibles. Je pense qu’on va s’en tenir à ce qui va venir comme propositions et puis mettre les équipes en ordre de travail, c’est tout.
Justement lors de sa visite, le chef du gouvernement avait affirmé que manger et boire vont éventuellement ensemble, donc pour l’avenir, on peut dire qu’il n’y aura plus de confusion entre aménagement hydroagricole et aménagement hydraulique ?
• (Rires). C’est clair que manger et boire vont ensemble, aussi bien pour les hommes mais surtout pour les plantes qui sont la base originelle de l’alimentation des hommes. Nous sommes donc obligés d’être ensemble et de travailler en synergie. Il n’y a jamais eu d’amalgame entre aménagement agricole et aménagement hydraulique tout court. Par le passé, il n’y a jamais eu d’amalgame, aujourd’hui encore il n’y aura pas d’amalgame.
Vous êtes également ministre de la Sécurité alimentaire, à quand cette sécurité alimentaire.
Comment est-ce qu’elle va venir concrètement ?
• Je crois qu’on n’est pas loin d’assurer cette sécurité alimentaire, mais il faut un certain nombre de conditions. Pour moi, la première condition, c’est le maintien des investissements structurants dans le secteur agricole. Il n’y a rien d’autre à faire pour un pays dont l’économie est essentiellement tirée par l’agriculture. Je crois que les priorités en termes d’investissements doivent y aller. Et les chefs d’Etat l’ont compris, eux qui se sont engagés à accorder au minimum 10% des budgets nationaux aux investissements agricoles. Au Burkina, le chef de l’Etat l’a compris plus que quiconque, puisque nous sommes à environ 14,5% de notre budget national consacrés à l’agriculture et ces efforts salutaires pour le secteur restent soutenus pour produire des effets durables. Mais, il faut faire en sorte que cette priorisation des investissements en faveur du secteur agricole ne s’exprime pas seulement pour résoudre les crises alimentaires qui apparaissent. Pour poser les bases d’une production agricole durable conduisant à la sécurité alimentaire, il faut soutenir l’agriculture de façon structurée et structurante, et sur une durée pertinente. Deuxièmement, il faut que notre peuple croie en ses propres produits alimentaires ; il faut consommer ce que nous produisons et là, il y a beaucoup d’efforts à faire. Nous devons préférer nos produits, proposer des recettes et des mets culinaires à base de nos produits locaux ; c’est ce qui va accroître la demande et une fois que la demande est garantie, le producteur n’a pas de problème à s’invertir dans l’accroissement de sa production. Pour moi, ce sont là des actions et comportements extrêmement importants qui sont à la base d’un accroissement durable de la production agricole ; toutes choses qui garantissent l’autosuffisance alimentaire pour nos populations.
Pour 2015 ?
• Non, je n’avancerai pas de date, mais nous y sommes presque. Je ne crois pas que ce sont des ambitions dont la concrétisation s’annonce péremptoirement d’une campagne à l’autre ; ce qui est important, ce sont les tendances lourdes qui se dégagent en matière de croissance dans le secteur agricole, et qui sont visibles depuis quelques temps à la faveur des visions et des bonnes décisions prises par les plus hautes autorités de notre pays et des acteurs œuvrant dans ce secteur. Alors sachons donc attendre !