Les populations de Zorgho ont manifesté ce samedi 9 avril 2016 contre une mesure intimant l’ordre aux dépôts pharmaceutiques de la commune de Zorgho de fermer. Au cours d’un sit-in devant le haut-commissariat de Zorgho, ils ont remis un message au premier responsable de la province, représenté par le secrétaire général de la province, Ibrahim Boly.
C’est plusieurs dizaines d’hommes et de femmes venus des six secteurs de la ville et des villages de la commune de Zorgho qui ont manifesté ce samedi matin devant le haut-commissariat de Zorgho. La pluie de ce jour n’a pas eu raison de leur détermination tant ils ont tenu à exprimer au premier responsable de la province leur consternation et leur tristesse face à une décision intimant l’ordre aux dépôts pharmaceutiques de se fermer au profit de la «pharmacie du Ganzourgou». Le Haut-commissaire étant empêché, c’est le secrétaire général de la province, Ibrahim Boly, entouré des autorités militaires et paramilitaires qui les a reçus. Dans un mouvement empreint de haute responsabilité, ils ont lu leur message en français puis en langue locale «mooré» avant de le transmettre au secrétaire général. Par ce mouvement, ils disent «Non » à la fermeture des dépôts pharmaceutiques de la commune de Zorgho. Pour eux, cette mesure vise à servir les intérêts d’un seul individu en lui octroyant le monopole commercial des produits pharmaceutiques sur le territoire communal de Zorgho. Considérant alors entre autres la politique économique libérale de notre pays et le rôle économique et social joué par les responsables des dépôts pharmaceutiques de la commune de Zorgho, ils s’insurgent contre cette mesure. «Nous désapprouvons avec la plus grande énergie cette mesure aux visées monopolistiques ignorant le pouvoir d’achat des populations, car elle veut inéluctablement conduire celle-ci vers le spectre de la mort » a dit le porte parole des manifestants, Salfo Kaboré. En effet, selon quelques manifestants interrogés, les dépôts pharmaceutiques ont de tout temps rendu d’énormes services aux populations de la commune en rendant disponibles les produits pharmaceutiques à des coûts accessibles. Pour eux les questions de santé sont au dessus de tout esprit malsain de profit et les dépôts pharmaceutiques jouent très bien leur rôle social. «Dans les dépôts pharmaceutiques, en cas d’urgence, tu peux déposer ta pièce d’identité et avoir des produits à crédits pour te soigner. Ce qui n’est pas faisable à la «pharmacie du Ganzourgou »» a dit une manifestante.Que dire des emplois qui seront perdus suite à la fermeture des dépôts pharmaceutiques ?A les en croire, les dépôts pharmaceutiques ne gênent en rien les activités de l’officine et la cohabitation est possible comme cela se fait dans les autres villes du pays. Pour certains, la mesure visant la fermeture des dépôts orchestré par le docteur Traoré Yaya constitue un mépris de la population de la commune. C’est pourquoi, ils exigent « la suppression pure et simple de cette mesure qui pénalise et les responsables des dépôts pharmaceutiques et les habitants de la commune ». « Si en dépit de toutes ces condamnations cette mesure injuste venait à vouloir être maintenue, nous demandons le départ sans autre forme de procès du Docteur Traoré Yaya, propriétaire de la pharmacie du Ganzourgou » ont-ils martelé. Le secrétaire général de la province après avoir reçu le message des manifestants les a remerciés pour la démarche pacifique qu’ils ont prise pour trouver une solution à leur problème. Pour lui, il n’y a pas de santé sans la paix d’où l’importance de préserver la paix dans la province. Il a promis transmettre le message à qui de droit pour qu’une réponse idoine leur soit apportée.
Moïse SAMANDOULGOU