Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a séjourné à Paris en France du 4 au 7 avril 2016 dans le cadre de la coopération entre les deux pays et est rentré hier de sa première sortie en tant que chef d’Etat.
Si l’on en croit ce que lui-même a confié à la presse, cette visite a été fructueuse puisqu’il a obtenu pour le Burkina un appui budgétaire, notamment la signature d’une convention de 30 millions d’euros (près de 20 milliards de francs CFA) pour la construction du barrage de Ziga II. Ce fut également l’occasion de lever le malentendu avec les autorités françaises sur la question du déploiement d’une unité du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) au Pays des hommes intègres dans le cadre de l’opération Barkhane. Il ne s’agira pas de débarquement d’une troupe française sur le sol burkinabè comme le pensaient certains, mais de deux ou trois hommes pour apporter leur expertise technique à nos forces de sécurité.
On imagine donc cher Wambi, que le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, qui était du voyage de Paris a dû échanger avec son homologue français, Bernard Cazeneuve, sur le sujet pour préciser davantage les contours et les modalités pratiques de cette coopération sécuritaire.
C’est dire que ce séjour de Roch au bord de la Seine a été tout bénef. Mais ce qui aura retenu l’attention de nombre de Burkinabè, c’est l’accueil réservé à leur président à sa descente d’avion. Et là, ils ne cachent pas leur colère de constater que c’est « un simple ambassadeur », qui plus est celui de la France au Burkina, qui a fait le déplacement de l’aéroport.
Cher cousin, on comprend que notre susceptibilité ait été froissée car, quand les puissants du monde se déplacent chez nous, ils sont accueillis en grandes pompes par nos plus hautes autorités, le chef de l’Etat ou du gouvernement en tête, faisant parfois même le pied de grue pour attendre l’hôte de marque.
Autre lieu, autres mœurs pour ne pas dire autres contraintes. Que théoriquement un président en valle un autre, quelle que soit sa puissance, on en convient. Mais quand on voit le nombre de personnalités (chefs d’Etat, Premiers ministres et ministres) qui sont de passage chaque année à Paris, on se rend compte que ni le locataire de l’Elysée ni celui de Matignon ne peuvent disposer de temps pour se rendre au Bourget ou à l’aéroport militaire de Villacoublay afin de réserver un accueil de taille à leurs illustres hôtes. Sais-tu, cher cousin, que ce ne sont pas moins de 800 chefs d’Etat et de gouvernement qui vont en visite officielle en France chaque année, soit 2,27 par jour ? Soyons donc indulgents.
Alors, qu’on le sache, le dispositif protocolaire servi à notre président à sa descente d’avion ne constitue en aucun cas une marque de mépris à l’égard du Burkina Faso.
Même le président américain, Barack Obama himself, n’a pas été accueilli par Nicolas Sarkozy lors de sa visite à Paris dans le cadre de la commémoration du 65e anniversaire de débarquement en 2009 ; c’est le ministre des Affaires étrangères d’alors, Bernard Kouchner, qui s’est présenté à Orly pour recevoir le président le plus puissant du monde.
L’ex-dirigeant libyen, Moammar Kadhafi, au faîte de son pouvoir, n’a pas non plus bénéficié d’un « accueil digne » d’un Guide. Ce fut la ministre de l’Intérieur, Michelle Alliot-Marie, qui a reçu le Kadhafi à sa descente d’avion en décembre 2007. Blaise Compaoré lors de son dernier séjour dans l’Hexagone en tant que chef d’Etat, le président de la Transition Michel Kafando ou le Malien Ibrahim Boubacar Keïta ont eu le même traitement. Comme quoi, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Ceux-là mêmes qui ont l’œil exercé, ont vu que contrairement à certaines habitudes, François Hollande est descendu du perron de l’Elysée pour accueillir Roch. Si cela semble banal, ça vaut son pesant de considération et d’estime pour l’hôte.
Si on était introduit dans les arcanes protocolaires, on se rendrait compte que le cérémonial à l’arrivée du successeur de Blaise est quelque chose de banal.
L’accueil triomphal qu’on voulait donc réserver au président du Faso à son retour de la capitale française n’avait pas son sens, et le locataire du palais de Kosyam devait décourager une telle initiative.
Cher Wambi, c’est vrai qu’à Laye, on ne cultive pas le coton, en tout cas, pas en quantité industrielle comme c’est le cas dans certaines localités du pays notamment à l’Ouest, le Sud-Ouest et à l’Est. Mais du coton BT, ou coton génétiquement modifié, tu en as entendu parler. C’est ce type de fibre végétale qui produit son insecticide grâce à la magie de la science. Introduite au Burkina au début des années 2010 par la firme américaine Monsanto, cette variété n’a pas tardé à conquérir ses lettres de noblesse tant les contonculteurs l’ont vite adoptée. Pouvait-il en être autrement quand on se rappelle la coalition hétéroclite, allant des politiques aux associations paysannes en passant par des hommes de médias, qui a sillonné par monts et par vaux pour vanter les mérites de ce coton-miracle au grand bonheur de Monsanto ?
Aujourd’hui, après son âge d’or, l’or blanc naguère présenté comme la panacée aux attaques des parasites est entrés dans son âge critique.
En effet, cher cousin, entre l’association interprofessionnelle du coton du Burkina Faso (AICB) et la compagnie américaine de semences transgéniques, le charme est rompu. La première exige de la seconde une compensation financière de 48,3 milliards de francs CFA pour baisse de la valeur marchande du coton burkinabé. Les producteurs estiment que la semence manipulée a eu pour conséquence la diminution de la longueur de la fibre, critère de qualité de l’or blanc. Chose que Monsanto n’entend pas de la même oreille, excipant pour sa part les mauvaises conditions environnementales pour expliquer la détérioration de la décote du coton BT burkinabé.
En attendant un éventuel modus vivendi, l’AICB a appelé à l’abandon pur et simple des variétés OGM et le retour à la semence conventionnelle.
En voilà une situation qui met de l’eau au moulin des anti-OGM d’ici et d’ailleurs qui n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur les dangers des cultures génétiquement modifiées.
Cher Wambi, te souviens-tu de ce différend électrique entre les groupes d’autodéfense communément appelés Koglweogo de Fada et les forces de sécurité à propos de leurs camarades détenus à la prison civile pour faits de rébellion et de violences physiques qui avaient alimenté la chronique pendant des semaines ? Eh bien, depuis quelques jours, l’accalmie est revenue dans la région de l’Est à l’issue d’âpres négociations entre les autorités locales et les koglweogo. Cela n’a pas empêché le juge d’instruction chargé de l’affaire de mener ses investigations et de boucler son dossier. Les quatorze (14) Koglweogo qui avaient été transférés à Ouagadougou pour des raisons de sécurité, ont été ramenés à Fada d’où ils ont bénéficié d’une liberté provisoire le lundi 4 avril dernier. Aussitôt libéré, le leader du groupe, Moussa Thiombiano dit « Django », a été intronisé roi des Koglweogo de la Région de l’Est au cours d’une cérémonie qui a vu la mobilisation de délégations venues du Kadiogo, du Bazèga, du Ganzourgou et du Namentenga et bien d’autres localités. Et depuis « Django » dont la cour à Fada ne désemplit pas, règne en chef de bandes organisées pour lutter contre les coupeurs de route et le banditisme.
Cher Wambi, c’est bien fini pour la 18e édition de la Semaine nationale de la Culture (SNC) organisée à Bobo-Dioulasso du 26 mars au 2 avril 2016. La fête aura tenu toutes ses promesses, même si quelque trois décennies après sa première célébration, le plus grand rendez-vous culturel du pays reste confronté à des difficultés structurelles dues surtout aux problèmes de mobilisation des finances.
La cuvée 2016 aura surtout été marquée par l’adoption de plusieurs décisions qui, sans nul doute, feront le bonheur de plusieurs acteurs de la culture.
Parmi ces nouvelles initiatives prises par le ministre Tahirou Barry, il y a celle portant promotion de tous les lauréats des différentes disciplines à travers des tournées régionales et nationales. A cela s’ajoutent la production de clips musicaux, l’édition de livres, la production de plaquettes culinaires et la programmation des meilleurs artistes et troupes dans les événements culturels majeurs aussi bien au Burkina qu’à l’étranger. Il a été aussi décidé d’accélérer le projet de construction de la cité des Arts afin de résoudre le récurrent problème de logement pour les éditions à venir.
Enfin, pour faciliter l’accessibilité de la Maison de la Culture Mgr-Anselme-Titanma-Sanou, les tarifs des locations journalières des salles ont été revus à la baisse. Ainsi, par exemple, la salle de spectacle de 1500 places passe de 800 000 à 600 000 FCFA et celle de 200 places de 400 000 à 300 000 FCFA voire 200 000 FCFA s’il s’agit de spectacle pour enfants.
Chapeau bas donc au ministre de la Culture, Tahirou Barry, qui, à peine rentré de Bobo lundi dernier, a vu sa famille s’agrandir le lendemain avec la naissance d’un bébé de sexe féminin. Fôfô donc à la nouveau-née.
A présent cher Wambi, voyons de quoi est fait, cette semaine, le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.
Les restes présumés de Thomas Sankara parleront-ils enfin un jour ? Après un premier croisement infructueux avec l’ADN de deux sœurs de même père et même mère que le président défunt effectué par un laboratoire marseillais, les ayants-droit de celui-ci ont obtenu du tribunal militaire burkinabé l’autorisation d’une contre-expertise dont le coup est estimé à près de dix millions de francs CFA, selon notre confrère « La Lettre du Continent ».
Les héritiers du chef de la révolution du 4-Août pourraient cette fois-ci se tourner vers un laboratoire espagnol ou suisse.
Toujours selon « La Lettre du continent », de son exil ivoirien, l’ancien président du Burkina, Blaise Compaoré ne s’ennuie pas. Et là, pas du tout.
Au quartier chic de Cocody où il réside sous bonne garde avec son épouse Chantal Compaoré, l’ex-président du Faso a reçu ces derniers temps de nombreuses personnalités africaines et françaises parmi lesquelles des hommes politiques, des universitaires des hommes d’affaires et des journalistes.
L’ancien locataire du Palais de Kosyam consacrerait l’essentiel de son temps à la lecture, au Net et, depuis peu, suit des cours d’anglais par correspondance.
« Plus rien ne sera comme avant ». Ce slogan post-insurrection seriné à longueur de journée semble un vœu pieux au regard de la gestion peu orthodoxe de certains acteurs de la Transition qui devaient pourtant donner le bon exemple. L’on pensait qu’avec le nouveau pouvoir l’on tirerait toutes les conséquences de la mal gouvernance, du clientélisme et du favoritisme qui avaient cours dans les régimes précédents ; que nenni !
A peine le gouvernement installé, que l’on voit de vieilles pratiques se poursuivre.
En effet, dans le cadre des appels d’offres pour les forages, on a osé dresser une liste d’entreprises autorisées à postuler. Les autres peuvent aller voir ailleurs. Cela a suscité le courroux d’un entrepreneur qui a tout de suite adressé une correspondance au chef de l’Etat pour dénoncer cette décision inique. Le président Kaboré n’a pas tardé à réagir en ordonnant que tous les prestataires de services spécialisés dans le domaine des forages puissent postuler aux marchés publics. Roch a ainsi ouvert les vannes à toutes les sociétés et hommes d’affaires évoluant dans le secteur.
Depuis quelques années, l’économie burkinabè s’essouffle visiblement. L’insurrection populaire et la Transition n’ont pas arrangé les affaires si bien que tout le monde se cherche comme on dit.
Certains opérateurs économiques, à ce qu’on dit, ne sont pas loin de mettre la clé sous le paillasson tant rien ne va. Si on ajoute à cela le fait que beaucoup d’entrepreneurs ont de nombreuses factures impayées dans les ministères et autres institutions étatiques, on imagine aisément le marasme économique dans lequel le pays est plongé. C’est le cas des prestataires de services de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI-B) qui attendent vainement leur dû. Et ils sont nombreux à qui la Chambre de commerce doit beaucoup d’argent. La patience ayant une limite, certains, en privé, envisagent de saisir la justice si leurs factures, qui se chiffrent à des centaines de millions de francs CFA ne connaissent pas un règlement, ne serait-ce que de moitié. Vivement donc que la Chambre de commerce qui est le moteur de l’économie paye ses prestataires pour ne pas plonger davantage notre économie dans l’abîme
Ce week-end sera festif à Maasmè Issouka dans le Boulkiemdé. La raison est que le Naaba Saaga 1er d’Issouka célèbre sa fête coutumière. En effet, ce sont plusieurs activités festives qui vont ponctuer ce Nabaasga. Dès aujourd’hui, un hommage sera rendu à Bassanga, l’ancêtre d’Issouka et fondateur de Koudougou. Le lendemain samedi sera partagé entre chants et danses traditionnels, alternés par les trois sorties du chef et les coups de fusils, le tout couronné par le zoom koom traditionnel du chef. La boucle sera bouclée le dimanche 10 avril avec la messe d’action de grâces à la paroisse Mukassa et une séance de dépistage gratuit du VIH.
Le samedi 16 avril à partir de 10 h, à l’initiative de l’Association pour le développement de Kargo, il sera procédé à l’inauguration du Collège d’enseignement général (CEG) de Kargo, un village de la commune rurale de Zimtanga, dans la province du Bam. Plusieurs personnalités dont les ministres en charge respectivement de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur aux côtés du gouverneur du Centre-Nord, du haut-commissaire du Bam, du chef du canton de Dattenga et du parrain de l’événement, Guibrina Nyampa, rehausseront de leur présence l’éclat de la cérémonie. En tout cas, les festivités promettent d’être hautes en couleur avec les troupes Faongo de Barsa, une animation musicale par la célébrissime Habibou de Singtanga et un match de football qui sera âprement disputé.