Le comité de pilotage du deuxième Programme national de gestion des terroirs, phase III (PNGT2-3) a tenu sa 6e session ordinaire, le mardi 5 avril 2016 à Ouagadougou. La présentation du bilan de 2015 et l’adoption du programme d’activités et du budget de cette année étaient au menu.
Le deuxième Programme national de gestion des terroirs, phase III (PNGT2-3) a réalisé un taux d’exécution physique de 80,69% en 2015 malgré les soubresauts politiques qu’a connus le pays. Pour un montant de près de 9 milliards de F CFA, le programme a pu réaliser 66,64% des infrastructures prévues. Il s’agit, entre autres, de la construction de 96 salles de classe, 687 boutiques, 493 hangars à usage commercial, de la réalisation de 93 forages, 165 kilomètres de pistes dans les zones forestières, de l’aménagement de 247 hectares de bas- fonds ainsi que de l’équipement de 32 formations sanitaires. C’est en substance le rapport d’activités 2015 que les membres du comité de pilotage (COPIL) ont validé au cours de leur 6e session tenue, le mardi 5 avril 2016 à Ouagadougou. Pour le président du COPIL, Robert Ouédraogo, par ailleurs secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, les résultats obtenus sont satisfaisants au regard du contexte qui n’était pas propice. Expert principal en gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale (BM) et chargé du PNGT2-3 dans l’institution financière, Emmanuel Nikiéma s’est aussi réjoui des résultats atteints qu’il a qualifiés de positifs. «La bonne exécution du PNGT depuis sa première phase a fait du programme une référence à la BM et en Afrique. Il est indéniable qu’il a contribué fortement à l’enracinement du développement local au Burkina Faso. Nous souhaitons maintenant qu’il se poursuive normalement jusqu’à sa clôture en 2018», a avancé le représentant du principal bailleur de fonds du PNGT2-3. Le coordonnateur du programme, Souleymane Nassa a également témoigné de sa satisfaction surtout que, a-t-il soutenu, rien n’était évident avec les nouveaux acteurs que sont les délégations spéciales mises en place après l’insurrection populaire.
Environ 15 milliards de F CFA dans le développement local en 2016
«Elles n’étaient pas toutes au parfum des questions de développement local donc, il fallait les former d’abord. Même si nous n’avons pas atteint un taux de réalisation d’au moins 90% comme espéré, ce qui a été fait n’est pas négligeable», a-t-il expliqué. Il a toutefois relevé des problèmes dûs aux difficultés dans les passations des marchés publics et l’absence de la culture de résultats chez certains acteurs. «Il y a des communes et des conseils régionaux qui ont un taux d’exécution de 0% à cause de la négligence de leurs animateurs. Nous aurions voulu injecter près de 15 milliards de F CFA dans le développement local en 2015, mais hélas ! Nous demandons à tout un chacun de travailler à mériter son salaire. C’est à ce prix que le pays ira de l’avant», a-t-il souhaité. Qu’à cela ne tienne, le COPIL a validé le programme d’activités de 2016. Avec un budget prévisionnel d’environ 15 milliards de F CFA, il est prévu la réalisation de boutiques de rue, de pistes rurales, de forages, d’écoles et l’aménagement de bas-fonds. «Le renforcement des capacités des futurs élus municipaux est au programme afin qu’ils puissent prendre en main le développement local», a certifié M. Nassa.
Le deuxième Programme national de gestion des terroirs est un programme de 15 ans exécuté en trois phases quinquennales. La présente phase (PNGT2-3) a débuté en 2013 et prendra fin en 2018. Il a pour objectif le renforcement des capacités des communautés rurales et des structures décentralisées pour la mise en œuvre des plans locaux de développement qui favorisent la gestion durable des terres, des ressources naturelles et les investissements rentables au niveau des communes.
Eliane SOME
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