L’Organisation professionnelle des industries cotonnière et textile organise, les 7 et 8 avril 2016 à Ouagadougou, un atelier de validation du plan d’actions régional de développement des entreprises de la filière coton-textile.
«Le coton est aux agriculteurs, ce que l’or est aux miniers ». Malheureusement, cette frange de la population ne profite pas des retombées de leurs efforts. C’est pour pallier cette injustice que les acteurs de l’Organisation professionnel des industries cotonnière et textile (OPICT) de l’Union économique et Monétaire ouest africaine (UEMOA) réfléchissent et ce, du 7 au 8 avril 2016, à un plan d’actions dont l’objectif premier devrait être de développer la transformation et la commercialisation des produits issus du coton. Selon le président de l’OPICT, Abdoulaye Nabolé, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union dans leur lutte contre la pauvreté et la promotion de l’emploi industriel dans les Etats membres ont adopté un ambitieux programme visant la transformation locale de 25% de la production de coton de la sous-région. Mais force est de constater que ce programme s’est heurté, dans sa mise en œuvre, à de nombreuses contraintes institutionnelles et de financement, selon lui. C’est pour faire en sorte que les produits de l’industrie et de l’artisanat de coton soient présents partout sur le continent africain et sur les marchés internationaux, afin que la filière soit durablement compétitive que l’OPICT entend réorienter sa vision. Il a indiqué que les actions du plan visent à appeler d’une part, les entreprises industrielles et artisanat de la sous-région à davantage d’efforts internes pour développer des services de commercialisation adéquats et compétents. D’autre part, à une coopération renforcée au niveau intracommunautaire et interrégional en Afrique afin de profiter des complémentarités industrie-artisanat et des économies d’échelle, notamment sur l’accès au coton-fibre, aux fils de coton, aux tissus écrus, aux pagnes et autres produits textile de l’Afrique de l’Ouest.
Inciter la transformation locale de la fibre de coton
Il a invité les industries hôtelières à profiter des articles coton-textiles de qualité. «Ces produits devraient meubles les chambres et suites de tous leurs réceptifs hôteliers ainsi que les restaurants parce qu’ils sont appréciés par les touristes, les visiteurs et nationaux qui y séjournent », a-t-il laissé entendre.
Le ministre des Mines, de l’Energie et des Carrière, Alpha Omar Dissa, qui a représenté son collègue du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Stéphane Sanou, a dressé un tableau sombre des faiblesses de la filière au Burkina Faso qui sont par extrapolation, la préoccupation de l’ensemble des pays de la sous-région. Il a précisé que c’est face à cette réalité et dans le but de trouver une solution à l’ensemble de ces difficultés qui mettent en péril les équilibres macroéconomiques des pays que la stratégie régionale et le plan d’actions appelé « Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA ,» a été mise en place. Pour lui, l’objectif étant de donner au coton et à ses dérivés de la zone toutes ses lettres de noblesse sur le marché mondial afin qu’elle contribue à la réduction de la pauvreté de la population des pays à l’horizon 2020. Selon le ministre Dissa, deux mesures phares ont été proposées pour inciter à la transformation locale de la fibre de coton. Il s’agit de réduire le déficit de compétitivité, d’une part, grâce à la baisse du coût de l’énergie et, d’autre part, une décote par rapport au cours mondial de la fibre sur le prix de cession du coton aux filatures installées dans l’union, sans impact sur le revenu des producteurs. Il a souligné qu’au ’’pays des Hommes intègres’’, des efforts ont été consentis par le gouvernement pour soutenir les producteurs, notamment par l’adoption du document de planification stratégique coton, l’appui à la libéralisation de la filière, la création de fonds de lissage et du fonds intrant, en appui à la production du coton graine et la réorganisation des société d’Etat de production et de distribution d’électricité… le ministre a invité les acteurs à un débat franc autour du document afin de retenir les actions à même de sortir enfin des lieux communs pour donner à la filière plus de consistance.
Donald Wendpouiré NIKIEMA
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