Le ministre des Infrastructures, Eric Wendmanegda Bougouma, a visité, le mercredi 6 avril 2016, les chantiers de la route Ouagadougou-Komsilga au quartier Bonheur-ville et de la rue Na Rouamba au quartier Zogona. Il s’est agi aussi de rassurer les populations riveraines et les usagers que ces routes respectent les règles et les cahiers des charges.Face aux plaintes des populations riveraines et des usagers de la route Ouagadougou-Komsilga relatives à l’étroitesse de la chaussée et à un non respect des dimensions, le ministre des Infrastructures, Eric Wendmanegda Bougouma est allé visiter le chantier. C’était le mercredi 6 avril 2016 en compagnie des responsables du groupement d’entreprises Oumarou Kanazoé (OK), Société générale des travaux modernes (SGTM), Globex Construction (GC), de l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (AGETIB) et d’autres missions de contrôle. Le directeur technique d’AGETIB, Jean Noël Kima a expliqué que ce projet d’aménagement et de bitumage, estimé à 6 milliards 956 millions de FCFA, lancé le 29 août 2015, sous le régime de la Transition, comprend deux tranches. Une tranche ferme en chantier de 4,30 Km prolongeant la rue de la Dignité dans l’arrondissement n°6 jusqu’à la sortie de Ouagadougou, incluant la réalisation du « Rond-point de la Transition ». Et, une tranche conditionnelle non encore réalisée de 14 km en rase campagne jusqu’à l’agglomération de Komsilga. Concernant la tranche ferme, la chaussée a une largeur de 7 mètres avec de chaque côté, des pistes cyclables de 3 mètres, soit une largeur totale de 13 mètres. Les caniveaux ont été aménagés à une distance permettant l’extension future de la voie. L’éclairage est également prévu. La chaussée et les pistes cyclables sont délimitées par des bordures, ce qui n’est pas du goût de certains usagers qui l’ont fait savoir sur place aux autorités. Pour eux, les dimensions sont réduites et la délimitation par des blocs de béton risque de provoquer de nombreux accidents. Les ingénieurs ont, devant le ministre et la presse, mesuré les voies. Les dimensions relevées in situ sont de 7,10 m pour la chaussée et 3,40 m pour chaque piste cyclable. Selon le directeur des travaux du groupement d’entreprises, Jonas Kpochan, les travaux de la tranche ferme, débutés en octobre dernier sont à un taux d’exécution d’environ 80%. Cependant, côté finances, l’Etat n’aurait décaissé que 30% du montant. « Ce n’est pas évident qu’on aura les moyens pour pouvoir finir le chantier le 30 avril 2016 » a relevé M. Kpochan. De son constat, le ministre Eric Wendmanegda Bougouma a indiqué que « les travaux avancent assez bien » et promet un règlement de la question financière. Il n’a pas occulté les plaintes des populations. « Les ENTREPRENEURS ainsi que le maître d’ouvrage délégué nous ont fait part des ressentiments des usagers de cette route qui estiment qu’elle est trop étroite. Des explications techniques nous ont été données.Il se trouve que la route a été exécutée selon les études. On peut être d’accord avec les riverains que ces dimensions sont petites vue l’emprise de la voie. Effectivement j’aurai souhaité que ce soit une 2X2 voies ou 2X4 voies », a-t-il laissé entendre.Le patron des Infrastructures de poursuivre : « C’est une route qui est extensible. Nous allons l’inscrire dans les projets futurs et demander aux usagers d’être compréhensibles, de respecter les sections et les divisions qui ont été faites, de respecter les parties de voies réservées aux cyclistes et aux voitures en attendant que les travaux complémentaires puissent être faits ultérieurement ». Dans la même veine, le directeur des travaux du groupement d’entreprises OK-SGTM-GC, Jonas Kpochan a appelé les différents usagers à utiliser les voies qui leur sont réservées afin de bien fluidifier le trafic. « Nous avons travaillé avec les cahiers des charges (…) Si les motocyclistes conduisent dans la piste cyclable, et les voitures dans la chaussée, cela marche très bien. C’est donc de voir avec la police municipale ou d’autres autorités pour que l’usage de la voie soit optimum avec la vitesse de référence en zone urbaine », a-t-il fait remarquer. Il a précisé que les bordures ont été posées pour la sécurité, pour que chaque catégorie d’engins roule sur sa voie afin d’éviter au maximum les chocs. Après Bonheur-ville au Sud, cap a été mis sur Zogona au nord de la capitale où le ministre a visité le chantier de la rue Na Rouamba qui passe notamment devant le lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana, ex Lycée technique de Ouagadougou (LTO). Les travaux sont exécutés par le même groupement d’entreprise OK-SGTM-GC. Lancé en 2013, le projet de bitumage de 3 km 168 m va du rond-point de la clinique Sandof jusqu’à la route de l’hôpital (RN4) en traversant le quartier 1200 logements. A cause des remontées d’eau, la partie du chantier qui passe devant l’ex LTO, long de 427 m n’est pas encore achevée. « Cette partie a été reprise en étude par le laboratoire nationale du bâtiment et des travaux publics, qui a fourni une structure pouvant contenir les remontées d’eau et permettre la construction d’une route parfaite revêtue de béton bitumineux » a mentionné le chef de mission de contrôle des travaux, Moussa Ouédraogo. Sur ce deuxième site, la question financière est revenue dans les discussions. « Pour ce chantier évalué à 4 milliards de FCFA, on a 2 milliards 300 millions de FCFA, d’impayés » a soufflé un responsable du groupement d’entreprises. Le ministre des Infrastructures a tenu d’abord à remercier le groupement OK-SGTM-GC qui a accepté malgré la dette, de reprendre les travaux arrêtés depuis 2014. « Compte tenue de la sensibilité de la zone et des blocages divers pour les élèves de l’ex LTO et des contraintes pour les riverains, le groupement a été compréhensif et nous tenons à saluer cet esprit citoyen », a soutenu Eric Wendmanegda Bougouma. Selon les responsables de l’exécution et du contrôle des travaux, le chantier sera achevé dans un mois, « si tout se passe comme prévu »