Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a indiqué, lors d’un entretien avec Radio France internationale (RFI), qu'il était "dommage" que l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré, soit naturalisé ivoirien.
"Cela me choque, puisque quand on a été pendant 27 ans président d'un pays, il faut assumer ses responsabilités devant son peuple", a affirmé Roch Marc Christian Kaboré, jeudi sur les ondes de RFI, alors qu'il achevait une visite de travail en France.
Pour lui, "c'est dommage que ce soit cette couverture qu'on ait trouvée pour protéger M. Compaoré".
En effet, l'actuel chef de l'Etat burkinabè estime que la Côte d'Ivoire a accepté de naturaliser l'ancien président du Faso Blaise Compaoré pour "protéger" celui-ci d'un mandat d'arrêt international.
"S'il avait l'occasion de s'expliquer, de pouvoir dire à son peuple ce qui s'est passé, pourquoi pas ?, peut-être que le peuple lui pardonnerait l'ensemble de ses actions", a renchéri Roch Kaboré.
Pour le président Kaboré, "en changeant de nationalité, après avoir assuré le pouvoir d'Etat, c'est de la dignité qu'on perd".
En exil en Côte d'Ivoire depuis le 31 octobre 2014 suite à l'insurrection populaire, Blaise Compaoré a obtenu la nationalité ivoirienne, quelques semaines plus tard.
Fin février dernier, la porte-parole adjointe du gouvernement ivoirien, Affoussiata Bamba-Lamine, avait indiqué que la naturalisation de Blaise Compaoré est une "décision souveraine" qui "ne va rien induire" comme conséquences.
Blaise Compaoré est visé, depuis décembre 2015, par un mandat d'arrêt international pour sa présumée implication dans la mort de son ancien compagnon et président du Faso, Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987, lors d'un coup d'Etat.
ALK/od/APA