L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), qui regroupe les trois sociétés cotonnières (la Sofitex, Faso Coton et Socoma) et les producteurs (UNPCB) réclame FCA 48,3 milliards (€73,6 millions) au groupe semencier américain Monsanto en compensation des préjudices causés par l’introduction du coton OGM (Bollgard II). Introduit depuis 2009 au Burkina Faso notamment pour lutter contre le ver du cotonnier, le Bollgard II a conduit à une baisse de la qualité de la fibre avec une longueur de soie plus petite réduisant sa valeur sur le marché.
« Nous sommes passés de FCFA 39,2 milliards de pertes à FCFA 49,3 milliards en une seule récolte. Si nous continuons comme ça, le trou se creusera davantage», a déclaré Wilfried Yameogo, directeur général de la Sofitex.
Selon l’AICB, les discussions engagées le mois dernier avec Monsanto n’ont pas abouti. L’AICB a d’ore et déjà demandé aux agriculteurs de ne plus utiliser les semences OGM tant que la technologie n’a pas été améliorée et la longueur de la fibre restaurée. Yacouba Koura, vice-président de UNPCB a estimé que les producteurs devraient être en mesure de remplacer les variétés génétiquement modifiées avec des graines de coton conventionnels en 2016/17.
Monsanto a reconnu que récemment des changements étaient intervenus dans la longueur de la fibre tout en ajoutant que la qualité de la fibre était influencée par deux éléments : l'environnement et le patrimoine génétique. « Cette variation existe entre toutes les variétés de coton (conventionnel ou OGM) et est indépendante du Bollgard II», a déclaré le porte-parole William Brennan dans une réponse à l'agence Reuters. Du côté de Monsanto, les discussions se poursuivent avec ses partenaires burkinabè.